<p style="text-align:left;">La 2<sup>e</sup>&nbsp;&eacute;dition de l&rsquo;Observatoire Agriculture du groupe BPCE a &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;e du 10 f&eacute;vrier au 17 mars 2021, aupr&egrave;s de 1359 chefs d&rsquo;exploitation dont 431 viticulteurs. Cette 2<sup>e</sup>&nbsp;&eacute;dition de l&rsquo;Observatoire BPCE&nbsp;<strong>explore notamment les strat&eacute;gies de transformation des exploitants agricoles</strong>. &nbsp;Parmi elles, l&rsquo;agro&eacute;cologie. Sur cette strat&eacute;gie, les viticulteurs se d&eacute;marquent en d&eacute;clarant&nbsp;<strong>un engagement sup&eacute;rieur de 10 points &agrave; celui de l&rsquo;ensemble des agriculteurs</strong>.</p><h3 style="text-align:left;">Un besoin de mat&eacute;riel et de main d'oeuvre</h3><p style="text-align:left;">Ainsi, les chefs d&rsquo;exploitation viticole interrog&eacute;s sont&nbsp;<strong>61% &agrave; se dire d&eacute;j&agrave; engag&eacute;s dans une d&eacute;marche agro&eacute;cologique</strong>&nbsp;alors que la proportion est de 51% pour l'ensemble des agriculteurs.</p><p style="text-align:left;">&nbsp;</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/4/3/0/7/4157034-1-fre-FR/9c35a1014da0-tableau1-jpg" alt="" height="442" width="801" /><figcaption>Enqu&ecirc;te BVA 2021</figcaption></figure>

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<p style="text-align:left;">Ils se distinguent aussi sur les besoins financiers et d&rsquo;accompagnement pour s&rsquo;engager ou s&rsquo;engager davantage en agro&eacute;cologique. Ils sont beaucoup plus nombreux &agrave; formuler&nbsp;<strong>des besoins en investissements en mat&eacute;riel</strong>&nbsp;(52% vs 45%) et &agrave; d&eacute;clarer&nbsp;<strong>avoir besoin de disposer d&rsquo;une main d&rsquo;&oelig;uvre plus importante</strong>&nbsp;(38% vs 29%).</p><p style="text-align:left;">&nbsp;</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/3/0/7/4157037-1-fre-FR/38fab3ecaf05-tableau2-jpg" alt="" height="593" width="740" /><figcaption>d&eacute;marche agro &eacute;cologiste</figcaption></figure>

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<p style="text-align:left;">&nbsp;</p><h3 style="text-align:left;">Un fort engagement dans des d&eacute;marches de certification environnementale</h3><p style="text-align:left;">Cette&nbsp; sensation d&rsquo;un engagement en agro&eacute;cologie est confirm&eacute;&nbsp;<strong>par les pourcentages plus &eacute;lev&eacute;s de viticulteurs certifi&eacute;s ou en conversion bio ou engag&eacute;s dans une certification environnementale</strong>.</p><p style="text-align:left;">Au total&nbsp;<strong>23% des viticulteurs interrog&eacute;s sont engag&eacute;s en bio</strong>&nbsp;(totalement, partiellement ou en conversion) contre 15% pour l&rsquo;ensemble des agriculteurs.</p><p style="text-align:left;"><strong>54% des viticulteurs se disent engag&eacute;s dans une certification environnementale</strong>. C'est plus du double de l'ensemble des agriculteurs.</p><p style="text-align:left;">&nbsp;</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/0/4/0/7/4157040-1-fre-FR/79cb91f081a6-tableau3-jpg" alt="" height="460" width="852" /><figcaption>certification environnementale</figcaption></figure>

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<p style="text-align:left;"><strong>Cette tendance est pleinement confirm&eacute;e par les statistiques nationales</strong>&nbsp;puisqu'en 2020, 17% de la surfaces de vignes &eacute;taient engag&eacute;es ou certifi&eacute;es en bio contre seulement 9,5% de l'ensemble de la SAU.&nbsp;</p><p style="text-align:left;">Au 1er janvier 2021,&nbsp;<strong>14 333 exploitations &eacute;taient certifi&eacute;es HVE dont 80% d'exploitations viticoles.</strong></p><p style="text-align:left;">&nbsp;</p>


L’Observatoire Agriculture du groupe bancaire BPCE basée sur une enquête BVA a dévoilé les résultats de son édition 2021 en juillet dernier. Le secteur viticole se distingue par le sentiment d’un engagement en agroécologie plus affirmé que l’ensemble des agriculteurs.

61% des viticulteurs se disent engagés en agroécologie

<p style="text-align:left;">Selon des estimations &eacute;tablies au 1<sup>er</sup>&nbsp;ao&ucirc;t 2021, Agreste &eacute;value la production viticole 2021 entre 32,6 et 35,6 millions d'hectolitres,&nbsp;<a href="https://www.reussir.fr/vigne/millesime-2020-une-hausse-de-recolte-estimee-entre-6-et-8" target="_blank" title="Mill&eacute;sime 2020&nbsp;: une hausse de r&eacute;colte estim&eacute;e entre 6 et 8&nbsp;%">soit une baisse de 24 % &agrave; 30 % par rapport &agrave; 2020</a>.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/0/8/6/4156803-1-fre-FR/ad207871ea7e-tbabl-ressir-jpg" alt="" height="423" width="603" /><figcaption>production viticole</figcaption></figure>

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<p style="text-align:left;">Comme d&eacute;j&agrave; en 1991 et 2017,&nbsp;<a href="https://www.reussir.fr/vigne/gel-le-gouvernement-annonce-des-aides-exceptionnelles-aux-agriculteurs-touches" target="_blank" title="Gel : le gouvernement annonce des aides exceptionnelles aux agriculteurs touch&eacute;s">l&rsquo;ampleur de la vague de gel printanier</a>&nbsp;va induire un volume historiquement faible. Agreste note que la Bourgogne, la Vall&eacute;e du Rh&ocirc;ne et le Centre figurent parmi les plus vignobles les plus touch&eacute;es.</p><p style="text-align:left;">S&rsquo;y est ensuite ajout&eacute; de la coulure. Et depuis le d&eacute;but de l&rsquo;&eacute;t&eacute;, une pression forte des maladies s&rsquo;observe dans nombre de vignobles, favoris&eacute;e par la conjonction d&rsquo;une vigueur de la v&eacute;g&eacute;tation et d&rsquo;une m&eacute;t&eacute;o humide. &nbsp;</p><p style="text-align:left;">&laquo;&nbsp;<em>L&rsquo;&eacute;valuation des pertes cons&eacute;cutives &agrave; ces maladies sera affin&eacute;e lors des prochaines pr&eacute;visions</em>&nbsp;&raquo;, note le service statistique.</p><p style="text-align:left;">Lire aussi "<a href="https://www.reussir.fr/vigne/gel-les-marches-devraient-tenir" target="_blank" title="Gel&thinsp;: les march&eacute;s du vin devraient tenir">&nbsp;Gel : les march&eacute;s du vin devraient tenir</a>&nbsp;"</p>


Alors que les vendanges débutent à peine, le service statistique du ministère de l’Agriculture sort des premières évaluations de la récolte 2021 inférieures aux 36,7 millions d'hectolitres de la récolte 2017

