[Stress thermique] Pourquoi les vaches peinent à lutter contre la surchauffe !

Véritables chaudières ambulantes, les vaches mettent en place des moyens de lutte contre les sources extérieures de chaleur d’une efficacité toute relative. 

« Lorsque l’acquisition de chaleur devient trop importante, on peut arriver à une situation de stress thermique qui peut se traduire par une élévation de la température corporelle des animaux », a souligné Francis Enjalbert, enseignant-chercheur à l’école vétérinaire de Toulouse, lors d’un webinaire organisé par le groupe Solvay.

Le niveau de stress thermique est lié à la température ambiante et l’humidité et plus précisément à leur combinaison. « Avec une humidité relative de 50 %, assez courante en été dans nos régions quand il fait beau, l’animal rentre en situation de stress thermique dès des températures de 25 ou 26 °C. Et avec un même niveau d’humidité, le stress devient fort à des températures de 32-33 °C que l’on atteint désormais facilement en France. »

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Des émissions comparables à celles d’un radiateur de 2000 watts

L’acquisition de chaleur par la vache laitière est également liée à son métabolisme (digestion ruminale…) et sa production laitière. « La chaleur produite par l’entretien pour une vache adulte tourne autour de 12 mégacalories par jour. A titre de comparaison c’est à peu près la chaleur que produit un radiateur de 2000 watts qui tourne en permanence. » A cela s’ajoute la chaleur liée à sa production. « Une vache qui produit 25 à 30 kg de lait à une production de chaleur à peu près équivalente à celle liée à ses besoins d’entretien. »

Pour combattre une trop forte élévation de température, la vache utilise deux voies. Une voie passive : rayonnement émis par l’animal, chaleur transmise à un sol plus froid que sa température corporelle… Et une voie active : halètement et sudation.

L’accélération du rythme respiratoire produit de la chaleur

Une des réponses de l’animal est d’augmenter son rythme respiratoire. « Mais c’est une activité musculaire qui dégage de la chaleur. Elle se traduit par une augmentation de la production de chaleur par l’animal qui peut atteindre 25 à 30 % de celle produite pour l’entretien lorsque l’on passe d’une température de 24 °C à 40 °C », a expliqué Francis Enjalbert. Au final, en essayant de perdre de la chaleur, l’animal produit plus de chaleur.

L’autre levier utilisé par l’animal est de diminuer ses activités de digestion et de métabolisme et donc son ingestion, avec des conséquences bien connues sur la production laitière.