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Loiseau (LREM) "mal à l'aise" sur l'exportation des pesticides interdits en France
Nathalie Loiseau est "mal à l'aise" avec le report de l'interdiction de la fabrication sur le sol français de pesticides vendus en dehors de l'Union européenne, a dit vendredi la tête de la liste de la majorité pour les européennes.
"Je suis mal à l'aise avec cette réintroduction (dans la loi Pacte), je vous le dis très clairement", a reconnu Mme Loiseau sur Franceinfo, en soulignant : "Je ne suis plus au gouvernement, j'ai une liberté de parole". L'ancienne ministre des Affaires européennes avait été interpellée jeudi sur le sujet par la tête de liste La France Insoumise (LFI) Manon Aubry lors du débat télévisé sur France 2.
Lors de l'examen du projet de loi Pacte sur les entreprises le 15 mars, l'Assemblée a repoussé de trois ans l'interdiction de la fabrication sur le sol français de pesticides vendus en dehors de l'Union européenne, à 2025, en ajoutant une dérogation pour certaines entreprises, ce qui a suscité des divergences jusque dans la majorité. La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson avait regretté ce vote "parce que c'est encore ce point noir là que toutes nos oppositions vont utiliser pour faire croire qu'on ne fait rien sur les questions climatiques en France".
"Il faut toujours accompagner les salariés, on ne ferme pas non plus une usine au prétexte qu'on veut être vertueux et qu'on laisse des gens sur le carreau", a précisé Mme Loiseau sur Franceinfo. "On n'est pas dans une écologie d'exclusion, on n'est pas dans l'écologie de chapelle, au contraire, on est dans une écologie qui rassemble environnement et agriculture", a-t-elle souligné. "Manon Aubry, elle nous dit le 3% de déficit, on s'en fiche, (...), elle est droguée à l'argent public, elle veut laisser à nos enfants et à nos petits-enfants, non seulement la dette écologique, mais en plus, la dette financière", a critiqué la tête de liste de la majorité.
La tête de liste LFI a réagi vendredi sur Twitter en proposant à Mme Loiseau un "vrai débat", "après les échanges confus d'hier". "Je suis contre (les pesticides), il faut absolument qu'on en sorte, et il faut qu'on aide nos agriculteurs à en sortir", a insisté Mme Loiseau, qui ne veut pas en revanche les "désepérer" en interdisant "sans solution de remplacement". "Ce que nous proposons, c'est déjà de diviser l'utilisation des pesticides en Europe par deux d'ici 2025", a précisé l'ancienne ministre.