- Accueil
- Broutards : la FNB dénonce l’échec du collectif et appelle à "contourner les opérateurs"
Broutards : la FNB dénonce l’échec du collectif et appelle à "contourner les opérateurs"
Après un appel à la rétention resté sans effet et face à la « désinvolture coupable » de certains acteurs de la filière, la FNB encourage les éleveurs à « contourner les opérateurs » et à « reprendre la main sur la commercialisation de leurs animaux. »
Suite à une concertation lancée par le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie fin octobre pour revaloriser les prix des broutards, la Fédération nationale bovine (FNB) dresse un constat amer d’échec. Le 11 décembre, une réunion rassemblant les éleveurs et les exportateurs au ministère de l’Agriculture « n’a abouti à aucune solution concrète de court et moyen terme visant à revaloriser le prix payé aux éleveurs », déplore la FNB dans un communiqué.
Malgré une demande à l’export qui reste dynamique, les prix des broutards sont au plus bas, sous les coûts de production et bien en-dessous du niveau de 2019 qui était déjà une année difficile. « Depuis la mi-juillet, le prix du broutard a perdu 42 centimes », ce qui représente pour les producteurs « environ 150 euros par broutard… soit une perte de 30% de leur revenu annuel, déjà extrêmement bas », alerte la FNB. Malgré un appel lancé à la rétention des animaux dans les fermes, les marchés n’ont montré aucune évolution.
Par ailleurs, « l’engraissement de Jeunes Bovins ne se porte pas mieux que la production de broutards, poursuit la FNB. Le JB français est vendu à un prix situé 1 euro du kilogramme en-dessous du coût de production des éleveurs, soit un manque à gagner de 450 euros par animal, depuis le début de l’année ». Pour le syndicat, c’est « toute la voie mâle française qui est aujourd’hui à l’agonie. »
Discussions dans l'impasse
« Alors, face à la désinvolture coupable dont font preuve certains acteurs de la filière – y compris coopératifs – qui, alertés depuis des mois par les éleveurs, n’ont toujours pas apporté le moindre élément de réponse tangible à la baisse des prix injustifiée qu’ils imposent à leurs fournisseurs, la FNB est contrainte de faire ce constat difficile : aucune avancée ne sera possible, en misant sur ces acteurs en place », déplore le syndicat, qui indique « recentrer sa mission sur ce chantier : encourager les éleveurs à reprendre la main sur la commercialisation de leurs animaux, en contournant ainsi les opérateurs qui n’ont pas encore pris conscience que sans producteurs ils étaient, eux aussi, destinés à disparaître ».