Dix organisations demandent une loi foncière pour 2021

Dix organisations, dont des ONG et des organismes professionnels agricoles, appellent le gouvernement à "respecter ses engagements" en inscrivant à l'agenda parlementaire un projet de loi foncière destiné notamment à favoriser l'installation de jeunes agriculteurs et le développement de l'agroécologie.

Ce plaidoyer est cosigné entre autres par la Confédération paysanne, la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB), Terre de liens,  Greenpeace ou la fondation Nicolas Hulot. Il estime "indispensable et urgente" une refonte de la politique foncière actuelle afin de "revaloriser et dynamiser nos campagnes" en facilitant l'installation de nouveaux paysans et "la transmission des fermes en agroécologie". 

Le temps presse, affirment les organisations : "Chaque jour, en France, plus de 100 hectares disparaissent sous le béton ou le bitume", "et chaque mois 500 agriculteurs arrêtent leur métier sans être remplacés". Il s'agit aussi, selon ce collectif, de "préserver le climat et la biodiversité, stopper les accaparements fonciers en France et ailleurs et tendre vers la souveraineté alimentaire".

Cet appel survient plus de dix jours après une déclaration de Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, évoquant un "probable" coup d'arrêt à l'élaboration d'un loi foncière. Lors d'une audition devant des députés, le ministre avait affirmé qu'il était "probable qu'il n'y aur[ait] pas de loi foncière, compte tenu du décalage qu'il y a[vait] eu avec l'arrêt du Parlement".

"Tout ce qui pourra être pris par décret, par arrêté, de façon règlementaire, nous le prendrons", avait-il toutefois promis, affirmant qu'il était "hors de question de reculer sur le sujet". Cette loi avait été appelée de ses voeux par le président Macron lors de sa visite au salon de l'Agriculture 2019.

Évoquant le vote par la Convention citoyenne pour le climat de mesures pour répondre à "la lutte contre l'artificialisation des sols et celle de l'installation des agriculteurs en agroécologie", les dix organisations exhortent le gouvernement à inscrire ce texte à l'agenda législatif 2021.