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[Sommet] Reine Mathide, un programme référence en lait bio
En Normandie, l’Institut de l’élevage coordonne le programme Reine Mathilde dont l’objectif est de faire croître l’autonomie alimentaire des élevages laitiers bio. Principaux enseignements.
Produire ses propres fourrages et concentrés riches en protéines pour assurer son autonomie alimentaire en système bovin laitier bio ? C'est possible si l'on en croit les conclusions du programme expérimental Reine Mathilde, conduit en Normandie. Lancé en 2010, le programme piloté par l'Institut de l'élevage et soutenu financièrement par Les 2 vaches (Danone) regroupe de nombreux acteurs (Agronat, Chambre d'Agriculture, coopératives laitières, Groupe de recherche en AB, Littoral Normand...). Le programme Reine Mathilde s'appuie sur trois fermes partenaires, dont une ferme vitrine sur laquelle sont implantés les essais végétaux depuis huit ans. Destinés à améliorer l'autonomie alimentaire des élevages bovins en agriculture biologique, ces essais sont le support de portes-ouvertes pour diffuser les acquis de façon concrète et faire rayonner l'expertise acquise.
Pâtures et fourrages récoltés
Le programme a inventorié toutes les pistes agronomiques destinées à enrichir la ration en protéines, maillon faible de l'autonomie alimentaire en bio comme en conventionnel. Une partie des essais s'est focalisée sur les mélanges prairiaux à pâturer, la pâture constituant la première source de protéines en AB. C'est aussi la plus économique, à condition que les prairies soient durables, productives et bien équilibrées. Il en est ressorti des recommandations de mélanges prairiaux, faisant la part belle au trèfle blanc, à la chicorée et au plantain, aux côtés de graminées. Contribuant à l'alimentation hivernale et/ou palliant le manque d'accès au pâturage, la fauche et l'affourragement en vert ont été étudiés sous l'angle des espèces et variétés adaptées et productives. Côté ensilage d'herbe, le programme a mis en lumière les associations à base de féverole ou encore l'association de lupin et de pois protéagineux. En maïs, les associations avec des plantes compagnes (féverole, haricot) ont permis d'enrichir en ensilages en azote. Autre piste : le semis de prairies temporaires sous couvert de cultures annuelles dans le but d'anticiper l'implantation de la prairie.
Grains purs ou associés
En ce qui concerne la production de grains, destinés à complémenter la ration de base, la programme Reine Mathilde a testé des associations céréales-protéagineux, plus performantes que la combinaison triticale + pois fourrager, répandue en Normandie. C'est ainsi que la féverole, associée au triticale, s'est démarquée, ainsi que la vesce et le lupin. Pour satisfaire les besoins en énergie, le programme de recherche a également comparé le comportement d'espèces et de variétés de maïs, de céréales et de protéagineux en AB. Le triticale et le seigle se sont distingués par leur résistance et leur productivité. Le maïs population, les maïs ultra-précoces ou encore la féverole constituent d'autres possibilités. Le pois est banni sauf en étant associé à l'orge. Quant au soja, son implantation est encore prématurée sous les latitudes normandes.