Cette rentrée 2023 se fait sur une dynamique positive

Après une semaine de canicule, et une consommation de fin de mois peu soutenue, cette rentrée 2023 se fait sur une dynamique positive faute d’offre suffisante, quelle que soit la gamme de marchandise.

Conjoncture – Même si tout le monde est conscient du problème, le milieu de l’élevage se dépeuple. La décroissance des volumes perdure avec toujours plus de départs que de reprises. Quand les terres sont cultivables, les animaux sont remplacés par des cultures et cela est très souvent irrémédiable. Dans les zones d’élevage pures, les fermes s’agrandissent, mais sans progression des cheptels, faute de temps ou de main-d’œuvre. La sécurisation alimentaire est une préoccupation forte du monde de l’élevage, avec des changements climatiques aux effets dévastateurs (sécheresse), même si 2023 aura été une année très clémente à ce sujet. Le niveau des prix des aliments est également une source d’inquiétude, dans un monde bouleversé par la guerre en Ukraine, mais également par les enjeux géopolitiques et monétaires que cela entraîne.

Sur cette seconde moitié de l’année, les éleveurs vont pouvoir souffler un peu face à des récoltes de maïs qui s’annoncent très bonnes en volumes et en qualité. Les stocks vont pouvoir être reconstitués, et les coûts de production du lait et de la viande vont être amoindris sur le volet alimentation. Les autres postes comme l’énergie resteront sous tension.

Dans un contexte déjà très inquiétant, la production laitière est en net repli. Pas une semaine sans entendre dire que tel éleveur a cessé son activité. Les effets de ce repli de la production sont très impactants pour les outils industriels qui auront de plus en plus de mal à trouver la marchandise nécessaire pour couvrir leurs commandes, dans un mixte viande transformée/pièces à découper en pleine évolution. Après avoir mis la pression sur les prix pour amoindrir l’écart avec nos voisins européens, les industriels observent depuis deux semaines un manque de vaches pour servir les magasins ou les restaurants scolaires pour la rentrée. Après une semaine de canicule, qui a freiné la consommation, la demande se renforce.  

Cette rentrée 2023 se fait sur une dynamique positive faute d’offre suffisante, quelle que soit la gamme de marchandise. Avec les ensilages de maïs qui débutent et qui vont s’étaler jusqu’à la mi-octobre en fonction de l’avancement de culture et des indices semés, les disponibilités resteront restreintes. Depuis le début d’année, les abattages de races à viande ont reculé de 6,8% et de 5,6% en laitières. La semaine 33 (15 août) est marquée par le plus faible volume d’abattage de l’année avec seulement 46000 animaux abattus (c’est 11,6% de moins que l’an passé avec un -30% en laitière). Dans le même temps, on assiste à un rebond de la demande en viande hachée fraîche ou congelée. Les industriels vont pouvoir désengorger leurs frigos.   

Cette nouvelle progression des prix pour les éleveurs n’est pas sans poser de problème dans le secteur de la restauration hors foyer, attaché au VBF (notamment scolaire) où les budgets restent serrés avec un enjeu social important. Les collectivités et l’Etat vont devoir amortir le choc, pour ne pas fragiliser ce maillon indispensable.

Les responsables opérationnels de ces structures, quelle que soit l’échelle de grandeur, se grattent la tête depuis quelques semaines pour maîtriser un bol alimentaire qui s’est envolé. Il a bien fallu donner un prix du repas aux familles pour la rentrée. Cette gestion au plus près des prix doit se conjuguer avec une réglementation issue de la loi Egalim 2, avec des objectifs qui seront difficiles, voire impossibles à atteindre. Le risque est de voir une réduction de la viande bovine dans les établissements. C’est en tout cas ce que souhaite une frange « soi-disant écologiste » de la population.