Le vêlage à 2 ans apporte de nombreux avantages. Témoignage d'un éleveur charolais du Puy-de-Dôme

Voici l'avis de M. Denis Rigoulet de CONDAT LES MONTBOISSIER (63) à propos du vêlage à 2 ans.

M. Denis RIGOULET
GAEC DU LOGIS NEUF
CONDAT LES MONTBOISSIER (63)
Naisseur-Engraisseur
100 vaches Charolaises
Nb vêlage 2 ans 12/13 par an (50% du renouvellement)
Adh Bovins Croissance et HBC
160 ha dédié à la production fourragère
70 ha de prairie temporaire
26 ha de céréales -> production de méteil triticale/blé/pois/vesce

"C'est à la suite du vêlage d'une génisse qui avait remplie en fin d'été que j'ai commencé à faire du vêlage à 2 ans. Il y a de ça plus de 20 ans. Comme ça se passait bien, j'ai augmenté petit à petit.
Je trouve que l'on a avantage à faire vêler les génisses à 2 ans.

Je constate dans mon élevage, que les génisses vêlent mieux à 2 ans qu'à 3 ans, les veaux sont plus légers et le déroulement du vêlage est plus rapide. Moins grasses qu'à 3 ans, le démarrage de la lactation des primipares est aussi plus aisé. Faire du vêlage à 2 ans permet également de sélectionner la précocité sexuelle et la fertilité des femelles.

Le choix du vêlage à 2 ans sur une partie de mes génisses, c'est également le moyen de limiter le chargement à l'ha, tout en maximisant le nombre de veaux nés par femelles présente".

"Aujourd'hui, j'insémine une quinzaine de femelles de 15 mois, à partir du 01/01 et pendant 6 semaines.
Sur le plan génétique je sélectionne en priorité l'aptitude au vêlage (AVel), le lait (ALait) et la qualité des aplombs. Avec une moyenne d'élevage à 104 en IVMAT, je m'attache à ne pas dégrader ce niveau. Le choix des taureaux utilisés sur les génisses qui vêlent à 2 ans se fait bien sûr en fonction de l'index facilité de naissance.
Au niveau alimentation, je fais attention, toute l'année, à ce que mes vaches ne souffrent jamais, afin que les laitonnes fassent un gmq de 1000 g/j de la naissance au sevrage. Pour les femelles pleines pour un vêlage à 2 ans, l'objectif est qu'elles fassent une croissance de l'ordre de 600 g/j au pré lors de la seconde saison d'herbe. Je porte toute mon attention à la gestion de la surface fourragère, en terme de qualité notamment, de façon à être autonome au maximum. Je pratique le pâturage tournant et cultive près de 50% de la surface en herbe en prairie temporaire. De plus je fais du méteil avec un mélange, blé, triticale, vesce et pois. Je le récolte sous forme d'ensilage et d'enrubannage, ce qui me permet de disposer d'un stock conséquent de fourrage de très bonne qualité. C'est indispensable pour maitriser la période de reproduction sur une période de 3 mois et disposer de ressource pour une longue période d'hivernage."