Agreste prévoit des vendanges 2021 historiquement faibles

<p>+10,5 milliards d&rsquo;euros en 2016, +11,5 milliards d&rsquo;euros en 2017, +11,7 milliards d&rsquo;euros en 2018, +12,7 milliards d&rsquo;euros en 2019&nbsp;: depuis quelques ann&eacute;es, le solde commercial des vins et spiritueux d&eacute;passe all&egrave;grement les 10 milliards d&rsquo;euros. La fili&egrave;re figure ainsi au 1<sup>er</sup> rang du secteur agricole et agroalimentaire, loin devant les ce&#769;re&#769;ales (+6,2 milliards d'euros), les produits laitiers (+2,9 milliards d'euros), les animaux vifs (+1,7 milliard d'euros) et le sucre (+0,7 milliard d'euros). Tous secteurs &eacute;conomiques confondus, les vins et spiritueux se situent au deuxi&egrave;me rang des exc&eacute;dents de la balance commerciale de la France, derri&egrave;re l&rsquo;a&eacute;ronautique. M&ecirc;me en 2020, ann&eacute;e largement parasit&eacute;e par le Covid, la fili&egrave;re a enregistr&eacute; un solde positif de 11 milliards d&rsquo;euros. Mais pendant ce temps, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-excedent-agroalimentaire-francais-chute-de-18-en-2020" target="_blank">l&rsquo;exc&eacute;dent agroalimentaire fran&ccedil;ais chutait de 18,2%, pour s&rsquo;&eacute;tablir &agrave; 6,3 milliards d&rsquo;euros</a> contre 7,9 milliards d&rsquo;euros en 2019. Depuis quelques ann&eacute;es, sans les vins et spiritueux, la balance commerciale du secteur agroalimentaire serait d&eacute;ficitaire, ce qui a d&eacute;clench&eacute;, en 2019, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-souverainete-alimentaire-de-la-france-en-question-s" target="_blank">une alerte de la&nbsp; Commission des affaires &eacute;conomiques du S&eacute;nat</a>, qui s&rsquo;inqui&egrave;te des menaces port&eacute;es &agrave; notre souverainet&eacute; alimentaire.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/radiographie-de-la-non-competitivite-de-la-ferme-et-usine-france" target="_blank" title="">Radiographie de la (non) comp&eacute;titivit&eacute; de la ferme (et usine) France</a>
</aside>
<h2>Une fili&egrave;re tr&egrave;s comp&eacute;titive &agrave; l&rsquo;export</h2><p>A la demande du minist&egrave;re de l&rsquo;agriculture, FranceAgriMer a r&eacute;alis&eacute; un diagnostic destin&eacute; &agrave; caract&eacute;riser la d&eacute;gradation du solde commercial et l&rsquo;&eacute;rosion de la comp&eacute;titivit&eacute; des fili&egrave;res agricoles et agroalimentaires fran&ccedil;aises au cours des quinze&nbsp;derni&egrave;res ann&eacute;es. S&rsquo;agissant de la fili&egrave;re vins et spiritueux, le diagnostic s&rsquo;est limit&eacute; aux vins. Sa conclusion est la suivante&nbsp;: &laquo; <em>malgr&eacute; d&rsquo;&eacute;videntes marges de man&oelig;uvre et des leviers de croissance &agrave; actionner, la fili&egrave;re demeure tr&egrave;s comp&eacute;titive &agrave; l&rsquo;export. &Agrave; ce titre, parmi l&rsquo;ensemble des facteurs de comp&eacute;titivit&eacute; jug&eacute;s d&eacute;terminants par la fili&egrave;re, les barri&egrave;res tarifaires, sanitaires ou non sanitaires, et l&rsquo;existence d&rsquo;accords commerciaux permettant de supprimer les diff&eacute;renciations de droits de douanes sont deux facteurs sur-d&eacute;terminants&nbsp;</em>&raquo;.</p><h2>Des vins plus que tranquilles</h2><p>Entre 2004 et 2019, la balance commerciale de la France pour les vins tranquilles a tre&#768;s fortement progresse&#769;. De&#769;ja&#768; tre&#768;s exce&#769;dentaire en 2004 a&#768; 3,3 milliards d&rsquo;euros, elle atteint 5,6 milliards d&rsquo;euros en 2019, soit une augmentation de 69 %. C&rsquo;est la croissance des exportations de vins tranquilles en valeur, en particulier le poids des vins AOP, notamment a&#768; destination des pays tiers, qui explique tre&#768;s majoritairement le de&#769;veloppement de l&rsquo;exce&#769;dent. La balance commerciale des exportations franc&#807;aises de vins tranquilles vers les partenaires europe&#769;ens est quant &agrave; elle rest&eacute;e stable sur la p&eacute;riode.</p><p>Toutefois, la part de march&eacute;s des exportations fran&ccedil;aises de vins tranquilles est pass&eacute;e de 35% en 2004 &agrave; 31% en 2019 quand dans le m&ecirc;me temps, celle de l&rsquo;Italie, principal concurrent et 2&egrave;me exportateur mondial, a augment&eacute; en valeur (18 % en 2004 &agrave; 20 % en 2019). Cette contraction fran&ccedil;aise s&rsquo;explique notamment par la baisse des importations enregistr&eacute;e chez les cinq premiers clients de la France, &agrave; savoir les &Eacute;tats-Unis (premi&egrave;re destination des vins fran&ccedil;ais en valeur &agrave; 19,8%), le Royaume-Uni (12,8%), l&rsquo;Allemagne (7,9%), le Japon (5,9%) et la Belgique (5,9%). Autre explication&nbsp;: l&rsquo;&eacute;cart se creuse entre le prix moyen &agrave; l&rsquo;export des vins fran&ccedil;ais, toujours mieux valoris&eacute;s, et celui de la moyenne gamme des principaux march&eacute;s cibles de la France. Or c&rsquo;est le segment o&ugrave; la demande est la plus dynamique, rel&egrave;ve FranceAgriMer.</p><p>La France a par ailleurs des difficult&eacute;s &agrave; satisfaire la demande en vins sans IG (indication g&eacute;ographique), &agrave; la fois sur son propre march&eacute;, mais aussi sur ses march&eacute;s d&rsquo;exportation, par manque de disponibilit&eacute;s de vins entr&eacute;e de gamme. La majeure partie des volumes import&eacute;s correspond &agrave; des vins en vrac sans IG de l&rsquo;UE, sans mention de c&eacute;page.</p><h2>Des effervescents... effervescents</h2><p>L&rsquo;exc&eacute;dent commercial de la France pour les vins effervescents s&rsquo;est &eacute;galement tr&egrave;s largement d&eacute;velopp&eacute;, en passant de 1,8 milliard d&rsquo;euros en 2004 &agrave; 3,4 milliards d&rsquo;euros en 2019. Le Champagne, qui repr&eacute;sente 89 % des valeurs export&eacute;es, porte cette croissance. Comme pour les vins tranquilles, les exportations &agrave; destination des pays tiers progressent tr&egrave;s fortement. Quant &agrave; la balance commerciale vers les partenaires europ&eacute;ens, elle croit dans une moindre mesure.</p><p>Bien que tr&egrave;s inf&eacute;rieures aux valeurs export&eacute;es, les importations fran&ccedil;aises de vins effervescents progressent significativement, passant de 24 millions d&rsquo;euros en 2004 &agrave; 87 millions d&rsquo;euros en 2019. Cette pouss&eacute;e est port&eacute;e d&rsquo;une part par les Cava qui ont d&eacute;velopp&eacute; leurs exportations vers le march&eacute; fran&ccedil;ais mais surtout depuis 2016 par le Prosecco, qui prend des parts de march&eacute; au Cava dans les importations fran&ccedil;aises de vins effervescents. L&rsquo;Italie se positionne en 2019 comme la premi&egrave;re provenance des importations fran&ccedil;aises de vins effervescents, avec 61 % de part de march&eacute; en valeur, contre 30 % en 2004.</p><h2>Points de vigilance</h2><p>Dans ce travail d&rsquo;introspection que constitue de l&rsquo;analyse des ressorts de comp&eacute;titivit&eacute; par FranceAgriMer, les acteurs de la fili&egrave;re ont soulign&eacute;, comme points de vigilance, le co&ucirc;t de la main d&rsquo;&oelig;uvre (sur les vins d&rsquo;entr&eacute;e de gamme), les risques de distorsion de concurrence g&eacute;n&eacute;r&eacute;es par les exigences environnementales et les pratiques culturales alternatives, les d&eacute;fauts de contractualisation en vins sans IG, les freins financiers &agrave; la cr&eacute;ation de grandes marques, un d&eacute;faut de comp&eacute;titivit&eacute; marketing pour les vins premium (8&euro; &agrave; 15&euro;) ou encore le manque d&rsquo;accords de libre-&eacute;changes&laquo;&nbsp;offensifs&raquo; permettant de s&rsquo;affranchir de droits de douanes, les marges de croissance &eacute;tant extra-europ&eacute;ennes. L&rsquo;alt&eacute;ration du potentiel productif et son irr&eacute;gularit&eacute;, amplifi&eacute;es par les al&eacute;as climatiques sont aussi point&eacute;es du doigt, ainsi que les questionnements autour de la sant&eacute; et de l&rsquo;environnement.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/serie-competitivite-des-filieres" target="_blank" title="">Retrouvez tous les articles de notre s&eacute;rie "Comp&eacute;titivit&eacute; des fili&egrave;res"</a>
</aside>



La France est le premier exportateur mondial de vins et spiritueux, qui sont les premiers contributeurs à la balance commerciale du secteur agroalimentaire. Rien à redire, si ce que le secteur masque la faiblesse... d’autres filières.

