Portrait d'agriculteur : ce « fou de bêtes » mise sur les marchés locaux

« Quand je me suis installé en 2014, j’ai ressenti une forte demande en vente directe », raconte Jimmy Dewaele.

C'est donc en toute logique que ce « fou de bêtes » s'est lancé dans les circuits courts. Trois ans plus tard, le jeune éleveur allaitant de Coivrel, sur le Plateau picard, écoule une quarantaine de bêtes en circuits courts. Chaque mois, Jimmy vend une bête en caissettes de 8 kg. Cette démarche lui assure un complément de revenu « stable » sans trop de contraintes supplémentaires : « Ce matin, j'ai amené une de mes bêtes à l'abattoir de Montdidier, à une dizaine de kilomètres. Sa viande arrivera demain matin. Demain soir, elle sera entièrement vendue. » Ses autres débouchés en circuits courts ? Deux bouchers, une grande surface et depuis peu, le marché du terroir de Saint-Just-enChaussée. Un pari récompensé par le troisième prix des jeunes entrepreneurs de l'Oise décerné par le conseil départemental en 2016. Pour accueillir ses clients, le jeune éleveur a créé un local de vente. « Nos clients aiment bien aller voir les bêtes », qui paissent dehors à partir de mi-avril. Avec 50 ha de pâtures vallonnées et entourées de bois, il y a de quoi satisfaire les Jimmy Dewaele Ce « fou de bêtes » mise sur les marchés locaux amateurs de paysages bucoliques. Pas facile toutefois d'approcher les blondes d'Aquitaine, « des animaux un peu sauvages, peureux ». Naisseurs-engraisseurs, Jimmy et son père avaient déjà l'habitude d'engraisser leurs blondes d'Aquitaine, « une des meilleures races à viande ». « Je suis 100 % autonome en fourrages », ajoute le jeune passionné. Pour son installation, son père a divisé la ferme familiale en deux : les bêtes pour Jimmy, les cultures pour son paternel. « Grâce à mon père, mon grand-père a pu prendre sa retraite à 55 ans », raconte Jimmy. «J'aimerais faire pareil pour lui».

JAMAG n° 740 - septembre 2017