A année exceptionnelle, la FNSEA demande des aides "exceptionnelles"

Interviewée sur France Inter, Christiane Lambert a appelé l’Etat à « faire un geste exceptionnel » pour soutenir les agriculteurs face à un contexte climatique dramatique. Elle espère également que l’agriculture sera incluse dans le plan de relance post-confinement de l'économie française.

Pour les aides d'urgence, la FNSEA devrait indiquer vers le 20 août le montant estimé des besoins (aides à la trésorerie, allègement de taxes sur le foncier non bâti, report de cotisations sociales, échelonnements bancaires...) pour compenser les pertes de revenus, a déclaré Christiane Lambert sur France Inter le 11 août. « Parce que c'est exceptionnel, l'Etat devra faire un geste exceptionnel », revendique-t-elle.

La sécheresse sur 72 départements, touche « les trois quart » des 450 000 agriculteurs en France, a-t-elle estimé. La moisson des céréales, colza et protéagineux a été mauvaise, a-t-elle rappelé. « Ceux qui ont des pâtures ont souffert » aussi : les éleveurs n'ont plus d'herbe fraiche pour nourrir leurs animaux, les prairies ont été transformées en « paillasson » couleur marron.

Concernant l'investissement, « il y avait déjà une demande de l'agriculture dans le cadre du plan de relance, elle est toujours là » a ajouté la présidente de la FNSEA. « Nous avons comptabilisé les besoins à un milliard d'euros », a-t-elle avancé.

Des besoins structurels

Face à un « contexte de climat aussi changeant et de sécheresse et de canicule aussi récurrent », on « ne peut plus faire seulement des pansements, il faut faire quelque chose de structurel » a-t-elle dit en évoquant « le stockage d'eau, les assurances et la recherche ».

« Le président de la République a parlé souveraineté alimentaire et on importe aujourd'hui 50% de nos tomates, de nos fraises », a-t-elle noté en demandant les « moyens de produire » en France.

Pendant le confinement « sans pénurie », les agriculteurs « ont été au rendez-vous, les assiettes ont été pleines » a fait valoir Christiane Lambert, « mais les filières ont souffert, et il y a aujourd'hui des coûts supplémentaires (de production, NDLR) en raison des gestes barrière, de la distanciation sociale, il y a l'emballage et des coûts qu'il faut assumer ».

Le plan de relance de l'économie française, portant sur 100 milliards d'euros, doit être présenté le 25 août par le gouvernement. Mi-juillet, le Premier ministre Jean Castex en a dévoilé les grandes lignes : 30 milliards fléchés sur la transition écologique, dont une partie se recoupe avec 40 milliards d'euros pour l'industrie, dont le secteur agroalimentaire fait partie.