Paille + plaquette, le duo gagnant en période de manque

Des agriculteurs de la Loire sont venus dans le Puy-de-Dôme pour explorer la solution plaquette litière employée par certains professionnels du département.

La plaquette bois n'est pas une alternative complète à la paille mais elle permet de réaliser des économies de fourrages non négligeables. François Déchelette, éleveur de vaches allaitantes Charolaise à Celles-sur-Durolle dans le Puy-de-Dôme, utilise depuis 2005 cette matière première en complément de sa litière traditionnelle. « Tout est parti d'une démonstration de déchiquetage de bois sur mon exploitation. Comme je n'avais pas de chaudière, j'ai mis les plaquettes sous les pieds de mes vaches, sur une épaisseur de 15 cm, pour en faire quelque chose. » Devant le comportement positif de ses animaux (aucun problème sanitaire, couchage, propreté...) mais surtout la capacité d'absorption et de drainage de la plaquette bois, il réitère l'opération. Quatorze années plus tard, l'agriculteur emploie toujours la plaquette comme complément à son paillage et a même développé "un petit commerce" de ce produit. Une expérience certaine sur laquelle des agriculteurs de la Loire s'interrogent. Six d'entre eux sont venus jusqu'à Celles-sur-Durolle (63) pour prendre connaissance des analyses conduites depuis plusieurs années maintenant par la Chambre d'Agriculture du Puy-de-Dôme. Thierry Roche, en charge du dossier, le réaffirme « les années où la paille est très chère, la plaquette peut aider à réduire les coûts ».

Complément à la paille

En litière, la plaquette bois est mise en sous-couche de 6 à 8 cm soit 1 Mètre cube Apparent Plaquette (MAP) sur 15 m². Au bout de 10 à 15 jours, une nouvelle couche de 6 à 8 cm est déposée puis couverte de paille.

Thierry Roche conseille aux éleveurs de l'utiliser sur les zones humides telles que l'aire d'exercice extérieure (environ 25 à 30 cm d'épaisseur) ou encore à proximité des abreuvoirs, niches et louves sur une épaisseur de 30 à 40 cm.

Quant au prix, il est intéressant s'il ne dépasse pas la fourchette de 12 à 22€/MAP. « Tout dépend de la réalisation du chantier et de sa vitesse d'exécution ». Car au choix, l'agriculteur peut soit acquérir de la plaquette soit valoriser les résidus de tailles de ses haies hautes. « Attention, on intervient sur les arbres uniquement entre le 1er août et le 31 mars. Ensuite, le séchage doit être réalisé de préférence à l'intérieur. » Bien entendu, la taille des plaquettes doit être inférieure à 6 cm. Enfin, des études sont en cours pour observer la dégradabilité de ce produit sur les prairies. « Les résultats sont pour l'instant encourageants puisque la plaquette couvre les besoins en P et K des prairies. Concernant l'acidification des sols, nous attendons de voir les résultats sur le long terme » conclut Thierry Roche.