Arbres - Plantations à Fross'haies

Au Gaec du Chat Perché à Frossay, on plante des haies depuis longtemps. Mais pas n'importe où ni n'importe comment.

C'est un temps à ne pas mettre un chat dehors. Mais malgré le vent glacial qui souffle sur les bords des marais du Massereau, Pascal et François Hamon-Béchu, associés au sein du GAEC du Chat Perché à Frossay, ont entrepris le 15 décembre de planter plusieurs centaines de mètres de haies avec l'aide de deux chasseurs de la société de chasse du secteur, la Saint Hubert.

« Nous avons toujours aimé planter des haies », explique Pascal. « Depuis le remembrement en 1996, nous en sommes à 2,5 kilomètres sur notre exploitation ». Cette fois-ci, l'objectif est de redessiner des parcelles après les avoir reprises il y a trois ans. « Il y avait quatre haies, quatre parcelles différentes et un sol sablo-limoneux très érosif », poursuit Pascal. 

« En arrachant la haie en travers et en la positionnant dans l'autre sens, on travaillera sur 400 mètres au lieu de 200, on aura moins de pente et moins d'érosion et on fera aussi des économies de traction du matériel ».

Au final, 760 mètres sont replantés, sans compter les talus repiqués, et viendront largement compenser les 600 mètres qui seront arrachés prochainement. « Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent qu'il faut tout protéger », précise Pascal. « Nous voyons pas mal de haies bocagères autour de nous et que nous ne sommes pas dans un secteur complètement dénudé. Il faut enlever ce qui nous gêne en replantant l'équivalent ». Et ce n'est pas les deux chasseurs qui se sont proposés pour le coup de main qui vont le démentir. « C'est bien pour le gibier », se félicitent-ils. « Les haies servent de brise-vent et d'abri ».

Cette initiative spontanée illustre par ailleurs le lien fort qui unit agriculteurs et chasseurs pour une meilleure préservation de l'avifaune. Même dans une exploitation qui utilise du glyphosate. « Nous ne labourions plus pour le blé et nous avons arrêté de labourer pour le maïs cette année », explique Pascal. « Nous avons réfléchi pendant dix ans pour ne pas utiliser de glyphosate mais nous n'avons pas trouvé de solutions satisfaisantes pour détruire nos couverts ».

Les deux chasseurs ne s'en offusquent pas pour autant. « Je ne suis pas pour une utilisation intempestive », poursuit l'agriculteur. « Mais est-ce grave d'en utiliser tous les six ans compte tenu des rotations » ? Sans doute pas tant que ça.