Eleveur et engagé : la démarche valorise la viande locale

Sébastien Bouard, éleveur en polyculture-élevage à St-Aignan des Noyers, participe à « Eleveur et Engagé » depuis 2020. Une démarche qui apporte une valeur ajoutée à son élevage.

En Gaec, Sébastien Bouard et son frère Sylvain détiennent, entre autres, une centaine de vaches charolaises. Ils adhèrent pour plusieurs raisons à la démarche de commercialisation « Eleveur et Engagé », qui existe depuis 2017 : « c’est un cercle vertueux, de la production à la commercialisation. L’idée répond aux attentes du consommateur malgré un cahier des charges strict », soutient l’éleveur de St-Aignan des Noyers.

Les éleveurs envoient ainsi une douzaine de bêtes par an pour le compte de grande surfaces adeptes de la démarche. Des vaches qui ont plus de 36 mois et moins de 10 ans, pèsent entre 380 à 480 kg et conformées selon les catégories R-U-R+ ou U+, des critères recherchés par les patrons des GMS.

Sélection d’animaux

"« « Eleveur et Engagé » est intéressant sur le plan environnemental et sur le plan financier »"

« « Eleveur et Engagé » est intéressant sur le plan environnemental et sur le plan financier », considère Sébastien Bouard qui sélectionne les animaux destinés à la démarche. Ils naissent et sont engraissés à 120 jours sur la ferme, dans un souci des bonnes pratiques de l’élevage. Les vaches sont classées R+ c’est-à-dire qu’elles ont une bonne musculature avec dos large et épaules un peu moins importantes.

Sur le plan réduction carbone, le Gaec adopte une alimentation en autoconsommation pour les céréales : blé, orge, maïs (100 tonnes à l’année). Il récupère également des tourteaux de colza, de lin une fois qu’il a fait transformer ses oléagineux en huile à l’usine Valmo de Dun-sur-Auron. Il achète par ailleurs quelques minéraux en complément. La ration journalière correspond à 13 kg. Enfin, les animaux sont au pré d’avril à novembre.

De plus, les vaches du Gaec « ne parcourent que 50 km pour rejoindre l’abattoir. Là elles sont découpées, maturées pendant une quinzaine de jours et transformées avant de prendre la direction directement de la grande surface concernée », précise Sébastien Bouard. C’est un prestataire de service, Feder Coop, de Villefranche d’Allier, qui s’occupe de l’enlèvement et de l’abattage des animaux.

Valeur ajoutée pour l’élevage

Sur le plan financier, la marge est profitable. « Eleveur et Engagé » possède une grille de prix qui est régulièrement actualisée en fonction de deux critères : la prise en compte à 80 % des coûts de production et à 20 % des coûts du marché. Elle est négociée avec les acheteurs. « Avant la flambée des prix, en 2021, la marge était de 0,80 cts du kilo ; en 2022, elle était de 0,50 cts du kilo », admet Sébastien Bouard.

C’est une valeur ajoutée pour l’éleveur, mais aussi pour les supermarchés. « Le rayon viande des magasins partenaires a élargi ses étals et la consommation a progressé, c’est bien. Nos produits sont référencés et connus pour être locaux et de qualité », juge-t-il, soulignant le travail de communication et d’animation d’Eloïse Bergeron auprès des acheteurs.

La prochaine livraison de Sébastien Bouard devrait s’effectuer après l’été. « Cela demande du travail, mais c’est valorisant et qualifiant de pouvoir vendre directement sa production dans un rayon de kilomètres restreint », conclut-il.