Bovin: conjoncture sem 03-2021

Le marché est en perte de repères.

Bovins de boucherie – Le relèvement du prix des vaches Charolaises depuis juillet dernier, a été une très bonne chose pour la production en soutenant globalement les prix, mais ce levier occulte en revanche entièrement le rapport offre/demande. Il est aujourd’hui très compliqué de dire que le niveau de prix qui s’est relevé de 7% par rapport à 2019 est lié à un accroissement de la consommation. Le cours des vaches Charolaises est déterminé par la volonté des grands groupes de soutenir le prix au-dessus 4€ en juillet dernier, en gérant en revanche de façon plus fine les volumes abattus. Il ne faut pas oublier que le soutien des prix des races allaitantes a été l’argument pour faire passer des hausses significatives sur les viandes transformées notamment le steak haché. Ce relèvement permet l’inclusion d’une bonne partie des avants des allaitantes d’entrée de gamme, ainsi que de jeunes bovins. Cela permet dans un second temps une meilleure maitrise des réformes laitières, qui sans cet apport ne pourraient subvenir à la demande.

Le soutien des prix d’une partie des vaches Charolaises n’est pas global, car certains opérateurs ne sont pas entrés dans cette démarche. On peut également regretter que les remontées de prix ne concernent pas l’ensemble de la production en écartant, les races non majoritaires, les vaches de moindre conformation, le bétail 2 d’engraissement et les vaches de plus de 10 ans.

En quelques années le schéma de la consommation a été fortement modifié, avec une accélération de la demande sur les viandes transformées et un renforcement du VBF au détriment de l’import (principalement de morceaux nobles destinés à la RHF). L’absence de cette branche d’activité est non seulement dramatique pour les restaurateurs, des chaines spécialisées dans les grillades et les traiteurs, mais elle déséquilibre également le flux de matière avec une difficulté d’écoulement des pièces à griller initialement prévu pour ces débouchés. Faute de marché et de valorisation, une partie de ces pièces prennent le chemin du hachoir.

Cette concentration de la demande sur la viande française est une prise de conscience non seulement de la qualité de notre production tant décriée par les associations abolitionnistes, mais également une volonté de rapprochement entre les consommateurs et la production avec un renforcement des circuits courts.

Le travail de sape se poursuit en revanche du côté des anti-viandes, avec des actions certes moins médiatiques, mais beaucoup plus pernicieuses dans le politique et les lobbys.