Sécheresse : quelle conséquence sur la collecte laitière ?

Comment évolue la collecte laitière en France après les canicules estivales et dans un contexte de sécheresse ? Qu’en est-il en Europe et dans les autres grands bassins de production mondiaux ? Eléments de réponse avec Coralie Chenu, analyste chez Agritel. 

Après un mois de juin stable, la collecte française de lait de vache de juillet 2019 baisse de 0,9 % par rapport à juillet 2018, indique le ministère de l'Agriculture dans sa dernière note de conjoncture laitière. Les effets des épisodes caniculaires de cet été se sont ressentis sur la collecte. En cumul depuis le début de l'année, elle est en retrait de 1,1 %. 

L'impact de la deuxième année consécutive de sécheresse « pourrait être visible dans les mois à suivre », avance Coralie Chenu, spécialiste du lait chez Agritel. Le manque de fourrages et les incertitudes sur la qualité des maïs ensilages font craindre un nouveau recul de la collecte. 

Sur l'ensemble de l'Union européenne, la collecte conserve le même niveau que l'an dernier, mais les situations sont très variables selon les pays. Comme la France, la collecte allemande est en retrait (-0,8%). Celle des Pays-Bas également (-2,7%). En revanche, elle progresse de 2,3% en Pologne et de 10% en Irlande, pays qui a très peu souffert de la sécheresse. 

Au niveau mondial, il faut se tourner vers la Nouvelle-Zélande, qui entre dans son pic laitier. « Jusqu'à présent, les conditions climatiques en Nouvelle-Zélande ont été favorables. On peut s'attendre à voir une production laitière en hausse en 2019 » indique Coralie Chenu. Les exportations en provenance de ce pays seront à suivre attentivement.