- Accueil
- Conjoncture : L’IA au service de l’intelligence agricole
Conjoncture : L’IA au service de l’intelligence agricole
Les nombreux secteurs agricoles sont à la pointe des innovations, et l’IA qui fait déjà partie du quotidien pour certaines productions ne cesse de prendre de la place dans un monde fait de tradition et de modernité.
Conjoncture – Le salon du Space à Rennes qui va ouvrir la semaine prochaine sera tourné vers l’avenir avec comme thème central « L’intelligence artificielle au service de l’intelligence agricole ». Les nombreux secteurs agricoles sont à la pointe des innovations, et l’IA qui fait déjà partie du quotidien pour certaines productions ne cesse de prendre de la place notamment chez les jeunes générations. Cela doit rester un outil au service des producteurs. La rapidité de son développement est exponentielle et souvent cachée dans de simple application. Les producteurs prennent également en main l’exposition médiatique avec un nombre croissant d’agri-influenceurs sur les réseaux sociaux, bouleversant non seulement la perception de leur métier, mais également la manière dont ils partagent leurs savoirs, s’organisent et se mobilisent. Même si le travail reste sur le terrain ou dans les élevages, les smartphones font partie intégrante des outils agricoles. C’est même celui qui est le plus transversal à toutes les productions.
La souveraineté alimentaire de la France reste également un thème important, notamment dans un monde de l’élevage frappé par une décroissance sévère, pour ne pas dire inquiétante. Le sujet du renouvellement des générations reste au centre des préoccupations, mais avec une nouvelle donne pour cette année 2025. La flambée des prix de la viande a engendré une revalorisation importante des cheptels à reprendre. Ce nouveau paradigme est compliqué à intégrer à la fois pour les investisseurs et les financeurs. Ce scénario n’avait jamais été écrit. À ce jour, personne ne connaît l’issue de cet emballement de marché.
La maîtrise des coûts énergétiques, la gestion de l’eau, les émissions de gaz à effet de serre et les enjeux climatiques restent également des préoccupations fortes des filières. Le réchauffement de la planète et ses conséquences ont un impact direct et important sur l’activité des agriculteurs, notamment sanitaire, avec pour cette année un développement de l’épizootie de FCO. Les dégâts sont déjà importants dans les élevages, qui n’ont pas pris la mesure des conséquences de cette maladie. De nombreuses génisses ou vaches ne sont pas pleines, les vêlages d’automne sont moins nombreux (ou seront décalés). La vaccination est le seul rempart à ces maladies. Les régions qui ont subi ces attaques l’an passé le nord pour la FCO 3 et le centre pour la FCO 8 sont moins atteints, car une auto-immunité est présente sur les animaux.
Ces maladies ont un impact direct sur la chaîne de production, avec une raréfaction de l’offre, tous secteurs confondus. Elles s’ajoutent à l’érosion naturelle des départs en retraite et au manque de renouvellement des générations. La première des conséquences est très favorable aux éleveurs avec des tarifs en forte augmentation depuis le début de l’année (c’est moins vrai pour les repreneurs). Les industriels de leurs côtés souffrent du manque d’offre pour charger leurs outils de production et sont confrontés à des distributeurs qui acceptent toujours dans la douleur une revalorisation des prix pourtant nécessaire à l’équilibre économique du secteur. En dernier lieu, les consommateurs qui face à la revalorisation de la viande dans les rayons (et ce n’est pas fini), font des choix et se tournent vers des produits moins onéreux comme la volaille ou le porc, voire le végétal.
La France n’est pas la seule dans cette situation. L’ensemble des pays de l’UE est dans la même situation, avec des niveaux de prix souvent supérieurs, ce qui a quelque peu changé les équilibres import/export. Cette vision de produits carnés à haute valeur doit cependant être mise en équation avec une position de la Commission Européenne favorable aux accords avec le Mercosur. Même si la France reste fermement opposée à ce traité, des brèches pourraient apparaître dans des pays favorables afin de faire baisser la pression sur les populations. L’économie reste toujours maîtresse d’un marché qui subit la modification des flux de matières avec plus de viande hachée (ou transformée) et un recul des ventes des aloyaux. Ces derniers sont la cible des Brésiliens et seraient les premiers à faire les frais d’importation d’Amérique du Sud.