Bovin : conjoncture sem 40-2020

Des stocks dans les aloyaux

Le climat commercial pâtit du recul saisonnier des ventes des aloyaux. Le report des ventes sur les avants est insuffisant face à une offre importante d’animaux maigres sur un marché français peu concurrentiel. Les industriels ont des stocks importants de catégoriels (filets, côtes, faux-filet…) et sont attentifs et assez inquiets des positions gouvernementales sur la fermeture des restaurants (même ponctuellement). Même si une partie des achats de ces établissements vient de nos voisins européens, ils sont indispensables pour écouler une grande partie de nos pièces nobles. Dans les grandes villes en zone rouge renforcée, tous les opérateurs ont stoppé leurs achats renforçant ainsi l’engorgement dans les abattoirs. Des campagnes promotionnelles sont en cours dans les GMS pour réduire la pression des stocks, mais c’est surtout en diminuant leurs achats que les abatteurs vont abaisser leurs stocks. Les abattages de la semaine dernière se sont repliés à 60200 animaux soit 2000 animaux de moins/semaine comparés au début du mois.

La massification du marché du haché et des viandes transformées qui représente 65% de la consommation de la viande en France entraîne une déconstruction de la valeur des animaux. Ce marché se segmente principalement sur des critères techniques (pourcentage de matière grasse, basse pression, pur bœuf…), mais beaucoup plus rarement sur la race, même si des efforts sont faits. Les animaux de gamme intermédiaire ont de plus en plus de mal à trouver leurs places, car une part importante des carcasses part au hachage et à la mévente saisonnière des aloyaux. Or, la valorisation de cas viandes hachées dans les centrales d’achats des GMS reste très compliqué même si des hausses ont été passées. Il ne faut pas oublier la forte dévalorisation du 5e quartier, notamment des cuirs qui ont un impact important sur le prix des animaux.

Dans la filière bio, les observations sont les mêmes avec cependant une meilleure valorisation des produits notamment des steaks hachés. L’impact de la réduction de la demande de la restauration est moindre, mais les pièces nobles peinent également à se vendre.

La vente directe reste une voie assez favorable, notamment pour les éleveurs qui se sont structurés et ont fidélisé leurs clientèles. Cela ne représente malheureusement qu’une petite partie de la viande commercialisée en France.