Un salon de l'agriculture au goût d'inachevé

Le salon de l'agriculture, qui se termine samedi soir, laisse de nombreuses questions en suspens pour l'avenir des agriculteurs, des revenus aux retraites en passant par l'accompagnement de la transition environnementale. Ce qu'il faut retenir de cette 57ème édition.

Coronavirus

Rattrapé par l'inquiétude liée à l'épidémie de Coronavirus (Covid-19), l'événement, qui figure parmi les plus grands salons commerciaux de France, ferme ses portes samedi soir avec 24 heures d'avance et n'a pas connu la fréquentation habituelle. En 2019, il avait attiré quelque 630.000 personnes. "Nous n'avons pas encore les chiffres de fréquentation totale, mais nous pouvons dire qu'elle est à la baisse par rapport à l'an dernier, et que le coronavirus y a fortement contribué", en particulier sur les derniers jours, a déclaré samedi le président du salon, Jean-Luc Poulain.

Macron veut calmer les tensions

Le président Emmanuel Macron était très attendu sur deux questions lors de sa visite inaugurale: les épandages de pesticides près des habitations avec les fameuses zones de non-traitement (ZNT), et les retraites du monde paysan. Dans les deux cas, il a tenté de donner des gages aux agriculteurs. 

Sur les retraites, il a jugé "impossible" de revaloriser les pensions actuelles à 85% du Smic, une mesure prévue dans le futur système mais qui coûterait trop cher à appliquer aux agriculteurs déjà à la retraite. Mais il a fait une ouverture: pour "les retraités actuels, je ne pense pas qu'il faut le mettre dans le système des retraites, mais dans la loi de financement de sécurité sociale, on peut un peu améliorer les choses"

Concernant les ZNT, effectives depuis le 1er janvier, Emmanuel Macron a suggéré que ces bandes de terres agricoles non cultivées puissent à l'avenir être "valorisées", promettant que les agriculteurs seraient "accompagnés" financièrement. Il s'est engagé à assurer une "sécurité juridique" pour que les prochains semis se fassent "dans un cadre apaisé".

Revenu

La question du revenu des agriculteurs, et particulièrement des éleveurs de vaches à viande, a dominé le salon. En arrivant avec la vache Idéale, égérie du salon, son éleveur Jean-Marie Goujat a défendu la cause de sa profession, interpellant le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume devant de nombreux journalistes. Il est encore trop tôt pour faire un bilan définitif des négociations commerciales annuelles, mais la loi Alimentation, qui était censée ramener du revenu dans les cours de fermes, n'a semble-t-il toujours pas porté ses fruits cette année, hormis pour certains secteurs comme le lait. "Le problème numéro un, c'est le revenu des éleveurs. Aujourd'hui le compte n'y est pas encore, ils doivent être rémunérés à leur juste valeur et vivre décemment", avait reconnu Didier Guillaume en début de salon.