Fermes-usines : Greenpeace s'excuse auprès d'agriculteurs injustement pointés du doigt

Greenpeace France s'est excusé mardi auprès d'agriculteurs "qui ont eu le sentiment d'être injustement pointés du doigt" lors de la publication par l'ONG d'une cartographie interactive des "fermes-usines" en France basée sur des données partiellement erronées.

Greenpeace a reconnu "des erreurs sur sa cartographie, basée sur un fichier fourni par le ministère de la Transition écologique et solidaire et disponible en ligne", indique un communiqué de l'ONG mardi. "Greenpeace France présente ses excuses aux agricultrices et agriculteurs dont la ferme s'est retrouvée sur cette carte alors qu'elle n'aurait pas dû y être, et qui ont eu le sentiment d'être injustement pointé-e-s du doigt" ajoute le communiqué.  Cet épisode prouve aux yeux de l'association qu'"aucune structure publique n'est aujourd'hui en mesure de donner un état des lieux fiable".  Greenpeace affirme avoir "toujours défendu l'élevage" et condamne "fermement" tous les actes de violence à l'encontre des éleveurs (dégradation de fermes, d'abattoirs ou de boucheries).  "Cependant, la tendance est à l'industrialisation et à la concentration des exploitations agricoles" qui peuvent avoir "de graves impacts sur l'environnement et sur la santé des agriculteurs", ajoute l'ONG en estimant qu'il est temps de "recentrer le débat".   Interrogés sur l'initiative de Greenpeace, dont la cartographie était censée dénoncer quelque 4.400 élevages industriels en France, le ministre de l'Agriculture et la présidente de la FNSEA, première organisation syndicale agricole, s'étaient montrés très critiques.  "Moi, je suis pour une agriculture de petites exploitations, une agriculture familiale, je ne suis pas pour les fermes-usines, mais ce qui est montré du doigt malheureusement, ce ne sont pas des fermes-usines, pour la plupart", avait affirmé le ministre. "Quand dans une exploitation, il peut y avoir cent têtes de bétail, mais six associés, ce n'est pas une ferme-usine", a-t-il estimé. Christiane Lambert avait pour sa part dénoncé "l'agri-bashing" dont sont de plus en plus victimes les agriculteurs en France.

Recours contre un projet de porcherie dans les Pyrénées-Atlantiques

Le 1er décembre dernier, Greenpeace France et les associations Bien vivre dans les coteaux du Béarn, Sepanso 64 et Animal Cross ont mobilisé 300 personnes dans les rues de Pau (Pyrénées-Atlantiques) pour protester contre un projet de construction d'une porcherie de 17.000 porcs dans le village d'Escoubès. Dans un communiqué, elles dénoncent l'insuffisance de l'étude d'impact préalable, « qui ne prend absolument pas en compte le contexte local du projet, et les risques d'impacts cumulés (...). La commune compte déjà plusieurs élevages porcins. Cette accumulation des installations d'élevage décuplerait les nuisances et les impacts environnementaux et sanitaires. Autres points, les plans d'épandage sont insuffisants et l'étude d'impact n'évalue pas correctement le risque de pollution de l'eau et des sols ». Les associations demandent l'annulation de l'autorisation d'exploitation de ce projet devant le tribunal administratif de Pau. « Le travail des éleveurs est indispensable pour nourrir la population et maintenir les équilibres écologiques de la planète", rappelle Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France, citée dans le communiqué. "Malheureusement, la tendance est clairement à l'industrialisation des exploitations agricoles. Cela a de graves impacts sur l'environnement et sur la santé des agriculteurs eux-mêmes, de leurs familles et des riverains, en plus de pénaliser l'existence de fermes à taille humaine et la survie des petits paysannes et paysans ».