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Conjoncture : Nourrir les populations nécessite un flux important de marchandise
La menace, de certaines centrales syndicales de blocage des entrepôts des distributeurs, risque de mettre à mal les flux de marchandise, avec des distributeurs très inquiets avant les fêtes.
Conjoncture – Si les familles se plaignent toujours du niveau élevé des prix des produits alimentaires ou non alimentaires lors de leurs courses, ce sont toujours les charges liées au chauffage qui les préoccupent à l’approche des premiers frimas de l’hiver. Des choix budgétaires sont faits avec en ligne de mire les achats de Noël. Dans ces conditions, ce sont souvent les produits considérés comme onéreux qui en font les frais. La viande bovine en fait partie, même si elle est indispensable à l’équilibre alimentaire. Les interprofessions occupent le terrain médiatique pour promouvoir la viande bovine, et les grandes enseignes de la distribution communiquent sur les promotions de viande bovine. Ces leviers n’ont en revanche pas d’effet sur la RHF, qui reste sur des standards de viande importée, notamment pour la restauration hors domicile à table (cantine d’entreprise) ou la restauration rapide. Les habitudes sont difficiles à faire évoluer, même si le recul des prix des réformes laitières de ces derniers mois permet un meilleur placement de nos produits sur l’échiquier de l’import.
La perméabilité de l’Europe aux viandes d’importation hors E.U, sera au cœur des revendications des éleveurs sur les manifestations programmées à partir du week-end prochain. Les accords avec le Mercosur sont un chiffon rouge à ne pas agiter devant des éleveurs en colère. Le risque de dérapage est important, tout blocage de magasin à cette période de l’année (préparatifs des achats de Noël) aura des répercussions importantes. La menace, par certaines centrales syndicales de blocage des entrepôts des distributeurs, doit être prise au sérieux, même si toute la profession n’est pas en accord avec ces actions. De toute façon, Paris doit être approvisionné en permanence, car pour nourrir plus de 2 millions de personnes, il faut acheminer chaque jour des milliers de tonnes de denrées alimentaires. Selon l’APUR (Atelier Parisien d’Urbanisme), Paris ne pourrait pas tenir plus de 7 jours en cas de blocage complet. C’est inenvisageable, mais cela montre la fragilité d’un système en flux tendu.
Dans le monde de l’élevage, c’est actuellement l’extension des maladies vectorielles et surtout de l’impact de ces épidémies sur les cheptels. La mortalité est importante, mais le plus grave est à venir avec les pertes de fécondité. Dans une France déjà en grande perte de vitesse sur le nombre d’animaux, ces épizooties vont accentuer la contraction des volumes des cheptels bovins, ovins et caprins. La vaccination a été tardive, trop lente et surtout très partielle pour endiguer ces maladies. C’est une nouvelle fois les éleveurs qui en sont les victimes, même si des mesures d’accompagnement ont été débloquées par l’État français.