Manifestation suspendue à l'issue de l'entrevue accordée au ministère de l'Agriculture

Distorsions, surtranspositions et agribashing ont poussé les agriculteurs à manifester partout en France. Grâce à la mobilisation importante de ce mercredi 27 novembre, une délégation FNSEA/JA a été reçue en fin de journée au ministère de l’Agriculture afin d'exposer ses revendications.

L'entretien accordé en urgence de la délégation FNSEA/JA a duré un peu plus d'une heure. Les syndicats ont pu évoquer leurs trois sujets de préoccupation que sont les distorsions de concurrence, les surtranspositions et les normes supplémentaires, et enfin l'agribashing.

"Les agriculteurs font leur travail, ils font énormément de progrès, mais ils ne peuvent pas travailler sous la stigmatisation permanente" a déclaré Christiane Lambert, lors d'un point presse à l'issue de l'entrevue accordée au ministère de l'Agriculture. Concernant l'agribashing, la présidente de la FNSEA, a réagi aux quatre récents incendies de fermes : "on ne peut pas vivre en insécurité quand on est éleveur" et a rappelé qu'outre les bâtiments et le matériel détruit, des animaux ont péri. "Pour éviter la multiplication de ces actes malveillants", une convention gendarmerie-syndicalisme sera prochainement signée avec Christophe Castaner, afin de renforcer la prévention et la surveillance.

Concernant les normes supplémentaires, rappelant que la séparation de la vente et du conseil de produits phytosanitaires a provoqué une hausse des charges pour les agriculteurs, Christiane Lambert a alerté le ministre, notamment sur la hausse de 60% de la redevance pollution diffuse en 2018. "Aucun autre pays européen n'est soumis aux mêmes charges" a-t-elle rappelé. Sur la question des ZNT, la présidente a insisté : ces questions ne sont pas de la compétence des maires, mais de l'Anses et du Code de l'Environnement. Avec un décret en préparation, Christiane Lambert a rappelé espérer "que ce qui prime ce soit la science, rien que la science et toute la science." Le ministre se serait engagé à suivre les recommandations scientifiques, même si elles concluent à un distance de "0 mètre."

Pour l'application de la loi EGalim, "le Président sera intraitable vis-à-vis des acteurs qui ne respecteraient pas la loi (...) les sanctions tomberont" a précisé Samuel Vandaele lors du point presse. Le Président des JA a indiqué qu'une réunion sera organisée le 5 décembre, en présence des acteurs du secteur, afin de rappeler les engagements des Etats généraux de l'alimentation pour les négociations commerciales. Enfin, la délégation devrait également être reçue mardi 3 décembre par le Premier ministre Edouard Philippe, pour évoquer les préoccupations des agriculteurs. Dans l'attente de ce rendez-vous, les deux présidents ont levé la mobilisation.