Burel investit dans ses usines, dans ses gammes et à l’export

Le groupe familial breton, propriétaire des marques Sulky, Sky Agriculture et Prolog, investit 5 millions d’euros au service de la formation et de nouveaux outils de travail du sol. Il vise 70 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, en portant la part de l’export à 50%, contre 35% actuellement.

En 2020, les trois usines du groupe Burel ont fermé leurs portes durant quatre semaines pour cause de coronavirus. Mais le constructeur n’a pas chômé pour autant. « Dans les six semaines qui ont suivi la réouverture, les salariés ont accepté de travailler 48 heures par semaine pour honorer le carnet de commandes, déclare Julien Burel, président de la Holding Fabien Burel. Grâce à la mobilisation de nos collaborateurs, tous les clients ont été livrés en temps et au final, le groupe a enregistré une croissance de 13% de son activité sur l’année ».

En 2020, le constructeur a aussi investi 1,7 million d’euros dans son usine de Fontenay-sur-Eure (Eure-et-Loir), qui fabrique des épandeurs trainés sous les marques Sulky et Prolog ainsi des matériels dédiés au conditionnement des engrais minéraux (mélangeuses, tapis, ensacheuses) à l’intention des organismes stockeurs. L’investissement a porté sur l’atelier de peinture et sur les bureaux. « C’est très important le bien-être des salariés », pointe Julien Burel

Le groupe a enfin mené à bien une réorganisation interne, consistant à séparer les activités de production (sous l’entité Burel Production) et de vente (sous l’entité Burel Solutions).

Julien Burel, président du groupe familial breton
Julien Burel, président du groupe familial breton

Lancement du Méthys en attendant le scalpeur

Dans les trois ans à venir, Burel projette d’investir 5 millions d’euros dans ses usines de Carvin (Pas-de-Calais), qui fabrique les semoirs de la gamme Sky Agriculture, et de Chateaubourg (Ille-et-Vilaine), siège de l’entreprise dont il va repousser les murs sortis de terre en 2011 (20.000 m2). Deux bâtiments supplémentaires de 1200 m2 et 1600 m2 seront construits respectivement en 2022 et 2023 . Le premier accueillera un Technical Center dédié à la formation et au stockage des pièces détachées. Le second sera destiné à la fabrication des outils de travail du sol, un segment plus récent dans l’histoire de Burel, jusqu’ici concentré sur le semis et la fertilisation.

« Nous étions indirectement présents dans le travail du sol superficiel via les déchaumeurs à disques indépendants intégrés aux semoirs MaxiDrill, indique Davis Guy, directeur général de Burel Solutions. Cette année, nous lançons officiellement le Methys, un déchaumeur à disques indépendants pré-équipé pour semer simultanément des couverts végétaux, associé à une trémie frontale ». Le Methys est dans un premier temps proposé en 6m, 8m et 12m, avant l’arrivée de versions portées. Sky Agriculture développe par ailleurs un scalpeur.

L’élargissement du portefeuille devrait continuer à assurer la croissance du groupe, en France et à l’international. Actuellement, l’export représente 35% des 50 millions d’euros de chiffres d’affaires que Burel escompte réaliser à l’issue de l’exercice, clos le 30 juin. En 2025, le constructeur vise les 70 millions d’euros de chiffres d’affaires dont 50% à l’export, le constructeur réalisant ses meilleurs chiffres au Royaume-Uni, en Allemagne et en Pologne, pays où il vient de remanier son réseau. « Pour stimuler les ventes à l’export, nous privilégions l’embauche de techniciens et de commerciaux locaux », indique David Guy. De nouveaux partenariats ont été signés en Autriche, en Croatie, en Espagne, en Finlande, en Islande et en Norvège.

"La greffe agroécologique est en train de prendre en France"

En France, le groupe escompte surfer sur la vague agroécologique car aux dires des dirigeants du groupe,  Sulky et Sky Agriculture ont moins à vendre des matériels que des solutions et des réponses aux défis posés par les transitions écologique et climatique : efficience de la fertilisation via la précision des distributeurs centrifuges et la localisation au semis, correction du pH grâce aux épandeurs de chaux, apport de matière organique en AB grâce aux épandeurs trainés, plantes compagnes et couverts multi-espèces grâce aux trois ou quatre trémies des semoirs, gestion automatique des coupure de rangs pour faciliter le désherbage mécanique, semis sous couvert et zéro travail du sol sinon minimal et superficiel.

Le futur scalpeur aura quant à lui vocation à s’affranchir du glyphosate. « La greffe agroécologique est en train de prendre en France, affirme David Guy. En France, un semoir trainé sur deux est un semoir direct quand l’Allemagne est encore très axée sur les TCS. La majorité des Progress est vendue avec trois trémies, comme le sont 80% des EasyDrill. Ceci explique aussi pourquoi le prix du matériel augmente ».

Le semoir rapide MaxiDrill à trois trémies
Le semoir rapide MaxiDrill à trois trémies

Outre ses solutions matérielles, Burel participe à la transition en organisant, sur sa ferme de Blain (Loire-Atlantique), des formations agréées par Vivea. Le prochain cycle est programmé en juin 2021. Pour déjouer les appréhensions, le constructeur multiplie les interventions d’experts, favorise les échangent entre agriculteurs, décline sa signature « farming together » sous forme de reportages terrain sur sa chaine Youtube. Il propose aussi son EasyDrill à la location.