Compétitivité des filières (8/10) : le vin... sur vingt

<p>Si toutes les r&eacute;flexions coordonn&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle des collectivit&eacute;s territoriales (souvent les communaut&eacute;s de communes) ont du sens, elles peinent souvent &agrave; d&eacute;boucher sur de v&eacute;ritables plans d&rsquo;action. Au-del&agrave; des bonnes volont&eacute;s et de la transversalit&eacute; des discussions et des relations entre acteurs publics, priv&eacute;s ou associatifs, force est de constater qu&rsquo;au niveau des producteurs agricoles, le fruit de ces r&eacute;flexions d&eacute;bouche sur de faibles avanc&eacute;es.</p><p>Pire, la r&eacute;alit&eacute; du d&eacute;veloppement (en volume) des productions alimentaires locales incorpor&eacute;es dans l&rsquo;assiette des consommateurs est bien d&eacute;risoire. Il n&rsquo;est pas facilit&eacute; par le poids &eacute;crasant de la GMS et des restaurations collective et de cha&icirc;ne qui fournissent 85 % de nos rations alimentaires.</p><p><u>Comment inciter et favoriser la production des fermes vers la restauration collective locale? </u></p><p>A l&rsquo;&eacute;chelle d&rsquo;un territoire, la restauration collective qu&rsquo;elle soit conc&eacute;d&eacute;e ou g&eacute;r&eacute;e en direct, concerne les restaurations du secteur de la sant&eacute; et du social (h&ocirc;pital, Ehpad, prison&hellip;) du secteur du travail (restaurant d&rsquo;entreprise) et du secteur de l&rsquo;&eacute;ducation (&eacute;cole, CROUS&hellip;). La consommation alimentaire en France s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; 240 Mds d&rsquo;&euro;. Elle se r&eacute;partit entre la consommation &agrave; domicile pour 155 Mds d&rsquo;&euro; et la consommation hors domicile (CHD) pour 85 Mds d&rsquo;&euro; soit 36 % des d&eacute;penses. En ce qui concerne le Hors Domicile, la restauration collective ne repr&eacute;sente que le quart des d&eacute;penses. Mais le potentiel pour les producteurs agricoles pour capter une partie de ce march&eacute; n&rsquo;est pas n&eacute;gligeable.</p><p><u>Quels sont les freins pour les producteurs?</u></p><p>&nbsp;L&rsquo;approvisionnement de la restauration collective par des agriculteurs repose encore aujourd&rsquo;hui sur des pratiques tr&egrave;s informelles et &agrave; la marge. Plusieurs freins sont observ&eacute;s:</p><p>&bull; Les producteurs ont du mal &agrave; identifier les interlocuteurs et la mise en relation reste complexe. La majorit&eacute; de l&rsquo;acte commercial en vente directe se r&eacute;alise dans une relation up and down, c&rsquo;est-&agrave;-dire que le client va &agrave; la rencontre (voire &agrave; la recherche) du producteur, rarement l&rsquo;inverse.</p><p>&bull; Dans leur grande majorit&eacute;, les producteurs n&rsquo;ont pas le besoin d&rsquo;&ecirc;tre proactifs pour trouver des clients. Ils ont plut&ocirc;t le souci de pouvoir r&eacute;pondre &agrave; la totalit&eacute; de la demande. Les ruptures de l&rsquo;offre sont plus fr&eacute;quentes que le trop-plein de produits &agrave; vendre (ce qui obligerait dans ce cas &agrave; trouver de nouveaux clients et &agrave; inverser la relation commerciale). La nature de l&rsquo;offre est diff&eacute;rente entre le march&eacute; de la client&egrave;le familiale et le march&eacute; de la restauration collective. La demande familiale recherche une gamme large et originale (vari&eacute;t&eacute;s anciennes par exemple). A l&rsquo;inverse, la restauration collective veut des volumes et des produits homog&egrave;nes. L&rsquo;approvisionnement de la CHD concerne quasi exclusivement des produits mati&egrave;res premi&egrave;res, et peu les produits &eacute;labor&eacute;s. Quid de tous les producteurs qui r&eacute;alisent des produits transform&eacute;s (foie gras, p&acirc;t&eacute;, p&acirc;tes&hellip;)? D&rsquo;autant que ces produits affichent des prix au kilo difficilement acceptables pour la restauration collective.</p><p>&bull; Les producteurs organis&eacute;s pour vendre en direct ne per&ccedil;oivent pas toujours l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de collaborer avec la restauration collective. Des freins existent aussi du c&ocirc;t&eacute; des acteurs de la restauration collective, notamment devant les efforts compl&eacute;mentaires d&rsquo;organisation, de complexit&eacute; des proc&eacute;dures, du temps de mise en relation que n&eacute;cessite la multiplicit&eacute; des fournisseurs.</p><p>&bull; L&rsquo;offre locale est floue, morcel&eacute;e et incompl&egrave;te. Qui sont les producteurs locaux? Qui fait quoi dans chaque territoire? Quelles sont leurs offres et leurs conditions de livraisons? En dehors des fruits et l&eacute;gumes de saison, comment s&rsquo;approvisionner? Ces informations de sourcing ne sont pas toujours accessibles et pourtant indispensables pour faire un choix &eacute;clair&eacute;.</p><p>&bull; L&rsquo;approvisionnement est tiraill&eacute; entre des priorit&eacute;s diff&eacute;rentes. Les chefs de cantine veulent offrir une satisfaction quotidienne &agrave; plusieurs centaines de convives. Les gestionnaires doivent s&rsquo;assurer que ces repas correspondent au budget et &agrave; un certain formalisme. La relation avec les fournisseurs doit &ecirc;tre cadr&eacute;e pour que les achats soient adapt&eacute;s et efficaces.</p><p>&bull; L&rsquo;achat direct aupr&egrave;s des producteurs est peu attractif car les producteurs ont une offre limit&eacute;e en volume et dans le temps. Les besoins de la restauration collective sont importants en volume et la r&eacute;gularit&eacute; des livraisons est essentielle (secteur de la sant&eacute;). En revanche, la restauration scolaire est plus complexe &agrave; g&eacute;rer car elle ferme pendant les grandes p&eacute;riodes de production (mois d&rsquo;&eacute;t&eacute;). Cela n&eacute;cessite pour les producteurs de trouver d&rsquo;autres d&eacute;bouch&eacute;s pour les tomates de juillet-ao&ucirc;t!</p><p><a href="http://blog-agri.cerfrance.fr/wp-content/uploads/2021/08/Lettre-de-veille-%C3%A9conomique-agricole-n60-March%C3%A9-du-lait-bio-et-Restauration-collective.pdf?utm_source=Sarbacane&amp;utm_medium=email&amp;utm_campaign=Lettre%20de%20Veille%20%C3%A9conomique%20agricole%20n%C2%B060%20-%20Juillet%202021">Lire la suite</a></p><p style="text-align:right;">Jacques MATH&Eacute; <a href="mailto:jacmat54@gmail.com">jacmat54@gmail.com</a></p>


Le développement des productions alimentaires de proximité interroge les acteurs de la restauration collective, les élus locaux et les associations de terrain. Les Pouvoirs Publics nationaux se sont même emparés du sujet en mettant en place un certain nombre d’outils tel que les PAT (Projets Alimentaire Territoriaux) dont l’objectif est de faire travailler à l’échelle d’un territoire les acteurs concernés par l’alimentation, la santé, l’environnement et le développement local. Nombre de ces PAT (plus de 150 sur le territoire français) veulent actionner le développement des circuits courts et favoriser l’approvisionnement alimentaire local.

Restauration collective : Circuit court Entre la vente directe et l’agriculture de filière, inventer une troisième voie

<p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Cultiv&eacute;e depuis 6.000 ans, la vigne a d&eacute;montr&eacute; sa capacit&eacute; &agrave; traverser les si&egrave;cles et &agrave; r&eacute;sister aux d&eacute;luges et aux parasites. En 2019, dans l&rsquo;H&eacute;rault et dans le Gard, o&ugrave; la temp&eacute;rature &eacute;tait mont&eacute;e &agrave; 46&deg;C, des ph&eacute;nom&egrave;nes de dess&egrave;chement sur pied avaient &eacute;t&eacute; observ&eacute;s, affectant les jeunes plantations &agrave; l&rsquo;enracinement superficiel mais aussi des parcelles souffrant de d&eacute;ficits hydriques s&eacute;v&egrave;res.</p><h2 class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Radiations thermiques</h2><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Cet &eacute;t&eacute;, le vignoble m&eacute;ridional est cependant est soumis &agrave; rude &eacute;preuve, avec la multiplication des incendies ayant affect&eacute; &agrave; ce jour plusieurs d&eacute;partements dont l&rsquo;Aude, l&rsquo;H&eacute;rault, les Pyr&eacute;n&eacute;es-Orientales ou encore le Vaucluse et le Var cette semaine. Face au feu, qui &agrave; la fois une cons&eacute;quence du changement climatique et une cause de son exacerbation, de par les d&eacute;gagements de gaz qu&rsquo;ils occasionnent, la vigne a deux vertus&nbsp;: elle fait office de pare-feu d&rsquo;une part et en sert de point d&rsquo;appui aux pompiers d&rsquo;autre part. Pour autant, elle ne passe pas totalement au travers des flammes, notamment les bordures de parcelles contigu&euml;s aux incendies.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/2/9/4/3/4153492-1-fre-FR/d315de434344-capture-d-e-cran-2021-08-19-a-10-28-31-jpg" alt="La vigne est davantage victime des radiations thermiques que de l&rsquo;exposition directe aux flammes" height="1348" width="2010" /><figcaption>La vigne est davantage victime des radiations thermiques que de l&rsquo;exposition directe aux flammes</figcaption></figure>

