Changement climatique : la filière céréalière s'engage

Les céréales dépendent de la pluie et du beau temps comme toutes les cultures. Mais l’inverse est aussi vrai. La production agricole est reconnue comme une des solutions pour diminuer les effets du réchauffement climatique, depuis la COP23 en 2017. Que ce soit au champ comme dans toutes les étapes de la vie d’un grain de céréale, voici comment la filière céréalière agit concrètement en faveur du climat.

Le champ de céréales est une pompe à carbone insoupçonnée

Le réchauffement climatique est en grande partie dû aux gaz à effet de serre, dont les trois principaux sont le dioxyde de carbone CO2, le méthane CH4 et le protoxyde d’azote N2O. L’agriculture, au-delà de sa fonction nourricière, joue un rôle majeur et surtout unique pour capter le CO2 et stocker le carbone. En effet c’est le seul secteur d’activité, avec celui de la forêt, à pouvoir naturellement capter le CO2 grâce à la photosynthèse. Le carbone de l’air est capté puis utilisé dans la biomasse végétale (feuille, tige, grains, racines…). Cette pompe à carbone est puissante : 1 hectare de céréales capte 4 à 8 fois plus de CO2 qu’il n’en émet pour sa culture. On connaissait l’effet poumon vert des forêts, voici également le potentiel des céréales.

Comment le champ de céréales stocke le carbone dans le sol ? 

Un champ de céréales est aussi un moyen de stocker durablement le carbone dans le sol. En se décomposant à terre, le carbone séquestré dans les tiges et les racines va être stocké dans la matière organique du sol (l’humus qui donne cette couleur noire à la terre). Cette fonction de puits de carbone est à l’origine du projet « 4 pour 1000 ». Cette initiative, lancée en 2015 lors de la COP 21 pour le climat, propose d’augmenter de 4/1000 chaque année le stock de carbone dans les sols mondiaux. Les terres agricoles, notamment les grandes cultures, et les forêts sont ainsi un levier pour atteindre dans le futur une neutralité carbone.

Les couverts végétaux permettent de capter plus de co2

Afin de maximiser cette fonction de puits de carbone des sols, les agriculteurs implantent notamment des couverts végétaux. Ce sont des espèces végétales semées entre deux cultures principales. Ils captent le CO2 pendant leur croissance et le restituent ensuite au sol grâce à toute la biomasse végétale non récoltée. Cette pratique a progressé de 30 % entre 2011 et 2017. Cette couverture des sols protège de l’érosion et permet de stocker en moyenne 240 kg de carbone par hectare et par an (Arvalis – Institut du Végétal). Associés à une réduction du travail du sol et à la diversité des espèces cultivées, les couverts végétaux sont un moyen durable pour favoriser le stockage du carbone dans la matière organique des sols agricoles.

Le label bas-carbone

Pour encourager ces pratiques, le ministère de la Transition écologique a lancé le Label bas-carbone en 2019. C’est le tout premier système de certification climatique volontaire en France, encourageant les secteurs agricoles et forestiers à réduire leurs émissions et augmenter le stockage du carbone dans les sols. En accompagnant financièrement les agriculteurs dans leurs projets bas-carbone, les entreprises et collectivités locales pourront compenser leurs émissions grâce à des « crédits carbone ». Une véritable implication collective et territoriale pour le climat.