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[Alimentation ruminants] Betterave fourragère : une alternative intéressanté
La betterave fourragère est une alternative énergétique intéressante pour l'élevage à la place du maïs ensilage.
La betterave fourragère est une culture historique, particulièrement appréciée pour son apport énergétique dans l'alimentation du bétail. Riche en glucides, elle constitue une source d'énergie de choix pour les ruminants et contribue à l'amélioration de la ration alimentaire, notamment en hiver. Sa culture, bien que plus exigeante que celle d'autres fourrages, présente de nombreux avantages agronomiques et zootechniques.
Comment fonctionne sa culture ?
La betterave fourragère est adaptée aux sols profonds et bien drainés, avec une bonne fertilité. Son cycle de production est long, nécessitant un semis au printemps (mars-avril) et une récolte à l'automne (octobre-novembre).
L'entretien de la culture inclut un travail du sol soigné, une fertilisation adaptée aux besoins en azote, phosphore et potasse, il faut surveiller la présence de pucerons. La maîtrise du désherbage est primordiale car la nuisance est importante sur cette culture.
La présence de pierres dans le sol compliquera fortement sa récolte et sa distribution. La betterave à la capacité à stopper sa croissance et la reprendre ensuite notamment en cas de temps sec. Elle répond bien à l’irrigation aussi
Quelle est sa valeur alimentaire ?
La betterave fourragère est particulièrement intéressante pour l'alimentation des ruminants en raison de sa forte teneur en glucides solubles (sucres), qui en font un excellent complément énergétique aux rations à base d'ensilage de maïs ou de foin. Elle contient en moyenne 85 % d'eau, ce qui la rend appétente, il y a 12 % de matière sèche donc peu d’encombrement pour sa valeur. Avec ses 5-7 % de sucres, cela en fait un fourrage très appétent. En revanche avec 1 % de protéines c’est une culture qui ne contribue pas à l’autonomie protéique mais son faible encombrement libère de la place pour en faire ingérer plus, contrairement au maïs ensilage plante entière.
Bien qu'elle soit pauvre en protéines, son intégration dans la ration permet d'améliorer la digestibilité et l'assimilation des autres aliments.
Pour quelle utilisation en élevage ?
La betterave fourragère peut être distribuée aux bovins, ovins et caprins, soit pâturées ou stockées.
Pour une vache laitière, la consommation moyenne de betterave est de 2-3 kg MS/jour, associée à un fourrage et une source de protéines (luzerne, tourteaux). Chez les bovins à l'engraissement, l'apport peut être plus élevé. Attention elle ne peut pas être consommée en plat unique.
Quels bénéfices zootechniques ?
- Amélioration de la production laitière : sa richesse en sucres favorise la fermentation ruminale et la production d'énergie.
- Optimisation du gain de poids chez les bovins à l'engraissement : elle stimule l'appétit et améliore la valorisation des rations.
- Effet positif sur la santé ruminale : en favorisant une digestion efficace et en limitant les risques de ballonnements liés à un excès de concentrés.
Quelles sont ses contraintes et précautions ?
Malgré ses avantages, l'utilisation de la betterave fourragère impose certaines précautions :
- Risque d'acidose : sa teneur élevée en sucres peut provoquer des troubles digestifs si elle est distribuée en excès sans transition alimentaire.
- Travail de récolte et de stockage : la récolte est plus coûteuse et technique que pour d'autres fourrages.
- Conservation limitée : si elle est stockée à l'air libre, elle peut se dégrader rapidement. Il faut garder le stockage hors gel
Quid du pâturage de la betterave fourragère
Le pâturage de la betterave fourragère est une alternative intéressante à la récolte et à la distribution manuelle. Dans certaines exploitations, les animaux sont directement conduits sur la parcelle pour consommer les racines et les feuilles, réduisant ainsi les coûts de mécanisation et de stockage. Cette méthode nécessite une adaptation progressive des rations afin d'éviter les troubles digestifs, notamment l'acidose. Le pâturage est particulièrement efficace pour les bovins laitiers, en engraissement ou les brebis en fin de gestation, car il permet d'apporter une énergie facilement assimilable. Pour limiter le gaspillage et éviter les excès, une gestion en parcelles clôturées avec une distribution progressive est indispensable.
Améliorer les performances des troupeaux
La betterave fourragère reste une culture très intéressante pour les éleveurs cherchant à optimiser l'apport énergétique de leurs animaux. Bien qu'elle demande un suivi technique rigoureux, elle présente des avantages économiques et zootechniques indéniables. Son intégration dans une ration diversifiée permet d'améliorer les performances des troupeaux tout en valorisant un fourrage local et énergétique. Elle apporte aussi une réponse face au climat.