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<p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">C&rsquo;est davantage les radiations thermiques et non les flammes qui sont susceptibles d&rsquo;engendrer la mortalit&eacute; des ceps. On consid&egrave;re que l&rsquo;effet radiant g&eacute;n&egrave;re un effet l&eacute;tal pour la v&eacute;g&eacute;tation &agrave; une distance &eacute;quivalent &agrave; trois fois la hauteur de la v&eacute;g&eacute;tation expos&eacute;e aux flammes. Mais l&rsquo;impact est cependant diff&eacute;rent selon la position de la parcelle par rapport au sens de propagation du feu. Il est moindre lorsque que le front du feu se d&eacute;veloppe parall&egrave;lement &agrave; la vigne et non transversalement. La d&eacute;prise, le d&eacute;faut d&rsquo;entretien des foss&eacute;s et chemins, le recul des activit&eacute;s cyn&eacute;g&eacute;tiques constituent autant de facteurs aggravants.</p><h2>Des incendies aux cons&eacute;quences multiples</h2><p>L&rsquo;effet radiant n&rsquo;est pas le seul m&eacute;fait des incendies. Il faut aussi prendre en compte l&rsquo;exposition aux cendres et aux fum&eacute;es. Celles-ci sont susceptibles d&rsquo;engendrer le d&eacute;classement des raisins produits en AOP tandis que les cendres peuvent modifier le go&ucirc;t du raisin et influer sur son pH. Le raisin suspect doit &ecirc;tre vinifi&eacute; &agrave; part et faire l&rsquo;objet de tests de stabilit&eacute;, avec une attention particuli&egrave;re sur les ar&ocirc;mes soufr&eacute;s et sur l&rsquo;acidit&eacute;. Les d&eacute;versements d&rsquo;eau de mer ou d&rsquo;&eacute;tangs littoraux peuvent aussi engendrer des d&eacute;g&acirc;ts li&eacute;s au sel, en plus des alt&eacute;rations physiques. Enfin, les raisins ayant re&ccedil;u des produits retardants, non toxiques mais d&eacute;nu&eacute;s d&rsquo;usage alimentaire, sont consid&eacute;r&eacute;s comme impropres &agrave; la consommation et doivent &ecirc;tre d&eacute;truits. Dans tous les cas, il est conseill&eacute; de vinifier &agrave; part les parcelles potentiellement &agrave; risques. Il faut &eacute;galement r&eacute;aliser un suivi organoleptique et analytique pour d&eacute;tecter d&rsquo;&eacute;ventuelles d&eacute;viations et op&eacute;rer une stricte s&eacute;paration avec les autres vins, afin de pouvoir garantir l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; de ces derniers en cas de probl&egrave;mes commerciaux.</p><h2 class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Les m&eacute;faits du stress hydrique sur la vigne et les raisins</h2><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Face au r&eacute;chauffement climatique et au stress hydrique qu&rsquo;il induit, la vigne rejoint progressivement le cort&egrave;ge de cultures ayant recours &agrave; l&rsquo;irrigation, en r&eacute;ponse au changement qui affecte sa physiologie et les caract&eacute;ristiques organoleptiques des raisins. L&rsquo;augmentation du degr&eacute; d&rsquo;alcool et la baisse de l&rsquo;acidit&eacute; contribuent &agrave; la production de vins instables et sensibles. En ce qui concerne les blancs en particulier, les fortes chaleurs br&ucirc;lent les composants aromatiques et g&eacute;n&egrave;rent des vins plats s&rsquo;&eacute;cartant du go&ucirc;t des consommateurs. Au plan quantitatif, les baisses de rendement constituent une menace pour l&rsquo;&eacute;quilibre de nombreuses exploitations qui peinent &agrave; produire les volumes autoris&eacute;s.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <p class="MsoBodyText" style="text-align:left;"><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-6-10-dans-l-herault-la-vigne-reclame-a-boire" target="_blank" title="">A l&rsquo;eau 2050 (6/10) : Dans l&rsquo;H&eacute;rault, la vigne r&eacute;clame &agrave; boire</a>
</aside>
<h2 class="MsoBodyText" style="text-align:left;">La date butoir en d&eacute;bat</h2><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Selon FranceAgriMer, 4% du vignoble fran&ccedil;ais est irrigu&eacute;. Le taux monte &agrave; 21 % en Espagne, 26 % en Italie et 90 % en Californie. L&rsquo;irrigation du vignoble est un processus tr&egrave;s encadr&eacute;. Selon le d&eacute;cret n&deg; 2017-1327 du 8 septembre 2017, l&rsquo;irrigation des vignes AOC est autoris&eacute;e entre le 1er mai et le 15 ao&ucirc;t, pour peu qu&rsquo;elle soit mentionn&eacute;e dans le cahier des charges des Organismes de d&eacute;fense et de gestion (ODG). Elle reste d&eacute;rogatoire et soumise au strict respect d&rsquo;un protocole r&eacute;gissant les d&eacute;clarations (parcelles, syst&egrave;mes d&rsquo;irrigation&hellip;), la p&eacute;riode (du stade v&eacute;raison au 15 ao&ucirc;t), la charge maximale de raisin &agrave; l&rsquo;hectare, qui ne doit exc&eacute;der la valeur fix&eacute;e dans le cahier des charges de l&rsquo;appellation ou encore l&rsquo;interdiction du Volume compl&eacute;mentaire individuel (VCI).</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/0/9/7/3/4153790-1-fre-FR/c2b2020b07c2-capture-d-e-cran-2021-08-19-a-11-05-29-png" alt="L&rsquo;irrigation du vignoble est contrainte par la r&eacute;glementation, l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la ressource et le co&ucirc;t financier" height="1486" width="2442" /><figcaption>L&rsquo;irrigation du vignoble est contrainte par la r&eacute;glementation, l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la ressource et le co&ucirc;t financier</figcaption></figure>

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<p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Apr&egrave;s quelques ann&eacute;es de recul, experts et vignerons s&rsquo;interrogent sur la pertinence de la date butoir du 15 ao&ucirc;t, qui s&rsquo;impose indistinctement &agrave; tout le vignoble, ind&eacute;pendamment des particularismes locaux li&eacute;s &agrave; la g&eacute;ographie, &agrave; la climatologie ou encore &agrave; l&rsquo;enc&eacute;pagement.&nbsp;</p><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Le Comit&eacute; national des vins d&rsquo;Appellation d&rsquo;Origine prot&eacute;g&eacute;e (AOP) de l&rsquo;Institut National de l&rsquo;origine et de la qualit&eacute; (INAO) a cr&eacute;&eacute; un groupe de travail d&eacute;di&eacute;. Il pourrait &ecirc;tre rejoint par le comit&eacute; des vins &agrave; Indication g&eacute;ographique prot&eacute;g&eacute;e (IGP).</p><p class="MsoBodyText" style="text-align:justify;">Parall&egrave;lement la fili&egrave;re viticole &eacute;labore actuellement sa strat&eacute;gie d&rsquo;adaptation et d&rsquo;att&eacute;nuation au changement climatique, en lien avec <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/varenne-agricole-de-l-eau-et-du-climat-trois-chantiers-trois-totems" target="_blank">le Varenne de l&rsquo;eau et du changement climatique dict&eacute; par le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture</a>.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify;"><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-agrivoltaisme-dynamique-souffle-le-froid-et-le-chaud" target="_blank" title="">L&rsquo;agrivolta&iuml;sme dynamique souffle le froid... et le chaud</a>
</aside>



Sans en sortir indemne, la vigne restreint la propagation des incendies, exacerbés par le changement climatique. Mais celui-ci modifie son régime hydrique, au point d’en appeler à l’irrigation, au cadre légal évolutif.

La vigne, un pare-feu qui réclame aussi sa part d’eau

<p><strong>U</strong>ne aide de minimis est une aide de faible montant accord&eacute;e par une autorit&eacute; publique aux entreprises sous r&eacute;serve du respect des conditions d&rsquo;attribution. Pour ne pas que la Commission europ&eacute;enne juge que ces aides faussent la concurrence, leur montant est faible et il est, en outre, plafonn&eacute; par entreprise. Lorsqu&rsquo;elles sont vers&eacute;es aux exploitations agricoles, elles sont soumises au respect d&rsquo;un double plafond.</p><h2><strong>Ne pas d&eacute;passer le </strong><strong>double plafond</strong></h2><p><strong>S</strong>ur 3 exercices fiscaux cons&eacute;cutifs, chaque agriculteur b&eacute;n&eacute;ficiaire des aides octroy&eacute;es au titre du r&eacute;gime &laquo; de minimis &raquo; ne doit pas percevoir plus de 20 000 &euro;. Pour ce qui concerne la transparence des groupements agricoles d&rsquo;exploitation en commun, celle-ci s&rsquo;applique aux GAEC totaux. De ce fait, cette aide &laquo; de minimis &raquo; sera refus&eacute;e aux agriculteurs qui d&eacute;passeront le plafond. En parall&egrave;le, pour l&rsquo;Etat fran&ccedil;ais, il existe un plafond national qui est fix&eacute; &agrave; 1,25% de la production annuelle et dont le montant est actuellement de 932 709 458 &euro;.</p><h2><strong>Nature de minimis</strong></h2><p><strong>D</strong>estin&eacute;es au secteur agricole, <a href="https://www.cogedis.com/nos-conseils/fiches-conseils-gestion/aides-de-minimis-regime/" target="_blank">les aides de minimis</a> peuvent prendre diff&eacute;rentes formes. Il peut ainsi s&rsquo;agir de prises en charge de cotisations sociales, de fonds d&rsquo;all&eacute;gement des charges en bien de cr&eacute;dit d&rsquo;imp&ocirc;t (pour le remplacement des cong&eacute;s des agriculteurs par exemple) ou encore d&rsquo;une exon&eacute;ration de la taxe fonci&egrave;re sur le non b&acirc;ti, cette derni&egrave;re &eacute;tant propos&eacute;e par certaines communes pour les exploitants en agriculture biologique.</p><p><strong>P</strong>ar ailleurs, les minimis peuvent trouver leur concr&eacute;tisation dans de l&rsquo;apport de tr&eacute;sorerie remboursable, un remboursement partiel de taxe int&eacute;rieur de consommation des produits &eacute;nerg&eacute;tiques, une aide compl&eacute;mentaire sur l&rsquo;assurance-r&eacute;colte ou encore pour l&rsquo;agriculture biologique.</p><h2><strong>Sortir des cons&eacute;quences de la crise sanitaire</strong></h2><p><strong>P</strong>our soutenir les acteurs du secteur agricole, touch&eacute;s par la crise sanitaire de la Covid 19, un fonds de relance europ&eacute;en a &eacute;t&eacute; act&eacute;. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une enveloppe de 8 milliards d&rsquo;euros dont le premier tiers doit &ecirc;tre d&eacute;bloqu&eacute; en 2021, le restant &agrave; partir de 2022. Notons que ce fonds d&rsquo;aide de relance a &eacute;galement pour vocation d&rsquo;orienter le secteur agricole vers l&rsquo;agriculture biologique, le d&eacute;ploiement d'actions li&eacute;es &agrave; l&rsquo;environnement, la lutte contre le d&eacute;r&egrave;glement climatique ou encore le bien-&ecirc;tre des animaux.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Pour calculer votre plafond et ainsi vous assurer du versement de ces aides, le mieux est de se rapprocher de la DDT (Direction D&eacute;partementale des Territoires) dont d&eacute;pend votre exploitation.</p>
</aside>



En tant qu’exploitant agricole, le régime d’aides de minimis vous concerne. Le règlement qui encadre ces aides de minimis, applicable jusqu’au 31 décembre 2020, est prolongé jusqu’en 2027.

