Conjoncture : Les concours pour Noël se préparent
Les animaux de haute qualité bouchère sont achetés environ trois semaines avant les fêtes pour une bonne maturation. Ces bovins d’exception vont offrir des viandes succulentes pour les fêtes de fin d’année.
Conjoncture – La semaine du Black Friday et le Cyber Monday enregistrent une masse gigantesque de transactions pour les achats de Noël. Sur cette période, les ventes de détail progressent de façon très significative avec 7 Français sur 10 qui ont profité des belles promotions pour faire des achats qui se concentrent sur les produits technologiques, la mode ou la beauté. En contrepartie, les ventes alimentaires ralentissent et la viande est l’un des produits les plus touchés. Les caddys se remplissent de cadeaux et non de viande.
Les industriels gèrent un trop-plein de disponibilité d’aloyau à cette période de l’année. Les promotions de viande à griller sont nombreuses dans les magasins, mais la saison est plus au pot-au-feu qu’à la côte de bœuf grillée. Avec l’épisode neigeux de la semaine passée, les animaux sont rentrés dans les bâtiments pour l’hiver. Les éleveurs, qui vont arrêter leur activité au 31 décembre, vendent leurs derniers animaux souvent dans le secteur maigre. Les bonnes femelles viandées, ne sont pas en suroffre sur le marché, avec des opérateurs conscients de la nécessité de maintenir des niveaux de prix corrects pour maintenir le niveau de production chez les éleveurs.
C’est dans ce paysage un peu tendu, que vont débuter les grands concours d’animaux de boucherie, les vendeurs font le tour de leurs clientèles pour connaître leurs besoins pour les fêtes de fin d’année. Rien ne filtre, au niveau des distributeurs, même si les magasins habitués au haut de gamme feront encore une mise en avant de ces animaux pour renforcer leur communication afin de doper leurs ventes de fin d’année. La viande de bœuf restera pour de nombreuses familles un incontournable, avec les volailles festives sur la table du réveillon ou des fêtes de famille qui vont entourer Noël.
La majorité des concours se déroule entre le 28 novembre et le 7 décembre. Achetés environ trois semaines avant les fêtes pour une bonne maturation, ces bovins d’exception devraient offrir des viandes succulentes pour les fêtes de fin d’année. Au niveau, commercial, il ne faut rien attendre d’exceptionnel, mais le recul des volumes devrait permettre de confirmer la bonne tenue des prix de Pâques avec des tarifs compris entre 6,50 et 9,00€/kg selon les catégories (hors grand prix). Il devrait y avoir près de 2000 animaux haut de gamme qui devraient être commercialisés pour les fêtes de fin d’année.
Sur le marché de la viande bovine et ovine, de nombreux opérateurs sont très préoccupés de l’impact des maladies vectorielles (FCO et MHE) sur l’évolution du cheptel français. La décroissance, déjà très prononcée, va s’accroître avec de très gros impacts régionaux. La région du Sud-Ouest et des Pays de la Loire sont impactés par la MHE, le Nord du pays par la FCO3, et les départements du Cantal et de l’Aveyron par la FCO8. La surmortalité des vaches adultes est estimée entre 31 et 33 % sur ces régions très impactées. Les dégâts sur la mortalité de veaux, la perte de croissance et de fertilité sont également très importants.
Dans un pays où la consommation baisse moins vite que le cheptel, l’autosuffisance alimentaire reste aux cœurs des préoccupations des industriels. Si à un moment, les importations étaient le fruit d’une concurrence tarifaire, le futur sera-t-il celui de la couverture de la demande ? La renationalisation de la production de jeunes bovins œuvre dans le renforcement de la production nationale, mais la disparition du cheptel mère est beaucoup moins rassurante.