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Lundi 29/12/2025

DNC : le gouvernement intensifie la recherche contre la maladie

Des moyens sont alloués au dépistage du virus dans le sang des animaux, à la compréhension de la dynamique d’infection et à la mise au point d’outils d’aide la gestion de l’épizootie, avec l’objectif d’obtenir des réponses « rapides ».

« A date, aucun modèle épidémio-économique n’existe pour la DNC dans le contexte d’Europe de l’Ouest » : c’est sur ce constat que le gouvernement a décidé de d’allouer des moyens supplémentaires destinés à renforcer l’état des connaissances scientifiques sur la DNC. La maladie virale et vectorielle classée en catégorie A par l’UE et donc à éradication immédiate, hante la France bovine depuis 6 mois, engendrant l’abattage d’environ 3400 animaux attachés à 115 foyers (au 28 décembre), suscitant la colère d’une partie des éleveurs qui contestent la stratégie d’abattage total des unités épidémiologiques infectées. « Certains axes de recherche peuvent être approfondis rapidement pour améliorer notre connaissance de la maladie et pour développer de nouveaux outils de lutte », écrit le gouvernement dans son communiqué du 24 décembre.

L’Etat a notamment décidé d’approfondir les recherches scientifiques visant à fiabiliser les tests de détection de la maladie dans le sang des animaux. La virémie de la DNC étant intermittente, le dépistage du virus par analyses PCR peut en effet induire des faux négatifs, rendant indétectables les animaux asymptomatiques ou en incubation mais susceptibles d’excréter le virus et de contribuer à la diffusion de la maladie via notamment les insectes piqueurs.

En ce qui concerne la vaccination, le laboratoire national de référence (LNR) du Cirad et des laboratoires privés ont pour mission de faire aboutir le développement de nouveaux vaccins permettant de mieux tracer le développement de l’immunité dans le sang de l’animal, et dont les premiers résultats sont jugés « prometteurs ».

Le gouvernement s’est par ailleurs fixé pour objectif de renforcer les activités de diagnostic du LNR, via le déploiement du diagnostic dans davantage de laboratoires départementaux, et d’accélérer la validation des performances des tests sérologiques mis sur le marché, en vue de leur accréditation.

Enfin et pour pallier le défaut de modèle épidémio-économique, l’Etat entend développer des outils d’aide à la décision destinés à modéliser la diffusion du virus intra et inter-élevages, à simuler les impacts sanitaires, opérationnels et économiques des mesures de gestion et à enfin à anticiper les stratégies de prévention et de lutte.

Contexte sanitaire et situation vaccinale en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine en date du 28 décembre (Source : ministère de l’Agriculture)
Contexte sanitaire et situation vaccinale en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine en date du 28 décembre (Source : ministère de l’Agriculture)

Au plan économique, la DNC porte en germe un risque de fermeture des frontières, préjudiciable à l’exportation de bovins vifs (2,5 milliards d’euros escomptés en 2025), de viande et de produits laitiers, dont l’impact direct (perte de marchés) et indirect (baisse du prix des carcasses) est potentiellement dévastateur.

Face à l’irruption de foyers en Occitanie, le gouvernement a décrété la vaccination préventive dans 10 départements sous une ligne Landes-Hérault, qui doit s’achever à la mi-Janvier. En date du 28 décembre, 53,6% des 712.000 bovins visés étaient vaccinés.