Agriculture : les aides de minimis sont prolongées

<p>Alors que les pulv&eacute;risateurs s&rsquo;appr&ecirc;tent &agrave; faire leur retour dans les champs, pour d&eacute;truire les couverts, d&eacute;sherber et prot&eacute;ger les colzas avant de s&rsquo;attaquer aux c&eacute;r&eacute;ales d&rsquo;automne, il n&rsquo;est peut-&ecirc;tre pas inutile de savoir &agrave; quelles r&egrave;gles se r&eacute;f&eacute;rer, alors que le Conseil d&rsquo;&Eacute;tat a remis en cause r&eacute;cemment plusieurs modalit&eacute;s de l&rsquo;arr&ecirc;t&eacute; et du d&eacute;cret du 29 d&eacute;cembre 2019, portant notamment sur les chartes d&rsquo;engagements. &laquo;&nbsp;<em>Les chartes d&rsquo;engagements restent valables&nbsp;jusqu&rsquo;&agrave; ce que les textes r&eacute;glementaires soient modifi&eacute;s, c&rsquo;est &agrave; dire au plus tard le 26 janvier 2022, conform&eacute;ment &agrave; la d&eacute;cision du Conseil d&rsquo;Etat</em>, d&eacute;clare Maxime Magat, juriste et charg&eacute; de mission environnement &agrave; la FNSEA Centre Val de Loire. <em>Je recommande cependant aux agriculteurs de s&rsquo;assurer aupr&egrave;s de leur Pr&eacute;fecture ou de leurs organisations professionnelles que leur charte d&eacute;partementale d&rsquo;engagements n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; annul&eacute;e suite &agrave; une d&eacute;cision de justice locale, ce qui aurait pour effet de la rendre caduque</em>&nbsp;&raquo;.</p><h2>Deux conditions &agrave; respecter</h2><p>Les <a href="https://contratsolutions.fr/carte-chartes-engagement/" target="_blank">chartes d&rsquo;engagements sont mises en &oelig;uvre dans environ 80 d&eacute;partements</a>. Leur existence permet de r&eacute;duire les Zones non trait&eacute;es de 10 m&egrave;tres &agrave; 5 m&egrave;tres en vigne-arbo et de 5 m&egrave;tres &agrave; 3 m&egrave;tres en grandes cultures les distances de s&eacute;curit&eacute; entre les parcelles trait&eacute;es et les zones habit&eacute;es, en dehors des produits pour lesquels l&rsquo;Autorisation de mise sur le march&eacute; (AMM) stipule une ZNT incompressible de de 20 m&egrave;tres. A l&rsquo;oppos&eacute;, certains produits homologu&eacute;s en agriculture biologique ainsi que certains produits de biocontr&ocirc;le peuvent en &ecirc;tre exempt&eacute;s. Dans tous les cas, il est recommand&eacute; de se r&eacute;f&eacute;rer &agrave; l&rsquo;&eacute;tiquette des produits.</p><p>Outre l&rsquo;existence d&rsquo;une charte d&eacute;partementale, une seconde condition est exig&eacute;e pour r&eacute;duire les ZNT, &agrave; savoir la mise en &oelig;uvre des moyens de r&eacute;duction de d&eacute;rive homologu&eacute;s, r&eacute;pertori&eacute;s sur une liste publi&eacute;e au <a href="https://info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-agri/instruction-2021-364" target="_blank">Bulletin officiel du minist&egrave;re de l'Agriculture</a>.</p><h2>Les injonctions du Conseil d&rsquo;&Eacute;tat</h2><p style="text-align:justify;">Le 26 juillet dernier, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/znt-riverains-en-finir-avec-le-no-man-s-land-reglementaire" target="_blank">le Conseil d&rsquo;&Eacute;tat a demand&eacute; au gouvernement de revoir sa copie sur trois points</a>. Sur les cultures basses (grandes cultures, l&eacute;gumes...), les produits aux effets Canc&eacute;rog&egrave;nes, Mutag&egrave;nes et Reprotoxiques (CMR) pr&eacute;sum&eacute;s doivent respecter une ZNT de 10 m&egrave;tres et non de 5 m&egrave;tres, au m&ecirc;me titre que les produits au effets CMR av&eacute;r&eacute;s. Le Conseil d&rsquo;&Eacute;tat juge &eacute;galement que le gouvernement doit pr&eacute;voir des ZNT &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des personnes travaillant &agrave; proximit&eacute; d&rsquo;une zone d&rsquo;utilisation de pesticides, et pas seulement les riverains. Il estime enfin que les chartes d&rsquo;engagements doivent pr&eacute;voir l&rsquo;information des r&eacute;sidents et des personnes pr&eacute;sentes &agrave; proximit&eacute; des zones d&rsquo;&eacute;pandage en amont de l&rsquo;utilisation des pesticides. Comprendre&nbsp;: informer le fortuit randonneur ou le fortuit promeneur de chien ayant pr&eacute;m&eacute;dit&eacute; son passage &agrave; proximit&eacute; d&rsquo;une parcelle que l&rsquo;agriculteur lui-m&ecirc;me n&rsquo;est pas s&ucirc;r de traiter si la m&eacute;t&eacute;o en d&eacute;cide autrement...</p><p>Dernier point&nbsp;: le Conseil d&rsquo;&Eacute;tat a annul&eacute; les conditions d&rsquo;&eacute;laboration de ces chartes et de leur approbation par le pr&eacute;fet, au motif qu&rsquo;elles ne peuvent pas &ecirc;tre d&eacute;finies par un d&eacute;cret, mais uniquement par la loi, conform&eacute;ment &agrave; la d&eacute;cision du Conseil constitutionnel du 19 mars 2021.</p>


En dépit d’une décision récente du Conseil d’État et en attendant de nouveaux textes réglementaires, les dérogations permettant de réduire les Zones non traitées (ZNT) restent effectives dans les départements ayant instauré des chartes d’engagements.

ZNT riverains : les chartes toujours applicables

<p>Dans le cadre du Plan biodiversit&eacute;, &eacute;tabli en 2018, le minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique s&rsquo;&eacute;tait fix&eacute; l&rsquo;objectif de parvenir &agrave; 15 000 exploitations certifi&eacute;es Haute valeur environnementale (HVE) au 1<sup>er</sup> janvier 2022, contre moins de 1000 &agrave; l&rsquo;&eacute;poque. Selon les derniers chiffres du minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture, l&rsquo;objectif a &eacute;t&eacute; atteint avec un an d&rsquo;avance, les exploitations certifi&eacute;es &eacute;tant au nombre de 14333 au 1<sup>er</sup> janvier 2021. Elles sont repr&eacute;sentatives de 2,3% de la SAU quand l&rsquo;agriculture biologique se situe &agrave; 9,5% &agrave; la m&ecirc;me date.</p><p>La viticulture concentre &agrave; elle seule 81% des exploitations (contre 84% un an plus t&ocirc;t), devant l&rsquo;arboriculture (7,5%), les grandes cultures (6,9%), le maraichage (3,4%), l&rsquo;&eacute;levage de bovins viande (2,3%) etc.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/5/6/6/1/4151665-1-fre-FR/3d5b48207381-capture-d-e-cran-2021-08-17-a-16-36-42-jpg" alt="La carte de France de la HVE au 1er janvier 2021 (Source : minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture)" height="992" width="1486" /><figcaption>La carte de France de la HVE au 1er janvier 2021 (Source : minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture)</figcaption></figure>

