Effectuer une analyse d’herbe pour mieux gérer les amendements sur prairie

Plus que des données brutes, des résultats d’analyses d’herbe sur prairies sont interprétés pour corriger l’amendement et souvent réaliser de substantielles économies.

Nombreux sont les agriculteurs qui pratiquent des analyses de sol (acidité, activité biologiques, etc.). Peu ont déjà réalisé des analyses d’herbe : potassium, phosphore et azote.

Pourtant, ces données fournissent des éléments essentiels pour gérer la prairie, son amendement, permettre une meilleure pousse et même réaliser quelques économies sur le budget engrais. Du 3 avril au 26 mai, Lucas Noyer, étudiant AgroSup en stage à la chambre d’agriculture du Cantal, a permis à 51 éleveurs volontaires de profiter de sa lecture des résultats d’analyses d’herbe effectuées par Agrolab’s.  

Un protocole strict

c’est la première fois qu’une campagne aussi large est conduite dans le département et, de surcroît, avec une prestation gratuite (hors frais de laboratoire à 41,5 €). Des secteurs ont été privilégiés sur chacun des trois arrondissements et prélevés prioritairement en fonction de leur altitude : Châtaigneraie, Aurillac, Mauriac, puis Saint-Flour et enfin Chaudes-Aigues. Car pour constituer une base cohérente, le stade de pousse est toujours le même à 500 degrés jours. En outre, des prérequis sont nécessaires : une prairie (temporaire ou permanente) d’au moins deux ans ; moins de 25 % de trèfle blanc ; un minimum de deux tonnes de matière sèche par hectare ; que les vaches n’y soient pas encore passées et bien sûr avant la fauche...
“Ensuite, le protocole à suivre est strict”, précise Lucas Noyer avant de le détailler. Remplir un questionnaire sur les habitudes de fertilisation et l’utilisation de la parcelle (pâturage, enrubannage ou foin) ; peser immédiatement (poids brut) un seau d’herbe prélevée sur l’ensemble de la parcelle ;  amener immédiatement l’échantillon au laboratoire, avec le moins possible de légumineuses (et si pas apporté le jour J, congelé jusqu’au lendemain). Les résultats arrivent trois à quatre semaines plus tard. Un graphique indique les indices de phosphore et de potassium, complété d’un tableau récapitulatif avec la teneur d’azote.

Trouver l’équilibre

“L’objectif est un indice optimum de 100. C’est insuffisant jusqu’à 80 et déficitaire en deça. Inversement, c’est en excès au-dessus de 120”, explique Lucas Noyer. Le phosphore est souvent proche de l’optimum ou un peu en dessous. Sans surprise, l’abondance dans nos zones de lisier et fumier tend à un excès de potassium qu’il faudrait combiner avec de l’azote pour une meilleure productivité.