DNC : les responsables agricoles de l'Allier font le point

Face aux interrogations grandissantes des éleveurs et aux nombreuses rumeurs circulant sur la situation sanitaire liée à la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC), les responsables professionnels agricoles de l’Allier ont tenu à remettre les pendules à l’heure. Une conférence de presse s’est tenue le mercredi 30 juillet à la Chambre d’agriculture de l’Allier, à l’issue d’une réunion en préfecture, où tous les syndicats avaient été conviés.

Une mobilisation collective pour enrayer la crise sanitaire bovine

L’objectif premier étant de faire le point sur la maladie, les actions en cours et les enjeux pour la filière bovine.

Étaient présents pour répondre aux questions : Tomas Dufrègne, président des Jeunes Agriculteurs de l’Allier, Christophe Jardoux, président de la Chambre d’agriculture de l’Allier, Richard Moine et Pierre Grangé, respectivement président et directeur du Groupement de Défense Sanitaire de l’Allier (GDS 03), ainsi que Gilles Cabart, vice-président de la FNSEA 03.

Leur objectif commun : apporter des éléments scientifiques fiables, démentir les fausses informations, et surtout rassurer les éleveurs.

« Apporter des faits, rien que des faits », a lancé Christophe Jardoux, pour illustrer « l’urgence d’une communication claire et unifiée sans que tout parte dans tous les sens ».

 

 

Une situation sous haute surveillance

Si le département de l’Allier n’est pour l’heure pas touché, les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie sont eux impactés : au 30 juillet, 51 foyers détectés dans 31 élevages en Savoie et Haute-Savoie, des zones de surveillance établies en Isère et dans l’Ain, proches de ces foyers.

Les autorités ont déclenché une stratégie d’endiguement appropriée autour de ces foyers.

 

 

Comprendre la DNC : pas de danger pour l’homme

Les experts rappellent que la DNC n’est pas transmissible à l’homme et ne présente aucun risque pour les produits issus d’animaux infectés. Néanmoins, elle reste hautement contagieuse entre bovins :

- faible mortalité (1 à 10 %), mais causes multiples de morbidité (allant jusqu’à 60 %),

- incubation : 14 à 30 jours, avec probabilité d’avoir des animaux porteurs sains,

- transmission par moustiques et mouches,

- détection impossible par PCR, la détection est seulement réalisable par la réalisation d’une biopsie des nodules.

 

 

Une campagne de vaccination d’ampleur

Depuis une dizaine de jours, 20 000 bovins sont vaccinés chaque jour par les vétérinaires, avec le concours des éleveurs. Le vaccin est efficace après 21 jours, pour une durée de protection estimée à 3 à 5 ans.

Cette maladie est classée A au niveau européen, ce qui conditionne un protocole établi d’un dépeuplement du lot contaminé et non le cheptel de l’exploitation.

 

 

Des conséquences économiques sévères

Les représentants agricoles alertent sur l’impact financier de la crise :

- chute des cours des bovins maigres,

- pertes économiques colossales pour les élevages touchés.

Une vraie solidarité s’est rapidement mise en place dans les territoires concernés avec tous les GDS de France.

Des vétérinaires de l’Allier sont venus prêter main-forte en Savoie. Par ailleurs, des salariés du GDS de l’Allier sont allés aider au nettoyage et désinfection des bâtiments des exploitations touchées par la maladie.

Nous ne pouvons qu’exprimer notre plus grande solidarité avec ces éleveurs impactés lourdement. Dans l’Allier, avec les services de l’État, des points réguliers seront faits pour vous informer de l’évolution de cette épizootie.