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<h2>La HVE &eacute;ligible &agrave; l&rsquo;&eacute;cor&eacute;gime</h2><p>La HVE correspond &agrave; l&rsquo;exigence la plus forte de la Certification environnementale, introduite dans le code rural en 2010 et op&eacute;rationnel depuis 2012. Elle se distingue du niveau 1 (&eacute;quivalant &agrave; la conditionnalit&eacute; de la Pac) et du niveau 2 (&eacute;quivalant &agrave; feu l&rsquo;agriculture raisonn&eacute;e) par l&rsquo;existence d&rsquo;un r&eacute;f&eacute;rentiel impliquant des obligations de r&eacute;sultat, et pas seulement de moyens sur diff&eacute;rents indicateurs agro&eacute;cologiques (biodiversit&eacute;, phytos, engrais, eau) dans le cadre de la voie A ou la d&eacute;pendance aux intrants (phytos, engrais, eau, carburant, aliments) dans le cadre de la voie B.</p><p>A compter de 2023, la HVE constituera un des moyens de percevoir le niveau sup&eacute;rieur de l&rsquo;&eacute;cor&eacute;gime, soit 76 &euro;/ha, au m&ecirc;me titre que l&rsquo;agriculture biologique. Le niveau de base de l&rsquo;&eacute;cor&eacute;gime (54 &euro;/ha) sera par ailleurs accessible via la future certification &laquo; CE 2+ &raquo;, calqu&eacute;e sur le niveau 2 de la Certification environnementale mais moyennant une obligation de r&eacute;sultat sur l&rsquo;un des quatre crit&egrave;res que sont la biodiversit&eacute;, les phytos, les engrais, l&rsquo;eau, auxquels s&rsquo;ajoute un 5<sup>&egrave;me</sup> crit&egrave;re &laquo;&nbsp;sobri&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;, combinant l&rsquo;agriculture de pr&eacute;cision et les d&eacute;marches de recyclage sur l&rsquo;exploitation.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pac-2023-2027-les-precisions-du-ministere-sur-le-montant-des-paiements" target="_blank" title="">Pac 2023-2027 : les pr&eacute;cisions du minist&egrave;re sur le montant des paiements</a>
</aside>
<p>A noter que l&rsquo;&eacute;cor&eacute;gime r&eacute;servera, outre la HVE et l&rsquo;AB, deux autres voies d&rsquo;acc&egrave;s que sont les &laquo;&nbsp;pratiques de gestion agro&eacute;cologique&nbsp;&raquo; (diversification des cultures, maintien des prairies permanentes non labour&eacute;es, couverture v&eacute;g&eacute;tale inter-rang) et la &laquo;&nbsp;biodiversit&eacute; et paysages agricoles &raquo;, impliquant des seuils d&rsquo;infrastructures agro&eacute;cologiques, avec dans tous les cas des niveaux &agrave; 54 &euro;/ha et 76 &euro;/ha selon les degr&eacute;s d'exigence.</p><h2>R&eacute;vision du r&eacute;f&eacute;rentiel en cours</h2><p>D&rsquo;ici &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e en application de la nouvelle Pac, le r&eacute;f&eacute;rentiel de la HVE va subir une refonte. En effet, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/vers-une-revision-du-referentiel-hve" target="_blank">l&rsquo;Office fran&ccedil;ais de la biodiversit&eacute; (OFB) a r&eacute;cemment estim&eacute; que les crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;ligibilit&eacute; ne donnaient de r&eacute;els gages de plus-value environnementale</a>, quelle que soit le voie emprunt&eacute;e (A et B), confortant ainsi les accusations de &laquo;&nbsp;greenwashing&nbsp;&raquo; prof&eacute;r&eacute;es par plusieurs organisations agricoles, dont la Fnab et la plateforme &laquo;&nbsp;pour une autre Pac&nbsp;&raquo;.</p>


Leur nombre a bondi de 74% en un an, couvrant 2,3% de la SAU. La certification HVE sera l’une des trois voies d’accès à l’écorégime de la Pac 2023-2027. Son cahier des charges est en cours de révision.

Près de 15000 exploitations certifiées HVE en 2021

<p>Renouvelable, stockable et &eacute;minemment vari&eacute;e (effluents d&rsquo;&eacute;levage, r&eacute;sidus de cultures, cultures d&eacute;di&eacute;es, agroforesterie...), la biomasse agricole non alimentaire rev&ecirc;t bien des avantages au regard de la d&eacute;carbonation. La Strat&eacute;gie nationale bas carbone (SNBC), qui formalise l&rsquo;engagement de la France &agrave; lutter contre le changement climatique, avec l&rsquo;objectif d&rsquo;atteindre la neutralit&eacute; carbone en 2050, ne s&rsquo;y est pas tromp&eacute;e. La d&eacute;carbonation de l&rsquo;&eacute;nergie, via le recours &agrave; la biomasse, &agrave; la g&eacute;othermie et &agrave; l&rsquo;&eacute;lectricit&eacute; d&eacute;carbon&eacute;e, figure au premier rang de ses objectifs, aux c&ocirc;t&eacute;s de la r&eacute;duction des &eacute;missions, d&rsquo;origine &eacute;nerg&eacute;tique et non &eacute;nerg&eacute;tique ou encore de l&rsquo;augmentation du puits de carbone.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-inrae-decrypte-le-potentiel-additionnel-et-le-cout-de-stockage-de-carbone-dans-les-sols" target="_blank" title="">L&rsquo;Inrae d&eacute;crypte le potentiel additionnel et le co&ucirc;t de stockage de carbone dans les sols</a>
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<h2>Le risque de la surexploitation</h2><p>La notion de puits de carbone est du reste une illustration des antagonismes dont est potentiellement porteuse la biomasse agricole non alimentaire. Si celle-ci peut servir la production de biocarburants, de biogaz, de bois &eacute;nergie ou encore de mat&eacute;riaux et de mol&eacute;cules biosourc&eacute;s, le carbone est une composante essentielle de la fertilit&eacute; physico-chimique (nutrition, des plantes, r&eacute;serve utile en eau...) et biologique des sols, participant &agrave; lutte contre l&rsquo;&eacute;rosion et &agrave; la pr&eacute;servation de la biodiversit&eacute;. La comp&eacute;tition vis-&agrave;-vis des ressources alimentaires est aussi l&rsquo;autre majeur &agrave; l&rsquo;exploitation de la biomasse. Les d&eacute;bats autour des biocarburants de premi&egrave;re g&eacute;n&eacute;ration (issues des grains), des cultures d&eacute;di&eacute;es ou encore des cultures fourrag&egrave;res (herbe, ma&iuml;s...) alimentant les m&eacute;thaniseurs t&eacute;moignent du la fronti&egrave;re t&eacute;nue. &laquo;&nbsp;<em>Une attention toute particuli&egrave;re doit donc &ecirc;tre port&eacute;e &agrave; la surexploitation de la biomasse agricole et aux externalit&eacute;s n&eacute;gatives qui pourraient contredire l'objectif global de durabilit&eacute; dans un syst&egrave;me alimentaire en mutation</em>&nbsp;&raquo;, pr&eacute;vient France Strat&eacute;gie, institution rattach&eacute;e au Premier ministre.</p><h2>Les objectifs sur&eacute;valu&eacute;s de la SNBC</h2><p>La biomasse agricole actuellement mobilis&eacute;e pour des usages &eacute;nerg&eacute;tiques, tels que la combustion, la m&eacute;thanisation ou l&rsquo;usage de biocarburants, repr&eacute;sente pr&egrave;s de 40 t&eacute;rawattheures (TWh). La Strat&eacute;gie nationale bas-carbone estime un potentiel de production de biomasse agricole proche de 250 TWh. Pour couvrir les besoins en biomasse projet&eacute;s &agrave; long terme, France Strat&eacute;gie juge qu&rsquo;il serait n&eacute;cessaire de recourir massivement aux r&eacute;sidus de cultures, aux surplus d&rsquo;herbes et aux cultures interm&eacute;diaires sur un minimum de 15 millions d&rsquo;ha, soit 50 % de la SAU estim&eacute;e en 2050. Le potentiel &eacute;nerg&eacute;tique maximal identifi&eacute; de la biomasse agricole pourrait, en th&eacute;orie, atteindre alors 120 TWh, loin des 250 TWh projet&eacute;s par la SNBC.</p><p>Qui plus est, cette estimation ne tient pas compte &laquo;&nbsp;<em>des potentiels effets du changement climatique, de la baisse du cheptel ou le d&eacute;veloppement de l&rsquo;agro&eacute;cologie, moins productive pour une culture donn&eacute;e que l&rsquo;agriculture conventionnelle et impliquant un retour de mati&egrave;re organique dans les sols plus important&nbsp;</em>&raquo;.</p><h2>Aspects socio-&eacute;conomiques</h2><p>La note de France Strat&eacute;gie pointe &eacute;galement un certain nombre de facteurs socio-&eacute;conomiques susceptibles d&rsquo;entraver la mobilisation de biomasse. La volont&eacute; de fournir de la biomasse, les co&ucirc;ts de production, les incitations et taxes, la hausse du prix du carbone, les politiques de soutien...) sont autant de facteurs susceptibles d&rsquo;avoir &laquo;&nbsp;<em>une influence cruciale sur l'&eacute;volution des ressources en biomasse disponibles ainsi que sur leur mobilisation, mais leur impact reste difficile &agrave; quantifier</em> (...). <em>L&rsquo;atteinte des objectifs de la SNBC en mati&egrave;re de mobilisation de la biomasse devra s&rsquo;accompagner de signaux &eacute;conomiques pertinents soutenant les diff&eacute;rentes fili&egrave;res et favorisant une trajectoire lisible fond&eacute;e sur la hausse du prix du carbone, qui permettent d&rsquo;arbitrer entre usages alternatifs</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>En conclusion, France Strat&eacute;gie estime que &laquo;&nbsp;<em>la mobilisation de la biomasse agricole dans le but d&rsquo;atteindre la neutralit&eacute; carbone est possible, mais qu&rsquo;elle ne l&rsquo;est pas aux niveaux fix&eacute;s par la SNBC, laquelle n&eacute;cessiterait la mobilisation des autres gisements de biomasse, notamment forestiers&nbsp;</em>&raquo;.</p>


Selon une note de France Stratégie, le potentiel de biomasse agricole non alimentaire est deux fois moindre que celui inscrit dans la Stratégie nationale bas carbone. De nombreux freins techniques et socio-économiques restreignent l’accroissement et la mobilisation du gisement.

