Canard, pintade, poulet de Bresse… des situations "catastrophiques"

Face à la baisse drastique des ventes dans les filières canard, pintade, caille, pigeon ou encore poulet de Bresse, l’interprofession de la volaille de chair demande à l’Etat une aide financière pour mettre en œuvre un plan de sauvegarde, ainsi que l’aide au stockage privé et la régulation des importations.

« Les filières canard, pintade, caille, pigeon et poulet de Bresse sont dans des situations catastrophiques, alerte l'interprofession de la volaille de chair (Anvol) dans un communiqué le 27 avril. Les ventes ont diminué, atteignant jusqu'à -80 % pour certaines filières ».

Tandis que sur le marché du poulet et de la dinde, une partie des volumes traditionnellement destinés à la restauration hors domicile a pu être réorientée vers la distribution, les petites filières pâtissent de la fermeture de la restauration. La filière canard à rôtir, dont la France est le premier producteur européen, a par exemple perdu 70% de ses débouchés, indique l'interprofession. « Les restaurants français, qui représentent 35 % du marché, ont fermé leurs portes jusqu'à nouvel ordre, tandis que les exportations qui représentent habituellement 50 % des commandes ont marqué un coup d'arrêt avec la chute de la demande internationale », explique-t-on chez Anvol.

Sans accompagnement, ce sont plus de 35 % des éleveurs et des ateliers de reproduction qui pourraient faire faillite d'ici l'été, tandis que les autres continueraient à travailler à perte durant un minimum d'un à deux ans, alerte l'interprofession. Des abattoirs et des couvoirs spécialisés pourraient également déposer le bilan d'ici la fin de l'année si aucune action d'accompagnement n'était mise en place. La filière indique avoir sollicité les pouvoirs publics « pour l'aider à financer un plan de sauvegarde des filières en difficulté ». Ce plan prévoira les modalités de préservation des reproducteurs et les aides pour accompagner les éleveurs en difficulté.

Globalement, la profession estime que les stocks de viande de volaille à fin juin pourraient atteindre 40 000 tonnes et s'inquiète dans ce contexte du maintien des importations. « La France doit obtenir de la Commission européenne l'ajustement des importations en provenance des pays tiers pour le second semestre 2020, indique Anvol dans son communiqué. La profession ne peut pas accepter que les éleveurs soient au chômage alors que les importations se poursuivent normalement ».

La filière demande également la possibilité de recourir au stockage privé pour la volaille, à l'obligation d'étiquetage de l'origine des viandes sur les produits transformés et à la possibilité de privilégier l'origine de produits dans les commandes publiques (une demande partagée par les interprofessions bovine et ovine).