Bovin : conjoncture sem 45-2020

La viande sous tension

Contrairement au confinement du mois de mars où le commerce de la viande avait été épargné par des achats massifs dans les GMS et un renforcement de la vente directe, le nouveau  confinement des populations destiné à freiner la propagation du covid 19 se montre moins favorable.  Les disponibilités se montrent suffisantes pour des besoins amoindris des industriels. La mévente des morceaux nobles destinés aux restaurants est très pénalisante à une période où les barbecues sont rentrés. La restauration hors domicile reste possible, mais avec des contraintes qui pénalisent les viandes à griller au profit des celles à bouillir, souvent d’importation dans les grosses structures. Cette crise profite en revanche à la vente à emporter, que ce soit dans les food truck, les boulangeries ou les restaurants qui se sont adaptés pour sauver leurs entreprises. 

Au printemps, l’afflux des consommateurs dans les GMS avait fait croître les ventes de viande hachée, mais également des rayons traditionnels. Les mesures visant à réduire la commercialisation d’un certain nombre de produits non essentiels pour plus d’équité avec le petit commerce, va générer moins de flux dans ces grands magasins donc moins de vente. Cela se ressent déjà dans les commandes passées auprès des abattoirs. Ce nouveau déséquilibre à un impact très fort sur les animaux croisés et les bonnes laitières ou mixtes qui trouvaient souvent leurs places dans la RHF. Les pièces nobles sont les plus touchées, et partent de plus en plus vers la production de minerai. Les stocks montent dans ce dernier, et si les industriels ont toujours la possibilité de congeler pour maintenir l’activité des usines de transformation, les coûts générés et la moindre valorisation de ces produits par rapport aux viandes  fraiches engendrent une forte tension sur la viande industrielle.

 

Dans les races à viande, la situation n’est pas meilleure avec un recul des commandes. La campagne sur les viandes « label rouge » appelle les Français à consommer de la viande de qualité, mais le relais dans l’acte d’achat est compliqué. La tendance au « locavorisme », c’est-à-dire à la consommation de produits locaux, est en revanche clairement renforcée par cette crise. La vente directe à la ferme et les drives fermiers connaissent un grand succès.