La biomasse agricole, un gisement tout relatif

<p>Moins m&eacute;diatique et moins &laquo;&nbsp;<em>divertissant&nbsp;visuellement</em>&nbsp;&raquo; que le slip en coton blanc, le test du sachet de th&eacute; (tea bag index en anglais) est une autre mani&egrave;re de mesurer l'activit&eacute; biologique d'un sol. Son avantage par rapport au test du slip&nbsp;: il est norm&eacute; et international. Il a fait l'objet de plusieurs publications scientifiques et symposiums.</p><p>Le Tea bag index (TBI) a &eacute;t&eacute; imagin&eacute; par des chercheurs n&eacute;erlandais en &eacute;cologie du sol en 2010. Leur m&eacute;thode compl&egrave;te a &eacute;t&eacute; publi&eacute;e en 2013 et a re&ccedil;u un bon accueil de la communaut&eacute; scientifique. Comme il est accessible &agrave; tout le monde, le TBI a fait l'objet, &agrave; partir de 2014, d'un projet de &laquo;&nbsp;<em>science participative</em>&nbsp;&raquo; permettant &agrave; des particuliers et &agrave; des &eacute;coliers de rejoindre la communaut&eacute; des chercheurs pour donner leurs r&eacute;f&eacute;rences. Ce projet intitul&eacute; Tea time for science (teatime4science.org)&nbsp; a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute; par les chercheurs n&eacute;erlandais avec le concours du conseil de la recherche su&eacute;dois.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/2/0/8/6/4146802-1-fre-FR/506195390d9e-capture-d-e-cran-2021-08-13-a-06-10-06-jpg" alt="Les sachets Lipton ont &eacute;t&eacute; choisis du fait de leur diffusion internationale, favorisant la reproductibilit&eacute; des tests (Cr&eacute;dit photo : CDDM 44)" height="920" width="1474" /><figcaption>Les sachets Lipton ont &eacute;t&eacute; choisis du fait de leur diffusion internationale, favorisant la reproductibilit&eacute; des tests (Cr&eacute;dit photo : CDDM 44)</figcaption></figure>

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<h2>Du Lipton sinon rien</h2><p>Comme le test du slip, le TBI est simple et peu co&ucirc;teux (en tout cas beaucoup moins qu'une analyse de sol). Les seuls mat&eacute;riels &agrave; acheter sont des sachets de th&eacute; de la marque Lipton (th&eacute; vert et th&eacute; rooibos)&nbsp; et une balance (si possible de pr&eacute;cision). Les inventeurs de la m&eacute;thode assurent &laquo;&nbsp;<em>ne pas &ecirc;tre sponsoris&eacute;s par la marque Lipton</em>&nbsp;&raquo;, mais avoir choisi cette r&eacute;f&eacute;rence pour avoir des donn&eacute;es comparables partout &agrave; travers le monde. Le test consiste &agrave; peser et r&eacute;f&eacute;rencer ces sachets de th&eacute; (non infus&eacute;s), puis &agrave; les enterrer &agrave; 8 cm de profondeur et &agrave; 15 cm l'un de l'autre.</p><p>Au bout de 90 jours environ (parfois moins selon les situations), les sachets sont d&eacute;terr&eacute;s, s&eacute;ch&eacute;s (par exemple, au soleil pendant 3 &agrave; 4 jours), puis pes&eacute;s. Le rapport entre le poids final du sachet et son poids de d&eacute;part donne un coefficient de d&eacute;gradation des th&eacute;s.</p><p>Les deux types de th&eacute; se d&eacute;composent &agrave; des vitesses diff&eacute;rentes&nbsp;: le th&eacute; vert se d&eacute;compose rapidement, tandis que le rooibos, plus ligneux, le fera plus lentement. &laquo; <em>Le th&eacute; vert correspond globalement &agrave; un engrais vert jeune, avec un&nbsp; C/N &agrave; 12, et donc une fourniture rapide d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments nutritifs dans le sol </em>, d&eacute;crit Solenne Faul Godec, conseill&egrave;re en vie du sol au Comit&eacute; d&eacute;partemental de d&eacute;veloppement mara&icirc;cher (CDDM) de Loire-Atlantique. <em>Le rooibos, avec un C/N de 42,&nbsp; correspond &agrave; des mati&egrave;res organiques enfouies &agrave; un stade plus tardif&nbsp;et donc des &eacute;l&eacute;ments nutritifs disponibles sur une plus longue dur&eacute;e</em>&nbsp;&raquo;.</p><h2>TBI et protocole moutarde sont-ils pertinents&nbsp;?</h2><p>La conseill&egrave;re utilise cette m&eacute;thode depuis pr&egrave;s d'un an et elle la juge pertinente pour comparer des parcelles entre elles. &laquo;&nbsp;<em>Cependant, nous n'avons pas encore vraiment de r&eacute;f&eacute;rences</em>&nbsp;&raquo; d&eacute;crit-elle, <em>&agrave; partir d'une simple mesure, il est difficile de donner un avis &agrave; un producteur sur la vie de son sol</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>Ces r&eacute;f&eacute;rences, justement, sont en train d'&ecirc;tre construites pour les sols mara&icirc;chers de la r&eacute;gion des Pays de la Loire, dans le cadre du programme de recherche &laquo;&nbsp;Clef de sol&nbsp;&raquo; (Caract&eacute;riser les LEviers d&rsquo;am&eacute;lioration de la Fertilit&eacute; DEs SOLs ), conduit par l'Arelpal (Association r&eacute;gionale d&rsquo;exp&eacute;rimentation l&eacute;gumi&egrave;re des Pays de la Loire) et financ&eacute; par la r&eacute;gion des Pays de la Loire.</p><p>L'un des volets de ce programme est la construction d'indicateurs pertinents sur la vie des sols mara&icirc;chers. Le TBI y est &eacute;tudi&eacute;, tout comme le &laquo;&nbsp;protocole moutarde&nbsp;&raquo; (arroser 1 m2 avec une eau moutard&eacute;e et compter des vers de terre)&nbsp; ou encore le slake test (immerger des mottes de terres dans de l'eau pour en &eacute;valuer la coh&eacute;sion et la stabilit&eacute;).</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/9/9/7/6/4146799-1-fre-FR/86d4ed4b95d0-capture-d-e-cran-2021-08-13-a-06-11-50-jpg" alt="Les sachets de th&eacute; apr&egrave;s 70 jours dans une parcelle mara&icirc;ch&egrave;re du bassin nantais (Cr&eacute;dit photo : CDDM 44)" height="800" width="1482" /><figcaption>Les sachets de th&eacute; apr&egrave;s 70 jours dans une parcelle mara&icirc;ch&egrave;re du bassin nantais (Cr&eacute;dit photo : CDDM 44)</figcaption></figure>

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<p>A partir des r&eacute;sultats du TBI, exprim&eacute;s en pourcentages de d&eacute;gradation de th&eacute; vert et de th&eacute; rooibos l'une des ambitions est de pouvoir extrapoler des param&egrave;tres plus scientifiques, tels que S et k, (S = degr&eacute; de persistance de la fraction labile de la mati&egrave;re organique = facteur de stabilisation&nbsp;; k = indicateur de la vitesse de d&eacute;gradation de la fraction labile de la MO = le facteur d&eacute;composition).</p><p>Les chercheurs n&eacute;erlandais ont mis au point des formules de calculs pour S et k. Toutefois, dans le cadre du programme Clef de sol sur les sols mara&icirc;chers des Pays de la Loire, lors de la premi&egrave;re ann&eacute;e de mesures, les r&eacute;sultats extrapol&eacute;s des TBI ne semblent pas corr&eacute;l&eacute;s &agrave; ceux des analyses de sol. &laquo;&nbsp; <em>Nous poursuivons nos travaux</em>&nbsp;&raquo;, d&eacute;crit Solenne Faul Godec, qui reconna&icirc;t que pour l'instant &laquo;&nbsp;<em>on ne remplace pas une analyse de sol.&nbsp;La m&eacute;thode des sachets de th&eacute; reste n&eacute;anmoins plus scientifique que celle des slips. Les agriculteurs s'en sont encore peu empar&eacute;s. A nous de la d&eacute;mocratiser&nbsp;</em>!&nbsp;&raquo;</p>


Des chercheurs néerlandais ont mis au point une méthode consistant à enterrer des sachets de thé dans le sol et à en évaluer le pourcentage de dégradation au bout de trois mois. C'est le même principe que les slips enterrés, mais c'est un peu plus scientifique. Les deux méthodes ont toutefois le même but : sensibiliser les agriculteurs à la vie de leurs sols.

La vie du sol est-elle votre tasse de thé ?

