Conjoncture : Le CO2, ce gaz indispensable à l’industrie de la viande

La tension qui monte dans l’approvisionnement des entreprises sur le CO2, pose des questions.

Conjoncture – Plusieurs sources d’information font remonter des difficultés dans l’approvisionnement en CO2 liquéfié dans leurs entreprises. Ce gaz réfrigérant est utilisé dans de nombreux process, notamment pour la production de viande hachée pour le secteur de la viande. La production du CO2 est un sous-produit de l’industrie de la production d’engrais azoté et doit être liquéfié pour être transporté. Or depuis 2022 et le début de la guerre en Ukraine, cette industrie a été fortement impactée par l’envolée des coûts de production avec pour conséquence une forte baisse des disponibilités de CO2 liquide. Or les besoins de gaz sont en forte croissance, avec de très nombreuses applications (chimie, nucléaire, santé, industrie agroalimentaire…). Cette tension dans l’approvisionnement montre une grande fragilité auprès d’un produit qui ne fait pourtant pas de bruit, hors émission responsable du réchauffement climatique.

Il n’y a pas d’impact majeur sur la production, même si certains abattoirs ont réduit leur activité de production de steak haché. Cela tombe à une période creuse en termes de besoins. On le sait moins, mais 80 % de la filière porc et 60 % de la filière volaille sont étourdis avec du CO2 avant d’être abattus. Ce sujet mérite d’être suivi de près.

Sur le plan de la production, les éleveurs se réjouissent de la période pluvieuse qui arrose le pays et qui va faire beaucoup de bien aux maïs ou aux prairies qui ne sont pas grillées. Les températures sont également plus agréables, voire même un peu fraîches le matin à la grande satisfaction des bovins qui préfèrent des températures de 15/20°C. Les premiers mouvements de vacanciers n’ont pas d’impact positif sur les ventes de viande bovine sur les zones de villégiature. Le prix étant souvent l’argument avancé pour le choix des concepteurs de menus. Les touristes qui vont sillonner la France vont néanmoins pouvoir profiter de notre gastronomie. Mais pour les jeunes générations, le burger tiendra toujours une belle place dans les ventes estivales face au déclin des viandes à griller. Cela repose la question de « l’équilibre matière » dans les entreprises qui se retrouvent à congeler des pièces qui ne trouvent pas preneur à la saison.

Les abatteurs ont peu de besoins, mais ils restent confrontés à une offre toujours très modeste dans les élevages. Pour assurer les volumes, ils font appel aux engraisseurs, qui ont mis à l’engraissement des animaux pour combler le manque saisonnier de production. Ces mises en place se sont faites au prix fort au printemps. Les abatteurs se doivent de respecter ces coûts de production, pour permettre à ce système de perdurer.

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