Un élevage français de visons contaminé par la Covid-19

Le gouvernement a ordonné l’abattage des 1000 animaux présents dans l’élevage situé en Eure-et-Loir. Sur les quatre élevages de visons présents en France, l’un d’eux est indemne tandis que les analyses sont en cours pour les deux autres.

Les ministères de la Santé, de la Transition écologique et de l’Agriculture ont annoncé dimanche la détection du virus SARS-COV-2 dans un élevage de visons d’Amérique situé en Eure-et-Loir, l’un des quatre élevages présents sur le territoire national. La détection du virus responsable de la Covid-19 fait suite à des analyses réalisées depuis la mi-novembre par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans le cadre d’un programme scientifique visant à définir le statut sanitaire des quatre élevages de visons français vis-à-vis du SARS-COV-2. « Les trois Ministres concernés ont immédiatement ordonné l’abattage de la totalité des 1000 animaux encore présents sur l’exploitation et l’élimination des produits issus de ces animaux, afin de protéger la santé publique contre la Covid-19 », précise le communiqué.

Les éleveurs indemnes

Les tests réalisés sur les personnes travaillant dans les quatre élevages de visons se sont avérés négatifs. « Une surveillance renforcée a été mise en place pour quatre personnes en lien avec l’élevage contaminé et de nouvelles analyses sont en cours », est-il précisé. En ce qui concerne les trois autres élevages de visons présents en France, l’un d’eux a été déclaré indemne tandis que les résultats d’analyse sont attendus « dans le courant de la semaine » pour les deux autres. Ces trois élevages font l’objet d’une surveillance et de mesures de biosécurité renforcées.

Le gouvernement rappelle l'importance des gestes barrières pour lutter contre la propagation de la Covid-19 : « il s’agit de protéger les visons d’une éventuelle contamination à partir du personnel des élevages, mais aussi, par précaution, d’éviter les contacts entre des animaux qui seraient infectés et le personnel des élevages ».

Transmission inter-espèce

Dans un avis du 16 octobre dernier, l’Anses avait estimé que les animaux domestiques et les animaux sauvages ne jouaient aucun rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2 en France.

En revanche, dans le cas du vison, les données d’infections naturelles rapportées aux Pays-Bas, au Danemark, en Espagne et aux États-Unis montrent que cette espèce est réceptive et sensible au SARS-CoV-2, avec une transmission intra-espèce avérée et inter-espèce présumée, « vraisemblablement à relier au contexte de forte pression virale due à une densité élevée de la population animale au sein de ces élevages ». « L’analyse de séquençage du virus sera connue d’ici la fin de la semaine et doit permettre d’exclure toute contamination par le variant SARS-COV-2 », précise de son côté le gouvernement.

Au Danemark, 1er exportateur mondial de fourrure de vison, le risque que la contamination des visons annihile l’efficacité des vaccins a conduit les autorités à décréter l’abattage des 17 à 18 millions d’animaux élevés dans le pays. La décision a déclenché la colère des éleveurs, après que la presse a révélé que l’abattage des animaux sains n’avait pas de de base légale. La filière pourrait ne pas se relever de l’épreuve.

En France, les quatre élevages totalisent 20.000 spécimens. En septembre dernier, la ministre de la Transition écologique a annoncé que l’élevage de visons serait banni d’ici à 2025.