Jean-Christophe Lagarde appelle à ce que "l'argent du Brexit" serve à la PAC

Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, a souhaité mercredi "que l'argent du Brexit vienne renforcer" la politique agricole commune (PAC), lors d'une visite au Salon de l'agriculture à Paris.

"Il faut une PAC ambitieuse ?", a interrogé le leader centriste, par ailleurs tête d'une liste UDI indépendante aux Européennes, en référence aux propos d'Emmanuel Macron qui avait appelé samedi à une politique agricole commune "réinventée". "Mais comment ? Avec quel argent ?", a poursuivi Jean-Christophe Lagarde. "Moi, j'ai une solution : c'est le chèque britannique. Avec le Brexit, on prend le chèque britannique et on s'en sert pour la PAC", a-t-il proposé en avançant par ailleurs que "le milieu (agricole) est le plus européen de France".

"S'il y a à la fois une catégorie de Français à qui on ne peut plus faire croire que sortir de l'Europe serait une solution, c'est (les agriculteurs)", a t-il poursuivi. "Ils veulent tous une Europe plus forte, plus ambitieuse, plus juste. Il n'y a pas une interprofession agricoles qui ne dit pas : +On a besoin d'une Europe qui se renforce+." Pourfendeur de l'"agro-bashing", ou la critique répétée contre la profession pour ses supposés manquements environnementaux, le patron de l'UDI a en outre loué "une profession en pointe sur la transformation", "pleinement consciente de l'attente du public sur la qualité et la transformation pour la préservation de l'environnement", mais "il faut que ce soit économiquement tenable" "Et l'on ne peut pas continuer dans un système où l'on fixe des normes aux agriculteurs européens et avoir des produits importés qui ne respectent pas ces mêmes normes", a encore fait valoir le président de l'UDI.

"La majorité des exigences des agriculteurs s'adressent en réalité à la France", et non à l'Union européenne, a encore considéré M. Lagarde. Il a déploré "la complexité administrative" qui a abouti selon lui à ce que les agriculteurs "consomment le moins les aides européennes", ainsi que le "surtransposition" des règles européennes dans la législation française, en prenant l'exemple du glyphosate. "Sinon, les agriculteurs français auront 30% de rendements en moins, leurs produits seront alors vendus 30% plus chers, dès lors les consommateurs achèteront des produits étrangers: résultat, on continuera à manger du glyphosate et on va tuer nos agriculteurs. C'est stupide."