<p>On a eu tr&egrave;s chaud. Selon le dernier rapport Giec publi&eacute; le 9 ao&ucirc;t, il est encore possible de contenir le r&eacute;chauffement climatique &agrave; +1,5&deg;C d&rsquo;ici &agrave; 2050, objectif inscrit dans l&rsquo;Accord de Paris. Mais &agrave; la condition de r&eacute;duire imm&eacute;diatement et massivement nos &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre (GES) et d&rsquo;atteindre imp&eacute;rativement la neutralit&eacute; carbone d&rsquo;ici &agrave; 2050. Attention&nbsp;: +1,5&deg;C, c&rsquo;est largement suffisant pour d&eacute;multiplier les impacts sur les &eacute;cosyst&egrave;mes et sur les soci&eacute;t&eacute;s humaines, avec leur cort&egrave;ge d&rsquo;&eacute;v&egrave;nements climatiques extr&ecirc;mes, toujours plus fr&eacute;quents et toujours plus s&eacute;v&egrave;res.</p><p>La probabilit&eacute; de relever le d&eacute;fi est cependant faible. Nous en sommes d&eacute;j&agrave; &agrave; +1&deg;C par rapport &agrave; l&rsquo;&egrave;re pr&eacute;industrielle et, au rythme actuel, les +1,5&deg;C nous sont annonc&eacute;s par le Giec plut&ocirc;t pour 2040 que pour 2050.</p><h2>Le m&eacute;thane, une forte composante agricole</h2><p>La dynamique du dioxyde de carbone (CO2) n&rsquo;y est pas &eacute;trang&egrave;re. Sa dur&eacute;e de vie d&rsquo;environ un si&egrave;cle dans l&rsquo;atmosph&egrave;re lui conf&egrave;re une inertie qui n&rsquo;a d&rsquo;&eacute;gale que notre passivit&eacute; &agrave; ne pas inverser la tendance. Cette dynamique du carbone explique pour partie le caract&egrave;re jug&eacute; irr&eacute;versible de plusieurs ph&eacute;nom&egrave;nes tels que l&rsquo;acidification des oc&eacute;ans, la fonte des calottes glaciaires ou encore la hausse du niveau de la mer.</p><p>Il en va un peu autrement pour le m&eacute;thane (CH4), 28 fois plus impactant que le CO2 mais &agrave; la dur&eacute;e de vie 10 fois moindre. R&eacute;duire les &eacute;missions de CH4 produirait un effet relativement rapide sur l&rsquo;att&eacute;nuation du r&eacute;chauffement, mais aussi sur la sant&eacute; humaine, du fait de ses incidences sur la qualit&eacute; de l&rsquo;air.</p><p>C&rsquo;est l&agrave; o&ugrave; les bovins sont appel&eacute;s &agrave; la rescousse, ou plut&ocirc;t au sacrifice. La fermentation ent&eacute;rique et la gestion des effluents sont en effet responsables de 68% des &eacute;missions fran&ccedil;aises de CH4, qui elles-m&ecirc;mes p&egrave;sent pour 13% des &eacute;missions totales de GES.</p><h2>18 millions de bovins, 67 millions de procrastinateurs</h2><p>Il ne faut peut-&ecirc;tre pas trop en demander trop aux bovins qui, au cours des trois d&eacute;cennies pass&eacute;es, ont d&eacute;j&agrave; consenti un gros effort en subissant une r&eacute;duction du cheptel de 15%, et qui se poursuit. N&rsquo;oublions pas que les ruminants rendent <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/competitivite-des-filieres-6-10-le-lait-sur-un-nuage" target="_blank">quelques menus services alimentaires et &eacute;conomiques</a>, et &eacute;cologiques, si l&rsquo;on songe au puits de carbone des prairies et &agrave; la fourniture d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments fertilisants.&nbsp;Sauf &agrave; passer du r&eacute;gime omnivore &agrave; celui d&rsquo;herbivore, sans passer par la case vegan.</p><p>La r&eacute;alit&eacute;, en mati&egrave;re de lutte contre le r&eacute;chauffement climatique, c&rsquo;est que nous sommes grosso modo 67 millions de procrastinateurs, &agrave; commencer par le premier d&rsquo;entre nous, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, dont le gouvernement est somm&eacute; par le Conseil d&rsquo;&Eacute;tat de revoir sa copie climatique d&rsquo;ici au 31 mars 2022. Sur un sujet &agrave; la fois tr&egrave;s &eacute;loign&eacute; et d&eacute;risoire &ndash; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/retropedalage-sur-le-controle-technique-des-quads" target="_blank">le contr&ocirc;le technique des scooters, motos et quads</a> &ndash; Emmanuel Macron vient d&rsquo;en apporter une nouvelle preuve, totalement superf&eacute;tatoire.</p><p>Chacun ses responsabilit&eacute;s et les vaches seront bien gard&eacute;es.&nbsp;Et avec elles Sa Majest&eacute; notre camembert.</p>


[Edito] La réduction des émissions de méthane, à l’effet de serre bien supérieur au dioxyde de carbone et à la durée de vie bien moindre, pourrait faire office d’extincteur pour contenir le réchauffement. Mais on peut compter sur la procrastination, largement à l’œuvre en matière de décarbonation, pour sauver les vaches... et le camembert.

Climat : vive le Président

<p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Les organisations professionnelles le&nbsp;r&eacute;clamaient &agrave; cor&nbsp;et &agrave; cri, la Commission europ&eacute;enne vient de r&eacute;pondre partiellement &agrave; leur requ&ecirc;te. D&eacute;pendant de la Commission, le Joint Research Center (JRC) vient de publier un rapport &eacute;valuant les impacts de deux strat&eacute;gies inscrites dans le Pacte vert, &agrave; savoir Farm to fork (de la fourche &agrave; la fourchette) et Biodiversit&eacute;. Selon le Copa-Cogeca, qui l&rsquo;a consult&eacute;, tous les secteurs afficheraient des baisses de production comprises entre 5 &agrave; 15 %, l'&eacute;levage &eacute;tant potentiellement le&nbsp;plus touch&eacute;. &laquo;&nbsp;<em>L'&eacute;volution de la production conduirait &agrave; une diminution des positions nettes d'exportation pour les&nbsp;</em><em>c&eacute;r&eacute;ales, porc et volaille, et &agrave; une aggravation du d&eacute;ficit commercial de l'UE pour les ol&eacute;agineux,&nbsp;</em><em>fruits et l&eacute;gumes, viande de b&oelig;uf, de mouton et de ch&egrave;vre</em>&nbsp;&raquo;, relate dans un communiqu&eacute; l&rsquo;organisation&nbsp;f&eacute;d&eacute;rant syndicats agricoles et coop&eacute;ratives. <em>Les co&ucirc;ts de production afficheraient une augmentation nette de l'ordre de 10 % avec un impact n&eacute;gatif pour les revenus de la plupart des agriculteurs</em>&nbsp;&raquo;.</p><h2 class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Les objectifs des deux strat&eacute;gies</h2><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Afin de lutter contre le changement climatique et la d&eacute;gradation de l&rsquo;environnement, l&rsquo;UE a d&eacute;fini en d&eacute;cembre 2019 une nouvelle strat&eacute;gie de croissance durable baptis&eacute;e Green deal (Pacte vert), visant la neutralit&eacute; carbone d&rsquo;ici &agrave; 2050 et r&eacute;duisant les impacts environnementaux. Tous les secteurs &eacute;conomiques sont concern&eacute;s (agriculture, &eacute;nergie, transports, industrie, b&acirc;timent, nouvelles technologies...). La transposition agricole du Green deal s&rsquo;op&egrave;re via deux programmes distincts que sont la strat&eacute;gie Biodiversit&eacute; et la strat&eacute;gie Farm to fork (de la ferme &agrave; la fourchette), avec des objectifs &agrave; 2030.</p><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">S&rsquo;agissant de la biodiversit&eacute;, la strat&eacute;gie pr&eacute;voit de porter l&rsquo;agriculture biologique &agrave; 25% de la SAU), d&rsquo;augmenter les &eacute;l&eacute;ments du paysages riches en biodiversit&eacute; et de requalifier 10% des terres agricoles en haute diversit&eacute; biologique (mares, bandes tampon, haies...). Elle vise &agrave; enrayer le d&eacute;clin des pollinisateurs et &agrave; r&eacute;duire de 50 % l&rsquo;utilisation et la nocivit&eacute; des pesticides, de 20% l&rsquo;usage des engrais chimiques et de 50% l&rsquo;usage des antibiotiques dans l&rsquo;&eacute;levage et l&rsquo;aquaculture.</p><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">La strat&eacute;gie Farm to fork vise &agrave; r&eacute;duire l&rsquo;empreinte environnementale et climatique de notre syst&egrave;me alimentaire, incluant la production, le transport, la distribution, la commercialisation et la consommation, assortie d&rsquo;une r&eacute;duction de 50% du gaspillage.</p><h2 class="MsoBodyText" style="text-align:left;">D&eacute;localisation de l&rsquo;agriculture</h2><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Toujours selon ce rapport, la mise en &oelig;uvre de ces deux strat&eacute;gies induirait une r&eacute;duction de 28% des &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre. Mais le Copa-Cogeca rel&egrave;ve que plus de la moiti&eacute; de cette &eacute;conomie serait oblit&eacute;r&eacute;e par l&rsquo;augmentation des &eacute;missions dans les pays tiers vou&eacute;s &agrave; compenser nos d&eacute;ficits de production.</p><p class="MsoBodyText" style="text-align:left;">&laquo;&nbsp;<em>Si nous ne voulons pas organiser la d&eacute;localisation d'une partie de notre agriculture vers des tiers pays, l'Union europ&eacute;enne doit &ecirc;tre aussi ambitieuse dans sa politique commerciale qu'elle l'est avec ses strat&eacute;gies internes</em>&nbsp;&raquo;, a comment&eacute; Pekka Pesonen, secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du Copa-Cogeca. <em>Aujourd'hui, ce n'est tout simplement pas le cas. Ce grand &eacute;cart sera insupportable pour nos agriculteurs et coop&eacute;ratives &agrave; long terme</em>&nbsp;&raquo;.</p>


Selon une étude de la Commission relatée par le Copa-Cogeca, les stratégies Farm to fork et Biodiversité entameraient le potentiel productif de l’UE, affaibliraient les exploitations et la compétitivité des agriculteurs européens, en déplaçant les impacts environnementaux vers les pays tiers.

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