Un accord commercial UE-Mercosur à portée de main (UE)

Le vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen, a indiqué vendredi qu'un accord commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur était proche, à l'issue d'une réunion entre les deux blocs régionaux à Brasilia.

Rapprochant son pouce et son index de quelques centimètres, Jyrki Katainen a déclaré: "On est à ça d'avoir une nouvelle association et un accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur". Les ministres de l'UE et du Mercosur se sont réunis vendredi en présence du président Michel Temer avec le vice-président de la Commission, pour faire avancer les discussions longtemps enlisées sur un accord commercial. "A l'heure où certains construisent des murs, nous voulons construire des ponts", a déclaré M. Katainen au palais présidentiel du Planalto, entouré des chefs de la diplomatie du Brésil, de l'Argentine, de l'Uruguay et du vice-ministre du Paraguay, dans une allusion transparente au président américain Donald Trump.

Les deux parties s'activent pour parvenir à un accord, au moins politique, le mois prochain à Buenos Aires à l'occasion de la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "Nous achevons aujourd'hui un nouveau round de négociations, qui je l'espère sera le dernier ou l'avant-dernier, de manière que nous puissions conclure -- et ceci est notre objectif à la fois optimiste et réaliste-- cet accord à la fin de l'année", a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie brésilienne Aloysio Nunes. Depuis près de deux décennies les discussions entre l'UE et les quatre pays du bloc latino-américain se sont heurtées à des divergences insurmontables. Les négociations avaient été suspendues en 2004, pour ne reprendre que six ans plus tard. Le mois dernier, l'UE avait modifié son offre, acceptant l'entrée  sur son marché de 70.000 tonnes de viande bovine et de 600.000 tonnes  d'éthanol, deux produits très sensibles sur le vieux continent. Mais cette offre n'a pas satisfait le Mercosur.

Des diplomates sud-américains et du Brésil ont confirmé à l'AFP vendredi qu'un accord était très proche et réalisable pour la réunion  de Buenos Aires, malgré le fait que certains biens agricoles et la propriété intellectuelle nécessitent encore des discussions. La Commission européenne a semblé prête à faire des concessions sur  le bœuf et l'éthanol dans l'espoir d'élargir les débouchés pour son secteur automobile, ce qui inquiète particulièrement la France.