"Si on n'est pas ensemble, nous Européens, on est foutu", clame Michel Barnier

Le négociateur de l'Union européenne (UE) pour le Brexit, Michel Barnier, a clamé que sans l'Europe "on est foutu", mercredi devant des agriculteurs réunis pour le congrès de la FNSEA, le principal syndicat agricole français, à Nancy (est de la France).

"Si on n'est pas ensemble, nous Européens, on est foutu, définitivement sous-traitants et sous influence des Chinois, des Américains qui sont déjà là, autour de la table", a indiqué M. Barnier. Face à ces Etats continents, "aucun pays européen n'a la puissance de parler tout seul ou de se faire respecter tout seul", a-t-il poursuivi. S'adressant aux agriculteurs, il les a exhortés à "(prendre) soin de l'Europe", car "elle est fragile, et si elle est fragilisée comme certains le veulent, à l'intérieur comme à l'extérieur, tout change et tout sera plus difficile. Mais "il ne suffit pas de prendre soin, il faut aussi être acteur", les a-t-il prévenu. Alors que les députés britanniques votent mercredi sur huit alternatives à l'accord de divorce conclu par la Première ministre Theresa May, M. Barnier a rappelé que "pour ne pas sortir sans un accord, il faut soit arrêter le Brexit, soit voter un accord".  

"On peut aboutir dans une quinzaine de jours à une sortie sans accord par accident. Nous espérons que dans les débats qui vont avoir lieu dans les jours qui viennent, y compris ce soir, le parlement britannique va prendre ses responsabilités", a-t-il déclaré. Cependant, pour M. Barnier, le Brexit est déjà une "question du passé". "Ce qui me permet d'être plus déterminé, plus confiant, c'est que tout le monde voit bien l'état du monde autour de nous (...) il me semble que l'idée que pour affronter tous ces défis, il vaut mieux être ensemble, que chacun chez soi, chacun pour soi, progresse", a-t-il assuré.  

"Dans les mois passés, un certain nombre de dirigeants politiques, d'extrême droite, d'extrême gauche, populistes, qui plaidaient pour que leur pays, parfois le nôtre sorte de l'Europe ne le disent plus. Ils disent, on va la changer de l'intérieur". Pour lui, "c'est vraiment le moment, même si ces gens ont baissé d'un ton, pour expliquer, défendre et en même temps réformer". "Est-ce qu'on laisse ce projet européen qui reste un projet d'avenir se laisser détruire par tous les (Nigel) Farage d'Europe ou d'ailleurs ?", a-t-il demandé, avant de répondre, "je pense que ce serait une folie de laisser détruire ce projet".