Vers un Contrat cent solutions

La 5ème édition du Contrat de solutions s’est enrichie de dix nouvelles fiches destinées à renforcer la durabilité des pratiques agricoles. Le Contrat en totalise désormais 86. Mais l’association estime que les "limites sont atteintes dans plusieurs filières" et que les "interdictions sans alternative efficace et viable doivent cesser".

Gérer le datura, l'ambroisie et le tournesol adventice avec un système incluant des cultures plantes sarclées de printemps. Cultiver du souci sous serre pour favoriser la punaise auxiliaire prédatrice Macrolophus en maraîchage. Utiliser la souche LAS02 de Saccharomyces cerevisae souche LAS02 pour lutter contre le botrytis en viticulture et maraîchage et contre les monilioses en arboriculture. Qui a dit que les agriculteurs n'étaient pas prêts à faire évoluer leurs pratiques pour les rendre plus vertueuses ? Ces trois exemples correspondent à trois des dix nouvelles fiches intégrées au Contrat de solutions, qui en en totalise désormais 86.

Un état de l'art de l'agroécologie

Lancé fin 2017 par la Fnsea ralliant 44 partenaires à ce jour (Acta, Axema, Chambres d'agriculture, Gnis...), le contrat répertorie plus de 300 pistes d'actions, balayant les champs de la génétique, de l'agronomie, de l'agroéquipement, des outils d'aide à la solution, sans oublier les produits innovants et le biocontrôle, lequel fait l'objet dans la dernière version de 21 fiches. Le Contrat de solutions, c'est en quelque sorte un état de l'art de l'agroécologie, multi-espèces et multi-cibles, comme le corroborent les 232 pages de la 5ème édition du document.

Au-delà des efforts de recherche, l'accent est porté sur la capacité à transférer le plus rapidement possible les acquis aux agriculteurs, le tout en aimantant les subsides publics, via le Grand Plan d'investissement, le deuxième pilier de la Pac ou encore Ecophyto.

"Pas d'interdiction sans solution"

Le Contrat de solutions, à son lancement, c'était aussi le moyen, pour la profession, d'afficher une posture offensive et pro-active, à l'heure où les plans Ecophyto successifs allaient, de gré ou de force, pousser à la sobriété phytosanitaire. C'était peut-être aussi le moyen, en filigrane, d'obtenir la mansuétude des pouvoirs publics, à l'égard de molécules ou de pratiques suspectes vis-à-vis de l'Homme et/ou de l'environnement, en attendant mieux, sinon en laissant le temps aux agriculteurs de les amadouer, la transition étant un art délicat et non dénué de risques.

Mais il suffit d'évoquer les néonicotinoïdes, le diméthoate ou encore le métam-sodium pour faire démentir cette hypothèse. On verra ce qu'il adviendra du glyphosate et des fameuses impasses. En attendant, la Fnsea réitère son postulat : "pas d'interdiction sans solution". L'association porteuse du Contrat alerte sur le fait que "les limites sont atteintes dans plusieurs filières" et bannit toute interdiction "sans alternative efficace et économiquement viable".