Orge et colza 2025 : les premières projections de rendements compensent la baisse des surfaces
Les premières estimations de récoltes pour la campagne 2025 montrent un rebond significatif des productions d'orge d’hiver et de colza, principalement grâce à l'amélioration des rendements. Malgré une réduction des surfaces cultivées, les volumes attendus devraient dépasser ceux de 2024.
Selon les dernières estimations du service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) arrêtées au 1er juin 2025, la production d'orge d'hiver devrait atteindre 7,8 millions de tonnes cette année, soit une hausse de 13,5% par rapport à 2024. Cette progression s'explique essentiellement par un rendement moyen national estimé à 64,6 q/ha, en augmentation de 16,5% par rapport à l'année précédente.
Cette amélioration des rendements intervient toutefois dans un contexte de réduction des surfaces emblavées en orge d'hiver, qui diminuent de 2,5% sur un an. Malgré ce rebond, la production 2025 resterait légèrement inférieure à la moyenne quinquennale 2020-2024.
Des disparités régionales marquées pour l'orge d'hiver
Les rendements en escourgeon progressent dans toutes les régions françaises, mais avec des amplitudes variables. Dans les Hauts-de-France, troisième région productrice, le rendement atteindrait 84,1 q/ha, dépassant de 3 q/ha la moyenne 2020-2024. Toutefois, la sécheresse qui touche le nord du pays depuis février pourrait limiter le potentiel final au moment des récoltes.
Les conditions de culture apparaissent contrastées selon les bassins de production. Le Grand Est et les Hauts-de-France, respectivement première et troisième régions productrices, connaissent des conditions dégradées par rapport à la moyenne quinquennale. À l'inverse, la Nouvelle-Aquitaine et la Bourgogne-Franche-Comté bénéficient de conditions très favorables, avec des hausses de rendement prévues de 17% et 28% respectivement par rapport à 2024.
Le colza retrouve des couleurs
Pour le colza, la production est estimée à 4,2 millions de tonnes, en progression de 9,4% par rapport à 2024. Cette hausse intervient après deux années consécutives de baisse et s'explique par un rendement moyen national estimé à 32,7 q/ha, contre 29,1 q/ha l'an dernier, soit une hausse de 12,1%.
Comme pour l'orge, cette amélioration des rendements compense la réduction des surfaces cultivées, qui reculent de 2,4% sur un an. La dynamique est particulièrement favorable dans les Pays de la Loire, où le rendement bondirait de 31% pour atteindre 30,7 q/ha, après une chute de 20% en 2024. En revanche, la zone "Lorraine - Haute-Marne" connaîtrait une baisse de 5% du rendement, à contre-courant de la tendance nationale.
Un contexte céréalier encore fragile
Ces résultats s'inscrivent dans un paysage céréalier qui peine à retrouver ses niveaux structurels. La superficie céréalière totale est estimée à 8,7 millions d'hectares, en hausse de 2% sur un an mais toujours inférieure de 2,5% à la moyenne 2020-2024.
Hormis le blé tendre et le triticale, toutes les surfaces céréalières 2025 restent en retrait par rapport à leur niveau moyen quinquennal. La superficie de blé tendre rebondirait néanmoins de près de 9% sur un an, à 4,6 millions d'hectares, retrouvant ainsi la moyenne des années 2020-2024.
Ces estimations précoces restent bien sûr soumises aux aléas climatiques des prochaines semaines, qui pourraient encore influencer les rendements finaux, particulièrement dans les régions touchées par la sécheresse.