Conjoncture – La demande est moins soutenue dans les abattoirs

Les répercussions de la canicule, et du recul des ventes dans les magasins se font ressentir sur la demande des abattoirs cette semaine, mais les prix se maintiennent.

Conjoncture – Il y a une semaine, la France et l’Europe suffoquaient sur la canicule. La vague est passée et les températures sont très convenables, même si on supporte encore un petit pull en début de journée ou en fin de soirée dans certaines régions. La saison estivale est bien lancée, mais on ne peut pas dire que les conditions soient très favorables à la consommation, les ventes de produits à griller peinent à démarrer. Les industriels de la viande n’observent pas de rebond significatif des commandes pour le grand week-end du 14 juillet qui sera marqué par la grande migration des vacanciers sur les routes pour rejoindre les zones de villégiature.

Les ventes de grillades devraient reprendre par la suite. Les stocks de catégoriels sous vide, comme les rumstecks ou les tendes de tranche de race à viande gonflent. Le minerai pour le steak haché est ponctuellement moins demandé, ce qui permet aux industriels de reconstituer leurs stocks (en congélation) pour la rentrée.

Il ne faut pas oublier qu’une large partie de la consommation de viande passe par la restauration hors domicile où les viandes d’importation sont moins présentes face aux tarifs très élevés chez nos voisins européens. Le maillage local est important pour les éleveurs qui ont gardé une proximité avec des restaurateurs engagés dans un approvisionnement local ; sauf que les restaurants ne valorisent jamais l’intégralité d’une carcasse. Ils passent le plus souvent par le flux d’un artisan boucher, qui a cette capacité à travailler toutes les pièces de l’animal, ou par un grossiste qui propose des viandes prêtes à découper (PAD).

Les niveaux de prix chez les bouchers ou les rayons à la coupe des GMS sont un frein sérieux à la vente, même si l’évolution des prix sur les étals n’a pas suivi la même hausse que dans les fermes. Ces professionnels de la viande profitent de la saison estivale pour mettre en avant de succulentes marinades, et une part significative de « produits traiteurs ».

Les Français restent très largement attachés à l’agriculture et à l’élevage avec comme principal motif : la santé (ce qui démontre la confiance qu’ils ont en nos produits), la souveraineté alimentaire et l’économie des territoires. Ils préfèrent de la viande française dans leur assiette, mais ils ne se posent plus la question une fois devant leurs assiettes dans un restaurant.

Du côté de la production, si les éleveurs sont accaparés par les moissons, leurs principales préoccupations, reste le manque d’eau, qui pénalise lourdement les maïs non irrigués. La sécheresse qui s’est installée et la canicule de la semaine passée ont fait beaucoup de mal aux prairies, avec un affouragement très précoce. Cette situation renforce les sorties des herbagers ou des engraisseurs, à une période où les besoins sont assez modestes. Avec une semaine à venir écourtée par le férié du 14 juillet, les besoins des industriels sont très facilement couverts que ce soit dans le domaine des femelles de races à viande, des réformes laitières, des bœufs ou des jeunes bovins. Les stocks vont se reconstituer, mais les vaches qui sont abattues précocement ne seront plus là à la mi-août pour la rentrée.

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