ZNT, agribashing : FNSEA et JA allument des "feux de la colère"

Quelques centaines d'agriculteurs ont procédé à des actions "feux de la colère" le 23 septembre au soir, incendiant palettes, bottes de paille et souches, afin d'exprimer le "malaise" du monde agricole, à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs.

En Ile-de-France, des feux étaient allumés dans une demi-douzaine de lieux, dont deux dans le Val d'Oise, trois dans les Yvelines, et un dans l'Essonne, selon Amandine Muret-Beguin, céréalière, secrétaire générale des JA d'IDF-Ouest, jointe au téléphone par l'AFP. 

"On a appelé ça les feux de la colère, mais aussi les feux du désespoir, pour faire ressentir le malaise ambiant qu'il y a dans la campagne, et cet acharnement qu'on peut subir au quotidien", a-t-elle déclaré. Selon elle, sur chaque site, une bonne vingtaine d'adhérents devaient entretenir les feux une bonne partie de la nuit. En Essonne, Damien Greffin, président de la FDSEA Ile-de-France revendiquait une quarantaine de manifestants à Etampes, avec une dizaine de tracteurs et des feux de palettes allumés. "Le monde agricole est stigmatisé au quotidien" et dernièrement, le projet de mise en place de zones de non-traitement (ZNT) "a mis le feu aux poudres", a expliqué Damien Greffin par téléphone. 

Les agriculteurs entendaient protester contre les ZNT, mais pas seulement. "Ca a été la goutte d'eau. On se fait déjà pas mal attaquer quotidiennement sur nos pratiques, alors que le gouvernement admet qu'on a l'agriculture la plus durable au monde, donc c'est un non-sens", a indiqué Mme Muret-Beguin, aux abords de l'A13, dans le secteur de Mantes. "Je pense qu'il y a une méconnaissance du milieu agricole", a-t-elle déploré, invitant les gens à "venir discuter dans les fermes, avec les agriculteurs". "On ne compte pas bloquer, ce n'est pas l'objectif", a indiqué cette agricultrice des Yvelines, qui compte poursuivre ces feux "toute la semaine" : "après, s'il faut continuer, le désespoir est tellement présent qu'on continuera".