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Vendredi 12/12/2025

Des enfants et des arbres : bourgeons d’avenir

Planter des haies bocagères, quand on est agriculteur, c’est bien. Mais les faire planter par des enfants, en les sensibilisant au passage à l’importance des arbres et aux enjeux agricoles d’avenir, c’est encore mieux. Une opération de plantation soutenue par l’association « Des enfants et des arbres » a eu lieu le 11 décembre dernier, en Loire-Atlantique.

« Il nous manque un haut-jet ici » ; « Il faut bien tremper les racines dans le pralin » ; « Enfile la chaussette autour de l’arbre » ; « On remet de la terre et on tasse bien ». Les enfants qui ont participé, ce jeudi 11 décembre, à la mise en place d’une haie bocagère en bordure d’une parcelle agricole à Pontchâteau (44), ne sont pas loin d’être devenus des pros de la plantation d’arbres !

En effet, une grande partie d’entre eux avaient déjà effectué à une opération similaire l’an dernier, alors qu’ils étaient en CM1. Et pour leur deuxième chantier de plantation, « c’est peu dire qu’ils étaient motivés », note Aude Chiron, architecte-paysagiste de l’entreprise Nature humaine, qui a participé à la formation et à l’encadrement de la quarantaine de jeunes planteurs de l’école L’Orange bleue de Malville.

« Encadrer un groupe d’enfants n’est pas plus difficile qu’encadrer un groupe d’agriculteurs », plaisante Thomas Huneau, conseiller agroforestier à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. (© Catherine Perrot)

Des enfants acteurs de la transition écologique

Tous bien équipés de gants, dont certains étaient quand même un peu trop grands pour eux, de bottes étanches et de vêtements chauds, les enfants des deux classes de CM2 n’ont pas rechigné à la tâche : en une matinée, ils ont planté 175 arbres, bravant sans souci le froid, le brouillard, la boue et même le pralin : « C’est un mélange de bouse de vache, d’eau et terre, et ce n’est pas dégoûtant », explique l’un d’entre eux.

Comme l’an dernier, cette opération de plantation d’une haie agricole par des scolaires a été réalisée avec le soutien de l’association « Des enfants et des arbres ». Créée en 2020, agréée par l’Éducation nationale, cette association invite les enfants à être « des acteurs de la transition écologique ». Elle souhaite les rapprocher de « ceux qui les nourrissent » et les éduque aux enjeux agricoles de demain.

En l’occurrence, dans cette opération de plantation, la fourniture des arbres et l’expertise conseil de la chambre d’agriculture, ont été financés par le SBVB (Syndicat du bassin versant du Brivet) dans le cadre d’un Contrat territorial eau. L’association Des enfants et des arbres s’est concentrée sur les aspects éducatifs, en prenant en charge les interventions en classe d’Aude Chiron, architecte-paysagiste, et en dédommageant le temps passé par Loïc Mallard, l’exploitant.

Tya et Ezra, deux élèves de CM2 de l’école élémentaire L’Orange bleue de Malville, avec un alisier torminal qu’ils s’apprêtent à planter. (© Catherine Perrot)

« Comme ils connaissaient déjà un peu la haie, ses différentes strates, les notions d’arbres haut-jets, en cépées et buissonnants, j’ai fait une petite mise à niveau, décrit Aude Chiron. J’ai ensuite davantage évoqué le cycle de l’eau, les rôles de la haie dans la filtration des pollutions et dans la lutte contre le ruissellement et l’érosion ».

L’architecte-paysagiste a même pu leur donner des nouvelles des arbres qu’ils avaient plantés l’an dernier : « Tous les arbres ont poussé : les enfants ont très bien travaillé ». C’est donc un bon départ pour des arbres qui devraient vivre au moins une cinquantaine d’années.

Susciter des vocations pour le travail de la terre ?

Loïc Mallard, l’agriculteur, est venu en classe accompagné de Manon, l’une de ses salariées, pour présenter sa ferme de polyculture-élevage conduite en bio (bovins viande, chèvres laitières, cultures de vente). Il a rappelé aux enfants sa motivation pour récréer du bocage et comment les arbres font partie intégrante de son système.

Loïc Mallard, l’un des associés de la Ferme de Genêts (à droite) avec les enfants et leurs accompagnateurs ayant participé à la plantation de ce 11 décembre. (© Catherine Perrot)

« Cela permet d’apprendre quelque chose de concret aux enfants, souligne de son côté, Manon, la salariée agricole. Notre intervention en classe, puis l’accueil des enfants à la ferme, permet de leur dire que l’agriculture est un milieu prêt à les accueillir. Et qui sait, peut-être allons-nous susciter des vocations ? ».