Agrirouter ou la numérisation sans entrave

Créée par SAP et proposée par DKE-Data et un consortium de constructeurs, la plateforme my-agrirouter.com garantit l’interopérabilité entre machines, appli et logiciels de gestion, indépendamment des marques. Sécurité maxi, prix mini.

En finir avec la saisie manuelle sinon les clés Usb, en finir avec les problèmes de compatibilité entre logiciels de gestion d'exploitation et les consoles embarquées à bord des machines, en finir avec les insuffisances de capacité de stockage : telle sont les promesses de la plateforme d'échange de données Agrirouter, créée par l'éditeur de logiciels SAP et l'entreprise informatique DKE-data, mandatés par une dizaine de constructeurs, à savoir Agco, Amazone, Grimme, Horsch, Kuhn, Krone, Lemken, Pöttinger, Rauch, et Same Deutz-Fahr. La multiplication des applications et des objets connectés convertit doucement mais sûrement l'agriculture à la numérisation, que refrènent cependant des problèmes d'interopérabilité. Agrirouter entend y remédier, pour permettre aux agriculteurs de maximiser l'exploitation des données, sans être inféodé à tel ou tel fournisseur.

My-agrirouter.com, comment ça marche ?

La première opération consiste à créer un compte (gratuit) sur my-agrirouter.com avant de le paramétrer. Cette opération consiste à enregistrer les matériels qui seront susceptibles de recevoir ou d'envoyer des données et à sélectionner des applications parmi une liste certifiée par Agrirouter. Il faut également sélectionner son Farm Management Information System (FMIS), autrement dit un logiciel de gestion d'exploitation en ligne certifié Isobus (TC-BAS), assurant le transfert des tâches planifiées vers les machines qui, une fois qu'elles les ont exécutées, documente automatiquement en retour le logiciel de gestion. La plateforme Agrirouter est susceptible d'héberger des applications diverses et variées liées aux matériels et aux services de multiples fournisseurs, qu'Agrirouter se charge de certifier avant de les héberger, norme Isobus oblige. Concrètement : un agriculteur planifie sur my-agrirouter, à partir de son ordinateur, de sa tablette ou de son smartphone la fertilisation de ses parcelles. A l'aide d'une application du fournisseur A, il définit la quantité d'engrais pour les différentes parcelles sur la base de cartes des sols, d'échantillons de sol et des rendements attendus, puis envoie l'instruction par téléphone portable au pulvérisateur du fournisseur B. Celui-ci combine les données avec les informations GPS fournies par le tracteur du fournisseur C. Le chauffeur procède alors à la fertilisation des parcelles. Ce travail est documenté et les données automatiquement sauvegardées dans la fiche parcellaire du fournisseur D, qui à son tour est relié au logiciel de comptabilité du fournisseur E.

Des données transportées mais pas stockées

Les échanges s'effectuent grâce à une connexion à internet. Le transfert des données s'opère grâce au réseau de téléphonie mobile. Les matériels en parc non connectés peuvent être rendus compatibles avec l'Agrirouter au moyen de boîtiers télémétriques disponibles sur le marché. En se connectant à la plateforme via un ordinateur, une tablette ou un smartphone, l'utilisateur détermine qui peut partager ses données avec qui, dans quelle mesure et dans quel laps de temps. Des règles modifiables à tout moment dans le centre de paramétrage. Les informations GPS, les quantités d'engrais ou encore la consommation de carburant ne sont pas conservées plus de quatre semaines dans la mémoire tampon du serveur. Durant ce laps de temps, le destinataire désigné (par exemple, la fiche parcellaire) doit les avoir récupérées. Aucune sauvegarde n'est réalisée puisque Agrirouter transporte les données mais ne les stocke pas. L'agriculteur conserve ainsi la souveraineté de ses données. La plateforme d'échange de données Agrirouteur et ses interfaces sont ouvertes à tous les constructeurs de machines agricoles et développeurs d'applications, la liste des premiers engagés n'étant aucunement fermée, bien au contraire.

Non lucratif

La société DKE-Data étant une entreprise à but non lucratif, l'échange de données par Agrirouteur se veut accessible au plus grand nombre. Outre les coûts de communications, la charge financière réside dans la facturation du volume de données échangées par les différentes applis sollicitées sur la plateforme. Chaque fournisseur d'applis a le choix entre cinq forfaits annuels, de XS à XL.