BVD, tous concernés. Une forte implication des éleveurs creusois

Depuis le 1er octobre 2020, dans le cadre de l’arrêté ministériel du 31/07/2019 « fixant des mesures de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses (BVD) », le dépistage des veaux à la naissance s’est généralisé, avec une forte mobilisation des éleveurs.

Face à l’impact de la BVD en élevage, l’évolution du contexte européen et la mise en œuvre de l’arrêté ministériel, le prélèvement de cartilage des veaux à la naissance a été généralisé depuis le 1er octobre 2020.

Une forte mobilisation des éleveurs dès les premiers mois

La fourniture de boucles TST a été généralisée depuis le 1er juillet et la proportion de veaux testée est excellente, preuve de la forte mobilisation des éleveurs creusois. Même si cela reste marginal, on observe cependant trois types de dysfonctionnement, qui ne permettent pas de qualifier les veaux : décalage entre la pose de la boucle et la notification de naissance ; pose de la boucle BVD tardive, avec le risque de laisser un IPI dans son troupeau ; acheminement du cartilage au-delà de 7 jours ou prélèvements mal conservés, n’étant plus analysables. Il convient donc de rappeler les recommandations, bouclage des veaux dès la naissance, notification auprès de l’EDE dans la foulée, conservation des prélèvements au réfrigérateur et acheminement chez son vétérinaire avant 7 jours ou directement au laboratoire avec les enveloppes préaffranchies (cf. encadré).

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Pour les éleveurs souhaitant envoyer directement des prélèvements au laboratoire, des enveloppes préaffranchies sont à votre disposition au GDS. Elles permettent d’expédier 3 prélèvements maximum et sont refacturées prix coûtant, soit 80 centimes HT par enveloppe.

Une circulation virale encore importante en Creuse

Les années de surveillance sérologique avaient permis de constater une circulation virale active en Creuse. Fort heureusement, toute contamination d’un troupeau ne conduit pas automatiquement à la naissance d’IPI. C’est là tout l’intérêt du dépistage virologique généralisé, qui permet de ne classer « infecté » que les élevages où le virus est réellement présent. Depuis le 1er juillet, date de début de la fourniture des boucles TST aux éleveurs par l’EDE, il a été retrouvé des veaux positifs dans 81 élevages, répartis sur le territoire creusois (cf. carte). Sur 52.963 veaux ayant des résultats à ce jour, 215 ont présenté un résultat positif, IPI ou virémique transitoire, soit un taux de 0,4 %. Ce chiffre correspond à ce qui a été observé dans les autres départements ayant mis en place le bouclage, lors de leur première année. Si dans la plupart des cheptels infectés, on observe 1 ou 2 IPI, dans 20 cheptels, 4 IPI ou plus ont été trouvés dans 20 cheptels, avec un impact financier plus important. La seule destination possible d’un IPI reste l’abattoir en transport direct ou l’équarrissage après euthanasie.

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Une forte mobilisation technique et financière de GDS Creuse

Dès la découverte d’une circulation virale, l’éleveur est contacté et une visite est programmée afin d’expliquer les modalités techniques d’assainissement, en concertation avec le vétérinaire sanitaire de l’exploitation. Conforme à sa valeur de mutualisme, le conseil d’administration de GDS Creuse a décidé la prise en charge à 100 % des coûts de virologies de mélanges BVD, sur sang ou cartilage, ainsi que des visites. Seul le surcoût lié au prélèvement (boucle ou prise de sang) reste à la charge des éleveurs. Le Conseil Départemental a répondu à notre sollicitation avec un tarif très compétitif d’analyse du cartilage au LDA d’Ajain et une aide directe d’un euro par veau testé. Une demande a également été faite auprès du Conseil Régional qui n’a pas donné suite pour cette campagne. De plus, pour tout IPI abattu ou euthanasié dans les 15 jours suivant la notification de sa positivité et dans le cadre de la mutuelle sanitaire GDS Creuse, l’éleveur reçoit une aide à l’élimination, réévaluée de 150 € à 300 € (sauf 50 € pour les mâles laitiers race pure), complétée par un dispositif progressif d’indemnisation pour les élevages les plus impactés. En cas d’euthanasie, les frais sont pris en charge avec une facturation directe du vétérinaire à GDS Creuse.

WebGDS, votre outil de suivi de la BVD

Pour des raisons d’économie et comme pour les prophylaxies classiques, seuls les résultats « non négatifs » sont transmis aux éleveurs. Les adhérents GDS Creuse peuvent retrouver tous leurs résultats grâce à la plateforme WebGDS, proposée gratuitement. Cela permet de suivre l’avancée des dépistages mais également d’éditer directement vos attestations « bovin non IPI ». Les éleveurs intéressés qui ne bénéficient pas encore de ce service peuvent nous contacter. Depuis le 18 janvier 2021, la nouveauté concerne l’impression du statut BVD sur l’ASDA de naissance, en collaboration avec les services de l’EDE, si le veau a été bouclé dans les délais (cf. encadré)

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Depuis le 18 janvier 2021, les ASDA de naissance des veaux peuvent comporter la mention BVD. Si le veau a eu un résultat négatif, il est classé « bovin non IPI », et s’il a eu un résultat positif, il est statué par défaut « reconnu IPI ». Si le veau n’a pas de résultat connu à 21 jours, l’ASDA sera éditée sans mention, d’où la nécessité de boucler les veaux le plus rapidement possible et de transmettre les prélèvements à son vétérinaire pour acheminement au laboratoire. Le délai réception au laboratoire – rendu de résultat est de moins de 8 jours en moyenne.

Des mesures de biosécurité pour son exploitation à renforcer, NOTAMMENT L’ISOLEMENT DE TOUT BOVIN INTRODUIT

Lors de toute introduction avec prise de sang, la BVD est recherchée avec une prise en charge à 100 % (50 % Conseil Département, 50 % GDS Creuse). Si cela permet d’identifier tous les IPI, il y a un risque de ne pas détecter un virémique transitoire. C’est pourquoi tout animal introduit (achat, pension, retour de concours, de marché…) est à isoler pendant au moins 15 jours. Cette mesure sanitaire permet d’éviter la contamination du cheptel. Lors de l’introduction d’une vache gestante, le veau issu de cette vache peut être IPI si la mère a été contaminée entre le 1er et le 4ème mois de gestation. La mesure d’isolement doit donc également s’appliquer au veau naissant en attendant le résultat de son bouclage auriculaire. Enfin, la maitrise du risque lié au voisinage est indispensable, au moyen de double clôture par exemple.

Une nécessaire implication collective pour la réussite du plan

La réussite de l’assainissement repose sur la poursuite de votre mobilisation collective (bouclage précoce des veaux et élimination rapide des IPI) et le respect des mesures sanitaires. Pour plus de renseignements, consultez notre dossier BVD sur notre site, « onglet boîte à outils – bovins », n’hésitez pas à en discuter avec votre vétérinaire ou à nous contacter.

Emilie AMEAUME - Dr Boris BOUBET – GDS Creuse - www.gdscreuse.fr