Conjoncture : Belle tenue des prix pour 2024

L’année 2024 aura été favorable à la viande bovine, très tonic pour les broutards, les veaux et les ovins.

Conjoncture – Une fois n’est pas coutume, mais l’année 2024 aura été assez favorable à la viande bovine française. Alors que la consommation globale continue de rétracter, c’est le niveau de l’offre sur le marché qui aura été l’élément le plus marquant de cette année. L’équilibre offre/demande a changé de paradigme. Les industriels sont passés en quelque année d’un marché poussé par l’offre à un marché tiré par la demande et ça change tout pour les éleveurs. Il suffit de regarder un peu dans le rétroviseur pour voir l’évolution des prix.

En 2019, les vaches Charolaises R = étaient valorisées (en moyenne sur l’année) 3,65, 3,79 en 2020, 4,09 en 2021, 5,00 en 2022, 5,29 en 2023 et 5,35 en 2024. Sur la même période, les laitières sont passées de 2,35 à 4,22 (en passant par un pic à 4,50 en 2022) et les JB de 3,30 à 5,35€. Quel chemin parcouru, même s’il faut corréler ces chiffres à l’envolée des coûts de production ! Qu’elle sera la tendance pour cette nouvelle année. Le marché devrait rester déficitaire, avec un creux assez sévère de disponibilité en réformes laitières à la mise à l’herbe. Les tarifs vont rester soutenus, avec comme à chaque fois la limite que le consommateur sera apte à supporter.

Le climat commercial de cette fin d’année a été extrêmement bénéfique pour la valorisation du prix des broutards, dont la valeur a presque doublé en quelques années. L’offre peine à fournir une forte demande à l’export de nos clients traditionnels (Italie, Espagne…), renforcé par une forte demande des pays tiers (notamment à partir de l’Espagne). Depuis deux ans la France montre sa volonté de ne pas laisser le champ libre de la production à nos voisins européens. De nombreuses structures ont renforcé les mises en place, notamment pour assurer des volumes de travail aux abattoirs. Le niveau de rémunération des jeunes bovins va dans le bon sens pour assurer la pérennité de cette production. Néanmoins, nous qui détenons le premier cheptel européen, nous produisons moins que l’Allemagne, la Pologne ou l’Irlande.

Cette année 2024 a vu également de nombreux éleveurs se retirer de cette profession avec une pyramide des âges défavorable. De nombreux éleveurs en pleine force de l’âge ont également jeté l’éponge, face à la charge de travail (accentuée par le millefeuille administratif), une pression sanitaire de plus en plus prégnante (FCO, MHE…) et une météo qui a mis à mal de nombreuses exploitations. Le renouvellement des générations n’a jamais revêtu autant d’importance. 

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