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Comprendre l’enjeu du carbone en agriculture
Introduction : les mécanismes du carbone
Démarrons ce guide par un rappel des mécanismes qui libèrent et qui captent du carbone dans l’atmosphère, ainsi que des liens entre carbone et agriculture.
Les émissions vers l’atmosphère
Le premier flux bien connu est le relâchement de carbone dans l’air dû à l’utilisation des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel). Ces énergies sont encore aujourd’hui largement privilégiées pour le transport, la mécanisation, le chauffage et la production d’électricité entre autres. Il faut savoir que 70% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) sont liées à l’énergie.
Après le dioxyde de carbone, la deuxième cause du réchauffement climatique est le méthane (CH4). La production anthropique (qui résulte de l'intervention humaine) de méthane provient presque exclusivement de la combustion des énergies fossiles et de l’élevage, via la fermentation des ruminants. Bien moins émis que le CO2 (17 Mt/an contre plus de 40 Gt/an pour le CO2), le méthane a un pouvoir réchauffant de 84 fois celui du CO2 sur 20 ans. Dit autrement, une tonne de méthane dans l’atmosphère relâchée aujourd’hui aura réchauffé l’atmosphère 84 fois plus dans 20 ans que ne l’aurait fait une tonne de CO2.
Captation et stockage du CO2
La photosynthèse agit comme phénomène principal de la captation de carbone. Par l’action de la lumière, les plantes sont capables de capter ce CO2 pour le convertir en différents sucres afin d’assurer leur croissance. Le carbone est ainsi puisé de l’atmosphère et fixé dans les plantes. À terme, ce carbone peut aussi se retrouver dans les sols sous forme de matière organique inerte ou être à nouveau relâché dans l’atmosphère par la respiration des organismes qui auront consommé ces plantes.
La stratégie nationale bas carbone
La stratégie nationale bas carbone (SNBC), mise en place depuis 2015, constitue la « feuille de route » de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique. Son objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici à l’horizon 2050. Elle fixe les orientations pour l’ensemble des secteurs d’activité pour une « transition vers une économie bas carbone, circulaire et durable ». La stratégie cible la décarbonation complète de l’énergie (à l’exception du secteur aérien) ainsi que la réduction globale de l’utilisation énergétique pour réduire sa consommation de 50%. La SNBC vise aussi à réduire les émissions de carbone non énergétiques (principalement liés à l’industrie et à l’agriculture). Enfin le dernier objectif est de sécuriser les puits de carbone qui stockent naturellement le CO2 atmosphérique.
Le carbone et l’agriculture
L’agriculture est à la fois l’une des activités humaines qui génère le plus de GES mais aussi l’un des piliers de la lutte contre le réchauffement climatique. La transformation des sols agricoles en puits de carbone par la séquestration du carbone offre un nouveau champ d’action dans la décarbonation.
L’agriculture représente le deuxième poste des émissions de GES en France avec 19%, ex-aequo avec l’industrie, et derrière les 31% du secteur du transport. Heureusement, les efforts déjà mis en place ont permis de réduire les émissions de 8% entre 1990 et 2019. Bien qu’il soit souvent pointé du doigt, le secteur agricole est loin d’être le cancre du réchauffement climatique. Il est, avec le secteur de la forêt, le seul à pouvoir stocker naturellement et efficacement du carbone.
Enfin, et sans vouloir minimiser les efforts à fournir pour diminuer nos émissions, nous pouvons cependant affirmer que les émissions d’origine agricole sont, par le caractère indispensable de cet acte de production, à relativiser par rapport à d’autres ; et notamment par rapport à celles dues au secteur du transport.
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