Moral des agriculteurs : les céréaliers sont les plus pessimistes

Les céréaliers se déclarent dans l’ensemble pessimistes sur la situation de leur exploitation, suivis de près par les éleveurs bovins, selon un sondage révélé le 16 octobre lors des Assises de l’agriculture et de l’alimentation à Rennes.

Selon un sondage Ifop pour Ouest France réalisé auprès de 418 exploitants agricoles interrogés du 16 au 25 septembre 2019, le niveau d'optimisme des agriculteurs diffère beaucoup en fonction du type d'exploitation. Ainsi, deux tiers des maraichers se disent optimistes, contre seulement un peu plus d'un tiers des exploitants en grandes cultures et des éleveurs de bovins. Dans le détail, 62% des viticulteurs et des éleveurs de porcs ou de volaille, 51% des polyculteurs et 49% des éleveurs de bovins viande se disent optimistes. 

Globalement, 42% des agriculteurs interrogés se disent « assez optimistes » sur la situation de leur exploitation. 7% se disent « très optimistes », 27% s'estiment « assez pessimistes » et 22% « très pessimistes ». Le niveau d'optimisme diffère aussi selon l'âge des interviewés : pour les plus de 60 ans, seuls 36% s'estiment optimistes quant à la situation de leur exploitation. 

Parmi les éléments perçus comme inquiétants à moyen terme pour les exploitations, le changement climatique est celui qui arrive en tête des réponses du sondage. C'est même la préoccupation première pour 27% des interrogés. Vient ensuite la « baisse et la volatilité des cours des matières premières », et en troisième position « les critiques répétées et les attaques médiatiques contre le secteur agricole ». Le « durcissement de la réglementation environnementale » arrive à la suite de ces préoccupations. 

Les agriculteurs bio se sentent mieux perçus

A la question « Pensez-vous que les Français ont une très bonne image, assez bonne image, assez mauvaise image ou une très mauvaise image du secteur agricole et des agriculteurs », les réponses varient de nouveau beaucoup en fonction du type d'exploitation. Les éleveurs porcins et les maraîchers sont ceux qui se sentent le mieux perçus. Près de deux tiers d'entre eux estiment que les Français ont une bonne image du secteur agricole. Les viticulteurs sont 55% à s'estimer bien perçus et les éleveurs bovins 50%. Quant aux céréaliers, ce sont eux qui se sentent le moins bien perçus puisque seulement 31% d'entre eux pensent avoir une bonne image auprès des Français. 

En revanche, tous types d'exploitations confondus, les agriculteurs bio ou en cours de conversion sont les plus nombreux à se sentir bien perçus de la population. 65% d'entre eux estiment avoir une bonne image. Au total, tous types d'exploitations confondues, 17% des sondés indiquent penser que les Français ont une mauvaise image de leur profession.

A la question « Selon vous, quels sont les domaines sur lesquels les attentes des Français en direction du monde agricole sont les plus fortes ? », 42% des sondés répondent en premier « la réduction de l'usage des pesticides » et 17% répondent en premier « l'amélioration de la qualité des produits ». Vient ensuite la proposition du « maintien de prix abordables et compétitifs pour les consommateurs ». 

Enfin, le sondage a posé la question des solutions à mettre en place pour l'avenir de l'agriculture française. Trois d'entre elles ressortent dans les réponses des sondés : un rapport de force plus équilibré entre les agriculteurs et la grande distribution, le développement des circuits de consommation de proximité et l'accent mis sur la qualité des produit et sur la sécurité alimentaire.