Colère de la Fnab après la visite de Macron dans une serre de tomates hors-sol

« Emmanuel Macron déclare la guerre à la transition écologique », s’est insurgée la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) suite à la visite du président dans une exploitation de tomates hors-sol en Bretagne le 22 avril.

Venu rendre hommage à "la ferme France", symbole de la "deuxième ligne" de la "guerre" contre le coronavirus, Emmanuel Macron s'est rendu le 22 avril en Bretagne sur une exploitation de tomates hors-sol. "Le Président de la République a choisi de valoriser le modèle agricole le plus déconnecté du monde vivant", regrette la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué de presse. Et de dénoncer "l'absence totale de vision écologique de l'Elysée" : "Depuis plus de trois ans, l'agriculture biologique est victime de l'absence totale de vision écologique de l'Elysée : retards de paiement, suppression des aides au maintien, objectifs de développement mensongers", écrit la Fnab.

Dans son communiqué, la Fnab "réitère sa demande que l'Etat ne laisse pas seul le marché donner le cap de la transition agro-écologique. Il serait inacceptable que les plans de relance ne soient pas conçus comme des accélérateurs de transition écologique et sociale".

La fédération affirme également que dans ses déclarations publiques, Emmanuel Macron "dénigre les circuits courts", qui sont pourtant "le mode de consommation le plus plébiscité pendant la crise avec + 73% de vente sur les semaines 12 et 13".

"Ce sera sûrement la plus grande leçon de cette crise : les territoires qui ont les circuits de proximité les plus développés sont aussi les plus autonomes et agiles pour assurer la sécurité alimentaire de leur population", note la Fnab.

Et de rappeler que l'Agriculture biologique est aussi présente sur les filières longues : "Ce qui est plus inquiétant encore, dénonce Guillaume Riou, président de la Fnab, c'est d'affirmer, à ce niveau de responsabilités, que l'agriculture biologique se limite aux circuits de proximité. C'est une méconnaissance totale de nos pratiques, qui prônent la diversification y compris des modes de commercialisation pour sécuriser nos systèmes. Nous n'avons pas attendu Emmanuel Macron pour nous organiser aussi en filières longues".