Blé et maïs : les stocks français revus à la baisse

La guerre en Ukraine rebat les cartes des échanges des grains et affole les marchés. Pour compenser une partie des volumes en provenance de la Mer Noire, les exportations françaises de blé et de maïs sont revues à la hausse et les stocks de fin de campagne à la baisse.

La volatilité reste le maître-mot sur les marchés, avec par exemple une amplitude de 25€/t sur le marché du blé le 10 mars sur Euronext. En l’absence d’offre russe et ukrainienne à l’export, la demande internationale s’oriente vers l’Europe et en particulier vers la France, ce qui continue de soutenir les prix sur des niveaux très élevés. « Ainsi l’appel d’offre de l’Algérie en blé cette semaine devrait se concrétiser pour partie au moins par des achats origines françaises », indique Agritel dans une note. Cette semaine, le blé sur Euronext est venu chercher un record sur l’échéance mai 2022 à 425 €/t.

Dans ce contexte, les bilans français ont été réajustés : le 9 mars, FranceAgriMer a augmenté ses estimations d’exportations de blé français de 50 000 tonnes vers l’Union européenne et de 800 000 tonnes vers les pays tiers par rapport au mois dernier. Au total, les volumes français de blé exportés devraient s’établir à 17,9 millions de tonnes, contre 16,8 Mt prévus en février. Le stock de fin de campagne est revu à la baisse, passant sous la barre des 3 millions de tonnes (2,96 Mt), contre 3,6 Mt le mois dernier.

Tensions sur le maïs

Le marché du maïs est lui aussi extrêmement tendu, les cours ayant atteint un niveau record cette semaine, à 351,50 €/t sur l’échéance juin sur Euronext. Selon Agritel, il reste encore 7,8 Mt de maïs à importer en Europe, et l’Ukraine est normalement l’une des principales sources d’importation. Les acheteurs européens doivent donc revoir leurs sources d’approvisionnement, et se tournent notamment vers l’origine française. Mais cette dernière est loin de pouvoir répondre à la demande totale.

FranceAgriMer a ainsi réajusté à la hausse les estimations d’exportations de maïs de 20 000 tonnes vers les pays tiers et de 220 000 tonnes vers l’Union européenne, pour un total de 5,7 Mt exportées. Le stock de fin de campagne est lui, abaissé à 1,97 Mt contre 2,03 Mt le mois dernier.

Incertitudes pour la prochaine campagne

Pour la prochaine campagne, les inquiétudes sont grandissantes quant aux surfaces qui pourront être emblavées en Ukraine.

En France, les surfaces de céréales d’hiver sont en repli par rapport à l’an dernier et par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Selon le rapport Céré’Obs de FranceAgriMer publié le 11 mars, le stade épi 1 cm est atteint pour 13% des surfaces françaises de blé tendre, 13% des surfaces de blé dur et 10% des surfaces d’escourgeon. Les orges de printemps sont semées à hauteur de 76%, 27% sont au stade de levée et 14% sont au stade début tallage. Les conditions de culture sont jugées « bonnes à très bonnes » pour 92% des blés tendres, 88% des blés durs et 89% des orges d’hiver.