[Conjoncture] Mercosur, un coup dur pour l’élevage

La mobilisation des éleveurs contre le Mercosur est intacte, mais l’impact médiatique est moindre face au renouvellement perpétuel de l’actualité.

Conjoncture – La cathédrale de Notre-Dame de Paris et l’éviction du pouvoir de Bachard El Hassad ont pris toute la lumière médiatique ce week-end, laissant les éleveurs dans le désarroi le plus complet avec la signature des accords de libre-échange avec le Mercosur.  Il reste cependant à valider au niveau du conseil de l’Europe et au Parlement. En effet, la Commission n'est pas passée par le Split, qui consistait à scinder la partie commerciale et la partie politique de l’accord. Cette mesure aurait définitivement privé la France et les pays opposants, de moyen d’action.

Pour le moment, chacun se penche sur ce qui a réellement été signé, mais les syndicats restent très mobilisés, car une application temporaire (dans l’attente d’une ratification) serait catastrophique pour les filières bovines, volailles, céréales et sucres.   

C’est dans ces conditions très inconfortable que les éleveurs vont aborder les fêtes de fin d’année. Même si les ménages restent préoccupés par la restriction de leur budget à mettre au pied du sapin, les regroupements familiaux seront toujours des moments privilégiés pour pouvoir se faire plaisir le soir de Noël. Reste à faire passer le message auprès d’un public majoritairement favorable à la qualité de la viande française. Les morceaux nobles (filets...) sont mis en réserve pour les fêtes, alors que les Rumstecks ou les côtes de Bœuf sont peu recherchés à cette période de l’année.

Les concours d’animaux de boucherie qui viennent de se dérouler montrent qu’il y a toujours un intérêt pour la viande de qualité, notamment sur les périodes festives où l’on aime se faire plaisir. Le taux de vente est plus élevé que l’an passé face à une offre en progression de 7% sur les concours soutenus par la FNCAB. Une grande partie de ces animaux ont été abattus la semaine dernière et en début de celle-ci, pour laisser à la viande une bonne dizaine de jours de maturation avant Noël afin qu’elle exprime toute sa tendreté. L’activité du haut de gamme charge les abattoirs, qui apportent un soin tout particulier aux animaux de concours au regard de la valeur du produit. Les tarifs pratiqués sur les concours se situent dans une gamme de prix comprise entre 6,00 et 9,00€ avec quelque dépassement pour les championnes. Ces niveaux de prix sont sans évolution depuis quelques années, néanmoins, ils reflètent également le seuil au-delà duquel les professionnels de la boucherie ne peuvent dépasser, faute de rentabilité. Pour les GMS, une grande partie d’entre elles laissent le désossage et la préparation en PAD (prêt-à-découper) aux salles de découpe, faute d’avoir les compétences dans leurs propres structures. La survalorisation des championnes s’accompagne le plus souvent d’une part de communication et de publicité.