Le suivi sanitaire de la faune sauvage en Creuse

Le suivi sanitaire de la faune sauvage creusoise => Le groupe de travail (DDCSPP23, DDT23, LDA d’Ajain, GDS Creuse et Fédération Départementale des Chasseurs de la Creuse) a poursuivi ses investigations pour la saison 2019/2020. Résultats 2019/2020 – Perspectives 2020/2021

Grâce au réseau de chasseurs assurant la collecte de matériel biologique sur des animaux prélevés à la chasse, le suivi sanitaire de la grande faune sauvage s'est poursuivi sur 2019/2020 avec une mobilisation renforcée. Le groupe de travail tient à fortement remercier ce réseau de chasseurs préleveurs. Le suivi triennal (suivi parasitisme sur chevreuils et cerfs, BVD sur chevreuils) et les obligations règlementaires (trichine sur sangliers) ont axé les recherches. Pour la trichine, de nouveau, les résultats sont négatifs.

Un équilibre retrouvé pour les strongles digestifs chez les chevreuils...

Pour les strongles digestifs, 2007/2008 montrait une infestation en forte augmentation avec des impacts observés sur les chevreuils (diarrhée, dépérissement, mortalité...) puis un retour à la normale en 2008/2009. Un travail de thèse vétérinaire avait identifié une contamination des chevreuils par une espèce spécifique des bovins (Ostertagia ostertagi), strongle majeur chez les bovins. En 2013/2014 et 2016/2017, de nouvelles alertes ont été observées. Les résultats 2019/2020 montrent un retour à l'équilibre de l'infestation des chevreuils par les strongles (voir tableau « Strongles – Comparatif résultats chevreuil »).

... une très faible infestation en douves, une contamination très progressive par le paramphistome, un reflet de l'évolution chez les animaux de rente

Pour les trématodes (grande douve, petite douve, paramphistome), les résultats montrent une très faible infestation. Pour les grande et petite douves, pour chacun des 2 parasites, seuls 2 % des animaux présentent un résultat positif avec une ponte de 15 œufs/g de fèces. Pour le paramphistome, la proportion observée est de 8 % de résultats positifs avec, là aussi, un niveau bas de 30 œufs/g de fèces. Le taux de chevreuils trouvés infestés en paramphistome passe de 5 à 8 % alors que ce parasite est observé depuis plus de 10 ans avec une présence majoritaire en bovins et est devenue significative en ovins. Comme pour les strongles digestifs, cela confirme que la faune sauvage n'est pas une source de contamination mais reflète l'évolution des infections ou infestations observées sur les animaux de rente.

Pour les 47 cerfs analysés, la situation est encore plus favorable avec aucun résultat coprologique positif en grande et petite douves et 2 positifs en paramphistome (15 œufs/g de fèces). En matière de strongles digestifs, 96 % se situent dans la tranche 0-45 œufs/g de fèces dont 66 % négatifs, seuls 4 % se situent entre 46 et 75 œufs/g de fèces.

Une absence de portage de virus BVD par les chevreuils qui se confirme

Le virus BVD pouvant être hébergé et diffusé par les ruminants sauvages, son suivi régulier dans la population de chevreuils constitue une donnée épidémiologique intégrée dans le plan depuis 2000. Pour 2019/2020, 145 chevreuils ont été contrôlés (analyses virologique et sérologique) avec une prise en charge des analyses par le laboratoire Boehringer Ingelheim. Tous les résultats sont de nouveau négatifs. Cela confirme l'absence de circulation du virus BVD dans cette espèce en Creuse, information importante dans le cadre du plan d'éradication de ce virus chez les bovins.

Les recherches 2020/2021 axées sur des actualités sanitaires : tuberculose, maladie d'Aujeszky et BVD

La recherche de la trichine va être poursuivie chez les sangliers du fait des obligations réglementaires relatives à leur consommation. En raison d'alertes maladie d'Aujeszky dans des élevages de sangliers, notamment dans l'Allier en avril 2020, un suivi va être effectué sur cette espèce (cf. encadré). Du fait de la situation tuberculose en Nouvelle-Aquitaine (cf. article du 05/02/2020), dans le cadre du suivi triennal, après le contrôle de chevreuils et de cerfs la campagne passée, des examens vont être effectués sur des blaireaux la campagne prochaine. Pour la BVD, dans le cadre de son plan d'éradication, après le contrôle de chevreuils, un suivi de cerfs va être programmé dans le cadre de l'Observatoire Cerf Massif-Central (OCMC).

Le suivi sanitaire de la faune sauvage, un outil utile pour tous

La surveillance sanitaire de la faune sauvage, en place en Creuse depuis 1996, permet le recueil de données au regard du statut du gibier en matière de zoonoses et de maladies communes aux espèces sauvages et domestiques. Il représente un outil d'alerte éventuelle pour les gestionnaires de la faune sauvage et de la santé humaine et animale, d'où sa poursuite avec son adaptation en fonction des besoins. N'hésitez pas à nous contacter pour tout commentaire, suggestion ou demande.