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Conjoncture - Ambiance apaisée avant le salon de l’agriculture
A la veille du salon de l’agriculture, les esprits se sont apaisés. L’édition 2025 devrait être plus festive !
Conjoncture – A quelques jours du salon de l’agriculture, les esprits se sont apaisés. L’adoption du budget de l’Etat avec ses 400 millions d’euros d’allégement fiscal pour les agriculteurs. Le Sénat et les Députés vont s’activer pour finaliser la LOA avant le début du salon.
Même si des sujets de préoccupation perdurent sur l’allègement de la charge administrative et des normes, le salon 2025 devrait être plus festif pour accueillir comme il se doit les 600 000 visiteurs (ou plus) qui vont déambuler Porte de Versailles du 22 février au 2 mars.
Fait nouveau dans le domaine de l’élevage, ce début d’année vient confirmer ce que tous les observateurs annonçaient : la décapitalisation de la ferme France ne couvre plus les besoins du marché. Depuis quelques semaines, on assiste à une envolée incontrôlée des prix sur l’ensemble des filières bovines.
Les risques d’une bulle spéculative sont connus, mais nul ne peut interrompre ce mouvement.
Des défaillances il y en aura, en espérant qu’elle n’affecte pas trop le tissu industriel, ou de négoce à l’export.
La France a la richesse d’une production très variée qui est convoitée par de nombreux pays en manque de cheptel souche. Les éleveurs observent avec une certaine amertume que les prix peuvent être rémunérateurs, après des décennies qui ont engendré ce déclin. Les prix actuels sont très largement au-dessus des coûts de production calculés par INTERBEV. Néanmoins, l’accroissement inconsidéré de ces coûts, liés aux prix des broutards ou des femelles, pose la question sur la rentabilité finale du produit.
Dans le domaine des viandes commercialisées sur le marché intérieur, on assiste au même phénomène d’envolée des prix avec des laitières qui ont gagné 0,50€/kg de carcasse depuis le début de l’année, 0,25€ pour les Charolaises et les jeunes bovins avec des niveaux de prix jamais atteints. Les abatteurs manquent sérieusement de marchandise malgré la période des vacances d’hiver. Le marché et les consommateurs vont-ils suivent. Pour le moment, les prix sont contenus sur les étals, mais cela ne peut perdurer, au risque de faire chuter certains transformateurs. Le plus compliqué sera de savoir ou mettre le curseur, pour ne pas enrayer une consommation de viande rouge qui résiste plutôt bien aux aléas économiques.
Pour enrayer la destruction de la ferme France, il faut donner des perspectives et envoyer des signes forts, non seulement aux jeunes éleveurs qui souhaitent s’installer, mais également aux banques qui les financent. Ces dernières sont quoi qu’elles en disent, sont souvent un frein à l’investissement, avec une gestion des risques prévalents sur le reste. Pour les structures plus grandes, il faudra attirer les investisseurs, qui ne se positionneront que si la rentabilité est là. De beaux projets, il y en a de nombreux avec une jeunesse qui sera largement présente sur le salon, pour observer les avancées technologiques, car l’agriculture de demain sera 2.0, même si le lien avec l’animal restera prévalent.